ASSOCIATION BRITANNIQUE POUR L'AVANCEMENT DES SCIENCES. RÉUNION DE NORWICH. DISCOURS DU PRÉSIDENT, E. HOOKER. J'ai beaucoup hésité à publier ce discours, très-bien fait, sans rien contenir d'absolument nouveau ou d'extraordinaire, et qui m'imposait un travail de traduction pénible et long. Je l'avais annoncé, on me l'a demandé, et je me suis mis à l'œuvre. Je le donne d'un seul trait, aussi fidèlement rendu qu'il m'a été possible. Le langage du célèbre botaniste est très-élevé, très-concis, et partant assez obscur. Ses doctrines ne sont pas les miennes, ou mieux, les nôtres; il est, comme beaucoup de savants anglais, de l'école positiviste, mais spiritualiste, ce qui est déjà quelque chose. Il expose ce qu'il croit être la science la plus avancée, et, à ce point de vue, je devais me faire son écho. Cette science, la plus avancée, s'exprime quelquefois en termes peu orthodoxes; mais il ne me sera nullement difficile de prouver qu'elle est au fond pleinement d'accord avec la foi. Les doctrines de Darwin ne sont nullement démontrées; elles ne sont encore que des hypothèses repoussées par des savants illustres; mais, en les supposant vraies, elles ne sont nullement ce que les ont faites, en France, des esprits légers et haineux; elles n'affirment rien que nous ne puissions admettre, et nous les retrouverions sans peine sous la plume de philosophes parfaitement chrétiens. On remarquera aussi que M. Hooker se borne à dire que l'apparition de l'homme sur la terre a précédé peut-être, perhaps, de plusieurs mille ans, many thousund years, l'époque historique. Nous le lui accordons volontiers, en maintenant qu'à l'heure qu'il est, les grands faits de l'unité de races, de la dispersion des peuples, partant d'un centre unique, de l'apparition relativement récente de l'homme sur la terre, sont affirmés par l'ethnologie et ne sont nullement contredits par la géologie. M. Hooker attribue à cette dernière science la gloire d'avoir démontré que les plantes et les animaux ont précédé l'homme; il oublie donc la Genèse, et ne semble pas savoir que les jours de la Genèse ont été considérés depuis des siècles, par nous catholiques, comme pouvant désigner des périodes de temps indéfinies. Mais c'est assez pour aujourd'hui. — F. MOIGNO. No 1, t. XVIII, 3 septembre 1868. 1 |