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des honneurs extraordinaires qu'elle valut à Cimon doit être autre. Déjà les anciens s'étaient rendu compte qu'il y avait là un problème 1). La solution juste, c'est, je crois, que les Athéniens pensèrent avoir pris, avec Eïon, la clef d'un terroir excessivement riche 2), qui leur donnerait, outre l'argent et l'or, les chevaux et le gros bétail 3), les salaisons de poisson1) et le blé 3), les bois de marine ceux dont on faisait les coques et ceux dont on faisait les rames") enfin, toutes sortes de bonnes denrées à acquérir soit par l'exploitation directe, soit par échange avec les produits de l'Attique, vin, huile, poteries, sel. Le troc du sel, surtout, promettait d'être lucratif, et dut l'être effectivement plus tard, après la fondation d'Amphipolis). Les habitants de l'intérieur faisaient, je suppose, une grande consommation de cette indispensable denrée pour les salaisons de poisson. C'est l'époque où les vainqueurs, revenus d'Eïon dans leurs démes d'Attique, appellent leurs fils nouveau-nés du nom significatif de Strymodore); où les Lycurgies d'Eschyle et de Polyphrasmon évoquent à

1) Plutarque, Cimon, 8 διὰ τί τοίνυν τὸ Κίμωνος ὑπερηγάπησαν ἔργον;

2) Id., 7 χώραν εὐφνεστάτην ούσαν καὶ καλλίστην οἰκῆσαι παρέδωκε τοῖς ̓Αθηναίοις. Cf. Boué, La Turquie d'Europe (Paris, 1840), t. I, p. 196: „la plaine ovale de Serrès, l'un des diamants de la couronne de Byzance“.

3) Se rappeler les types des monnaies des Bisaltes, des Orresciens, des Tynté niens et de Géta, roi des Edones: cf. Babelon, Traité, t. III, pl. 45-47 et 49. 4) Pour les pécheries du Strymon, cf. Hérodote, V, 16; Cousinéry, Voyage dans la Macédoine, t. I, p. 136; Leake, Travels, t. III, p. 184. Les anguilles surtout pullulaient dans le Strymon (Aristote, Hist. anim. VIII, 4, 5); elles y atteignaient une taille énorme (Antiphane, Thamyras, fr. 105 Kock; cf. Leake, l. 1.); les gourmets les prisaient fort (Archestrate ap. Athénée, VII, p. 299 F). Joindre à ces témoignages des auteurs anciens et des voyageurs modernes celui des monnaies d'Amphipolis et de Bergé (Cousinéry, op. l., t. II, pl. 6, no. 18; Beschreib. der ant. Münzen zu Berlin, t. II, p. 37, nos. 16–19; BMC, Thrace, p. 205, no. 3).

5) Leake (op. l., t. III, p. 172) note en 1806, à l'embouchure du Strymon, „a storehouse for the grain of the Strymonic plains, which is exported from hence in large quantities to Constantinople".

6) Hérod. V, 23 [Μύρκινος], ἵνα ἴδη τε ναυπηγήσιμος ἐστὶ ἄφθονος καὶ πολλοὶ κωπέες. Cf. Thucyd. IV, 108 ἐχομένης δὲ τῆς ̓Αμφιπόλεως οἱ Ἀθηναῖοι ἐς μέγα δέος και τέστησαν, ἄλλως τε καὶ ὅτι ἡ πόλις αὐτοῖς ἦν ὠφέλιμος ξύλων τε ναυπηγησίμων πομπή καὶ χρημάτων προσόδῳ et Théophraste, Hist. plant. IV, 5, 5 βραχὺς δ' ἐστὶ τόπος ὃς ἔχει καὶ ὅλως τὴν ναυπηγήσιμον ὕλην· τῆς μὲν γὰρ Ευρώπης δοκεῖ τὰ περὶ τὴν Μακεδονίαν καὶ ὅσα τῆς Θράκης καὶ περὶ Ἰταλίαν.

7) Θράξ εὐγενὴς εἶ πρὸς ἅλας ἠγορασμένος (Ménandre fr. 828 Kock; cf. Grote, Hist. grecque, t. V, p. 155 de la traduction). Elę tìv μɛoóyelov ávaßávtes oi čuлoooi ἐκόμιζον ἅλας, ἀνθ' ὧν τοὺς οἰκέτας ἐλάμβανον (Zenobios, II, 12). Τῶν Θρᾳκῶν οἱ μετ σόγειοι ἁλῶν ἀντικατηλλάττοντο τοὺς οἰκέτας (Pollux, VII, 14). Ce qui fait l'importance de ces témoignages, c'est qu'ils ont trait au commerce d'Athènes, et que la partie de la Thrace avec laquelle les marchands athéniens, au Ve et au IVe siècle, ont été le plus en rapport est le pays du Strymon, dont Amphipolis était le marché et le débouché.

8) Ce nom ne s'est rencontré jusqu'ici dans l'épigraphie attique que sous la forme abrégée STPVMOS, dans une inscription (IG, 1, 440) copiée par Pittakis et que M.

l'imagination des Athéniens les pathétiques légendes, les cultes mystérieux de la montagne de l'or. Les mythes tendancieux que le nationalisme athénien inventa pour justifier les prétentions de la plus grande Athènes sur le pays strymonique remontent sans doute à cette date. On racontait que cette partie de la Thrace appartenait aux Athéniens par droit d'héritage, un des fils de Thésée, Athamas ou Démophon, l'ayant jadis reçue de sa femme Phyllis, une épiclère édone dont c'était la dot1). Ces belles inventions, dont le théâtre du Ve siècle est responsable et que les orateurs athéniens alléguèrent souvent en manière de raisons, passaient déjà, au temps d'Eschine, pour d'anciennes légendes, dozaioi uvdo.

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Thucydide dit: Quelque temps après la victoire de l'Eurymédon, les Thasiens voulurent sortir de la confédération attico-délienne, parce qu'ils étaient en conflit avec Athènes au sujet des comptoirs et de la mine qu'ils exploitaient en Thrace, vis à vis de leur ile". L'aveu est grave pour Athènes. Il en dit long sur l'avidité de cette terrible ville, sur l'apreté qu'elle mettait alors à lutter pour avoir la richesse, et par la richesse la force, et par la force l'hégémonie. Quels droits avaient donc les Athéniens sur la Pérée thasienne et sur Scaptésylé? Ils ne possédaient alors en Epithrace que la seule place d'Eïon: d'Eïon à Scaptésylé il y avait loin.

Ad. Wilhelm me dit n'avoir pas retrouvée. M. Kirchner n'a pas admis Zrovnog dans sa Prosopographia à tort, car rouuoc est un „Kurzname“ tout à fait régulier (cf. Fick-Bechtel, Griech. Personennamen, p. 22 et 256). Si Kirchner s'en est défié, c'est que Kirchhoff avait discrédité la copie de Pittakis en y remplaçant d'une façon arbitraire, la lectio difficilior par la correction Frovuó[dwooc]. Ce nom-ci non plus ne figure pas dans la Prosopographia attica, quoique trois pièces d'Aristophane le garantissent comme athénien. Kirchner pense que c'était un nom inventé par le poète, autrement dit qu'il n'aurait pas existé, dans l'Athènes du Ve siècle, de citoyens ainsi dénommés. Je crois au contraire et M. Wilhelm, que j'ai consulté, est de mon avis que parmi les Athéniens nés à l'époque des campagnes victorieuses contre Eïon, Scyros, Carystos, Naxos, il y en eut qui reçurent le nom sonore et glorieux de Strymodore, comme d'autres ceux non moins superbes de Ezvpoziÿc (Syll. 2, no. 32, 1. 22; date 425/4), Kaqvotórizos, Nağıádný (IG, I, suppl. p. 108, no. 446a; date 440 environ, et non 408, comme l'avait pensé Kirchhoff; cf. en dernier lieu Hicks-Hill, Greek hist. inscr. p. 78 et E. Meyer, Gesch. des Altertums, III, p. 494). Le coryphée du choeur des vieillards, dans Lysistrata, s'appelle Strymodore (Lys. 259; cf. dans l'édition Van Leeuwen, p. 1, la liste des personnages telle que la donne le Leidensis); Lysistrata fut jouée en 411, Strymodore aurait eu 64 ans. Dans les Guêpes (v. 233), l'un des vieillards qui forment le choeur s'appelle Strymodore, du dême de Konthyle (cf. Wilamowitz, Aristoteles und Athen, II, p. 172); lors de la représentation des Guépes, il pouvait avoir 52 ans: à cet âge, on comptait déjà parmi les noɛoßiteQOL. Dans les Acharniens (v. 273), il est question d'un rural, Strymodore, qui possédait une esclave du nom de Ooğtta; le nom même de ce Strymodore donne à penser qu'il était d'une famille en rapport, d'une façon ou d'une autre, avec la Thrace: rien d'étonnant que ce personnage eut une Thrace pour esclave.

1) Eschine, De falsa legat. 31 avec la scholie. Cf. Ovide, Héroides, II; Remèdes d'amour, 55, 591–606; Art d'aimer, III, 37; Hygin, 59; Schol. ad Lycophr. 495 (p. 181 Scheer).

Mais le territoire d'Eïon touchait à celui de Galepsos, l'un des comptoirs thasiens de la Pérée: la délimitation des deux territoires put faire naitre le différend. A Scaptésylé même, des capitalistes athéniens avaient pu tenter, sans y réussir, d'évincer ceux de Thasos, de leur disputer les concessions. Les affaires qui avaient enrichi Pisistrate étaient peut-être restées entre des mains athéniennes.

Le conflit avec Thasos fournissait aux Athéniens l'occasion désirée et sans doute provoquée de s'approprier les gisements précieux du Pangée. Ils envoient aussitôt contre Thasos une flotte commandée par le vainqueur d'Eïon). Les Thasiens sont défaits dans une bataille navale, les Athéniens débarquent dans l'ile et investissent la ville. Après une résistance de deux années, Thasos capitule. Elle est obligée de se démanteler, de livrer ses vaisseaux, de payer une indemnité de guerre, et pour l'avenir de se soumettre au tribut et de renoncer à toute prétention sur son ancienne Pérée et sur Scaptésylé, τήν τε ἤπειρον καὶ τὸ μέταλλον ἀφέντες 3).

Malheureusement pour les Athéniens, dans le temps même où ils se battaient devant Thasos pour Scaptésylé, le placer tant convoité et disputé retombait aux mains des Thraces, ses anciens possesseurs. Les Thasiens s'en étaient rendus maîtres à une date que nous ignorons. La guerre entre Thasos et Athènes permit aux Thraces de s'en emparer de nouveau. Les Athéniens aussitôt envoient 3), pour le leur reprendre, une expédition de dix mille лоizo, tant citoyens qu'alliés. sous la conduite de Sophanès et du beau Léagros). Elle avait pour objectif immédiat la fondation d'une colonie, à deux heures en amont de l'estuaire, au lieu-dit „les NeufRoutes 5), l'endroit même où vingt-neuf ans plus tard s'élevera Amphipolis. L'emplacement était admirable: il commandait le défilé par où l'on monte de la mer dans la plaine strymonique; avec cela, bien pourvu d'eau et facile à fortifier. Déjà en 475/4 les Athéniens avaient essayé de s'en emparer. Ils avaient essuyé un cruel désastre "). L'expédition de 464 1) Plutarque, Cimon, 14. 2) Thucyd. I, 101.

3) Hérod. IX, 75; Thucyd. I, 100. IV, 102; Isocrate, De pace, 88; Diodore, XI, 70. XII, 68; Pausanias, I, 29, 4; Schol. ad Eschin. de falsa leg. 34.

4) Klein, Lieblingsnamen, p. 70; Pottier, Catalogue des vases antiques [du Louvre]. t. III, p. 711 (où la mort de Léagros est datée à tort de 467).

5) Εννέα Οδοί. Ce nom me semble la forme hellénisée d'un nom thrace, un cas d'étymologie populaire. Il désigne une localité, extrêmement importante par sa situation, de l'Edonie, peut-être le chef-lieu de ce district thrace. Or, les 'Hdovau οι Ηδῶνες s'appelaient aussi Ὤδονες et l'Edonie 'Ωδονίη. Cf. les Οδόμαντες οι Οδόμανto, qui sont probablement les mêmes que les Edones, en tout cas leurs proche voisins. 6) Schol. ad Eschin. de falsa leg. 31 (Oratores attici de la collection Didot, t. II. p. 502) Λυσιστράτου καὶ Λυκούργου καὶ Κρατίνου στρατευόντων ἐπ' Ηιόνα τῆν ἐπὶ Στρι μόνι διεφθάρησαν ὑπὸ Θρᾳκῶν, εἰληφότες 'Ηιόνα ἐπὶ ἄρχοντος ̓Αθήνησι Φαίδωνος. Cf. Ed. Meyer, Forschungen, t. II, p. 62. Wilamowitz (Aristoteles und Athen, t. II, p. 292) pense que la stèle vue par Pausanias (I, 29, 4) au Céramique et que le Périegète croyait celle des Athéniens massacrés à Drabescos en 464, devait être celle des Athéniens morts dans l'affaire dont parle la scholie d'Eschine.

réussit à occuper les Neuf-Routes". Mais elle visait bien plus loin. Hérodote assure expressément qu'elle avait pour but véritable la mine d'or du Pangée 1). Après s'être saisi des Neuf-Routes, les Athéniens s'enfoncèrent dans l'intérieur, pour conquérir le pays de l'or, le district de Datos ou Daton, comme on l'appelait 2): c'était la vaste plaine, très fertile au Nord, assez marécageuse au Sud, où quelques générations plus tard Philippe de Macédoine devait fonder la ville de son nom; c'était aussi, dominant cette plaine, la partie du Pangée où se trouvait Scaptésylé. Pour gagner le pays de Daton, deux chemins s'offraient aux Athéniens, l'un le long du versant Sud, par la vallée piérienne, l'autre le long du versant Nord, par l'Edonie, celui là même que suivra plus tard la voie Egnatienne. Ils prirent celui du Nord, qui, étant en plaine, semblait le plus facile. Ils avaient compté sans les surprises) de la tactique barbare. Une fin tragique les attendait, si terrible que pour l'expliquer, le chauvinisme athénien faisait intervenir les éléments) et les dieux. Attaqués à l'improviste par les Thraces, ils furent exterminés jusqu'au dernier. Par quels Thraces? Et en quel endroit de la Thrace?

Ni sur l'un ni sur l'autre point les témoignages ne concordent, mais la critique peut déterminer celui qu'il faut croire. On n'a généralement pas vu qu'Hérodote a fait erreur sur les deux points et que Thucydide a tenu à rétablir la vérité. Il est ainsi arrivé plusieurs fois que Thucydide a jugé nécessaire de corriger Hérodote ). Il le fait sans jamais nommer son devancier, mais pour qui sait lire entre les lignes, l'intention n'est pas douteuse. Hérodote assurait que l'expédition de Sophanès avait eté massacrée ὑπὸ Ἠδωνῶν ἐν Δάτῳ. Thucydide dit qu'elle fut massacrée ἐν Δραβησκῷ τῇ Ηδωνικῇ ὑπὸ τῶν Θρακών ξυμπάντων. On le voit. Thucydide ne précise pas seulement. il rectifie. Ce n'est pas assez de dire qu'il ajoute au témoignage d'Hérodote: par ce qu'il y ajoute, il le contredit. Drabescos étant un bourg d'Edonie, le désastre n'a pas en lieu v Aάro, car la plaine de Datos s'étend au N. E. et l'Edonie au N. O. du Pangée. Et ce ne sont pas les seuls Edones qui ont massacré l'expédition athénienne. Comment une seule petite tribu, dont le territoire

1) Hérodote IX, 75 Σωφάνεια . . . ἀποθανεῖν ... ἐν Λάτῳ περὶ τῶν μετάλλων τῶν χρυσέων μαχόμενον.

2) Sur l'emplacement du district de Daton, voir les lumineuses explications de L. Heuzey, Mission de Macédoine, p. 63–65.

3) Pausanias. I, 29, 4 véлiotoi ÉridéuɛvOL.

4) Paus. l. c. λέγεται δὲ καὶ ὡς κεραυνοὶ πέσοιεν ἐπ' αὐτούς.

5) Le passage de Thucydide le plus important à cet égard est I, 20, 3, qui vise Hérodote. VI, 57 et IX, 53. Cf. encore Thuc. I, 4 et Hérod. I, 171 (sur Minos et les Cariens des Cyclades); Thuc. IV, 102 et Hérod. V, 126 (sur l'endroit où Aristogoras et les Milésiens furent exterminés par les Thraces); Thuc. I, 126, 8 (sur les archontes) et Hérod. V, 71 (sur les prytanes des naucrares); Thuc. I, 89, 3 et Hérod. IX, 13 (sur la destruction d'Athènes par Xerxès); Thuc. I. 89, 2 et Hérod. IX, 114 (sur le siège de Sestos); etc. Cf. Ad. Bauer. Themistokles (Mersebourg, 1881), p. 28 sq.

était grand à peine comme un canton français, aurait-elle pu massacrer une armée grecque de dix mille hommes? Pour exterminer une telle armée, il a fallu une coalition des Barbares. Ils s'étaient coalisés, car à tous l'établissement des Athéniens aux Neuf-Routes portait ombrage. paraissait, non sans raison, un casus belli: ägoɛ¿Dóνtɛs ... És μɛoóyɛiav, dit Thucydide (I, 100), διεφθάρησαν ὑπὸ τῶν Θρᾳκῶν ξυμπάντων, οἷς πολέμιον ἦν τὸ χώριον κτιζόμενον. La conjecture de Poppo, ξύμπαντες"), proposée en dépit des manuscrits, qui tous donnent vμлávrov, est aussi arbitraire que malheureuse. Non moins malheureux le commentaire de Stahl, qui garde žvμлάvτor, mais essaie de concilier Thucydide avec Hérodote, Diodore et Pausanias. En réalité, la conciliation est impossible. Il faut choisir. Or, qui ne pense que, quand Thucydide juge devoir contredire Hérodote, c'est qu'il a pour cela des raisons sans réplique? Particulièrement pour tout ce qui touche à l'histoire des Athéniens au pays pangéen, qui n'accordera une confiance absolue à Thucydide? Il avait ses intérêts industriels dans ce pays, il y a commandé en chef devant l'ennemi, il y a résidé une grande partie de sa vie.

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Par un curieux hasard, la localité de l'ancienne Edonie qui portait jadis le nom de Drabescos l'a gardé jusqu'à nos jours. Malgré tant d'invasions, tant de bouleversements dans les races et les langues, ce vieux nom thrace a survécu, comme ont survécu, plus ou moins modifiés, les noms très antiques, préhelléniques, de Strymon et de Mestos, d'Angistès et de Siris. Drabescos s'appelle aujourd'hui Sdravik, 's Apaßin, avec addition de la proposition 's is à sans mouvement, comme dans Stamboul 2). Stalimène, Sétinia, Sampsoun, Isnik, Estèves 3) etc. C'est à treize kilomètres d'Amphipolis, un village d'une cinquantaine de maisons, qui, en août 1899, quand j'y passai, appartenait à trois grands propriétaires, Tahir-bey de Serrès. Abdi-aga et Bairi-Ama, ces deux-ci Albanais. La population agricole qui s'y trouvait réunie se composait de Macédoniens hellénophones et d'un plus grand nombre de Bohémiens (yuq toi).

L'identification de Sdravik avec Drabescos a été indiquée depuis longtemps par Cousinéry). Voici ce qu'il écrivait, il y a presque un siècle, dans le récit d'un voyage qu'il fit de Drama à Serrès, par Alistrati et Zilachova: Parvenus sur le pont d'Anghista, nous avions devant nous plusieurs villages, savoir: Anghista, qui porte le nom de la rivière, Per

1) Admise par A. Croiset, pour cette raison que si Thucydide avait écrit şouπάντων, il n'aurait pas employé οἷς, mais ὅσοις.

2) Cf. Hesseling, Istambol, ap. Rev. des études grecques, III (1890), p. 189. 3) Lemnos, Athènes (cf. V. Hugo, Orientales, VI: Cri de guerre du Muphti). Amisos, Nicée, Thèbes (dans un texte français du Moyen Age ap. Romania, t. XIV, p. 41). 4) Voyage dans la Macédoine, t. II. p. 51; d'où elle a passée dans la monographie σε Δαμ. Μοσχόπουλος, Ἡ ἱερὰ Μονὴ τῆς Εἰκοσιφοινίσσης (Constantinople, 1996), p. 30.

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