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vista1), Jeni-Kieni 2) et Sdravitz. Ce dernier nom me rappela ce que m'avait dit l'archevêque de Salonique, au sujet des sources de l'Angitas, savoir, qu'en parcourant son ancien diocèse, il avait aperçu beaucoup de ruines à Sdravitz, et qu'il ne doutait pas que ce village n'eût tiré son nom de celui de Drabesque, altéré par les Bulgares, qui de Strymon ont fait Strouma, et d'Angitas Anghista, à cause des difficultés de prononciation, que leur présentent les désinences de quelques mots grecs" 3).

Il n'y a pas de ruines à Sdravik. Le bon Cousinéry a donné une traduction un peu grossissante du mot d'agzała, dont, je suppose, s'était servi le métropolite de Salonique. Celui-ci, d'ailleurs, avait dit vrai. L'humble église de Sdravik) a pour autel un de ces Bouoi funéraires en marbre blanc, comme on en a trouvé beaucoup sur le territoire de la colonie de Philippes 5). De l'épitaphe antique il ne subsiste plus que les deux premières lignes. Après avoir surmonté une tombe, et avant d'être consacré dans une église chrétienne, ce ẞouós, retourné, a servi de borne, comme en témoignent des inscriptions en grandes lettres byzantines, sur trois des quatre faces. A la porte de l'église, pavée dans l'exonarthex, j'ai relevé une autre inscription terminale, elle aussi de la période byzantine. Enfin, dans le tchiflik de Tahir-bey, j'ai copié et estampé l'épigramme suivante, qui est gravée, en fines lettres du IVe ou IIIe siècle avant notre ère, sur une base de marbre blanc):

ΑΔΙΚΩΣΑΥΓΗΔΟΞΑΣΠΡ.. LIO... ΟΙΑΝ.

ΦΑΡΕΤΗ ΤΟΙΑΔΕΙΣΠΟΣΙΝΗΣ ΑΔΑΜΑΡ

ΕΓΓΟΣ ΡΩΣΑΑΝΘΩΝ ΣΕ ΤΑΦΩΙΔΙΟΝΥΣΙΟΣΑΥ . . .

ΩΙΞΟΜΕΝΟΣΦΙΛΙΑΝΗ ΠΡΕΠΟΝΕΙΣ ΑΛΟΧΟΝ

[Φεῦ] ἀδίκως, Αὔγη, δόξας πρ[ο θέρ]ο[υς μ]οι ἀνεῖλες]·
[α]μφ' ἀρετῇ τοιαδ ̓ εἰς πόσιν ἦσθα δήμαρ

[φ]έγγος ὁρῶσα· ἀνθ' ὧν σε τάφῳ Διονύσιος αὔξω]

[σ]ωζόμενος φιλίαν ἣν πρέπον εἰς ἄλοχον.

Je n'ignore pas que M. Heuzey s'est prononcé contre l'identification. de Drabescos avec Sdravik et qu'il place Drabescos à l'endroit où se trouve aujourd'hui la grande ville de Drama). L'identification de Drabescos et de Drama, proposée aussi par Leake) et Perrot 9), est admise aujourd'hui comme certaine par les géographes 10). Elle va pourtant à l'encontre non 1) Carte autrichienne: Provista.

2) Carte autrichienne: Neohori (à l'emplacement d'Amphipolis).

3) Voyage dans la Macedoine, t. II, p. 51.

4) Elle est placée, comme beaucoup d'autres églises de la Macédoine orientale, sous l'invocation d'Athanase, le fondateur de la Grande Laure.

5) Un spécimen dessiné dans BCH, 1897, p. 530.

6) Larg. 0m56; haut. 0m 22. Je dois la restitution du premier vers à mon ami W. Vollgraff. 7) Mission de Macédoine, p. 140–142. - 8) Travels, t. III, p. 183. 9) Daton, Néopolis, les ruines de Philippes, ap. Revue archéologique, 1860, t. II, p. 73. 10) Philippson, dans Pauly-Wissowa, s. c. Drabescos; R. Kiepert, Formae orbis antiqui. XVI, p. 5.

seulement de Thucydide, mais de Strabon, ou de l'epitomator de Strabon 1) et d'Appien 2), qui l'un et l'autre placent Drabescos non pas au Nord de Philippes, mais à l'Ouest, du côté de Myrcinos et du Strymon. On identifie Drabescos avec Drama, parce que la Table de Peutinger place, à douze milles de Philippes, sur la route d'Héraclée Sintique, une localité nommée Darabescus. Mais c'est d'une mauvaise méthode de sacrifier des témoignages comme ceux de Thucydide ou d'Appien, qui sont clairs, catégoriques et fondés sur l', autopsie" des lieux, à celui de la fameuse Table, laquelle, pour cette région, est tout à fait déconcertante, tant on est surpris de n'y pas trouver l'Egnatia, tant les noms semblent défigurés et les distances faussées. La première station qu'elle nomme après Darabescus, sur cette route de Philippes à Héraclée, est celle de ou du Strymon, à 8 milles de Darabescus: or, de Drama au Strymon, il n'y a pas moins de 45 kilomètres. Peut-être le vicus latin qui a précédé Drama s'est-il en effet appelé Darabescus, sans qu'il le faille confondre avec Apaßijozos d'Edonie -de même qu'aujourd'hui il y a, dans cette région, deux gros bourgs à peu près homonymes, Pravista au S. E. du Pangée, et Provista, au N. O.

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Mais revenons au désastre de Drabescos. Il dut empêcher les Athéniens de tirer parti du traité qu'ils allaient bientôt imposer à Thasos. Je dis qu'ils allaient", car Thasos, lors du désastre de Drabescos, ne s'était pas encore rendue. Le désastre de Drabescos est antérieur de 29 ans à la fondation d'Amphipolis (en 436). Il date donc de 464. La reddition de Thasos eut lieu l'an d'après. Ainsi la clause qui, dans le traité imposé par Athènes à Thasos concernait Scaptésylé, τὸ μέταλλον ἀφέντες, visait une propriété dont ni les Thasiens ni les Athéniens ne disposaient plus. C'était, si j'ose dire, vendre la peau de l'ours. A moins qu'il ne faille entendre τὸ μέταλλον ἀφέντες d'un renoncement des Thasiens à aider les Satres dans l'exploitation de Scaptésylé, à y affermer des concessions.

Je sais bien que la plupart de ceux qui ont parlé de Scaptésylé s'en sont imaginé autrement les vicissitudes. Le dernier érudit qui ait écrit sur les finances athéniennes assure qu', Athènes fut maitresse des mines du Pangée de 463 à 442-3). Sur quoi se fondent cette assertion et ces précisions?

1) VII, 33.

2) De bell. cir. IV, 105 ἐκ δὲ τῆς δύσεως, πεδίον μέχρι Μυρκίνου τε καὶ Δραβήσ κου καὶ ποταμού Στρυμόνος, τριακοσίων που καὶ πεντήκοντα σταδίων, εὔφορον πάνυ καὶ καλόν.

3) Cavaignac, Etudes, p. 185; même assertion à la p. 50: Dès le lendemain des guerres médiques, l'attention des Athéniens se porta vers le Pangée, où l'or et l'argent se rencontraient ensemble ... En 463, les mines d'or, qui appartenaient aux Thasiens, furent conquises (les mines d'argent restèrent au roi de Macédoine)... Au nombre des premiers concessionnaires fut le père de l'historien Thucydide". Tout cela est erroné. L'assertion concernant le père de Thucydide résulte d'un contresens sur Plutarque greffée sur une erreur de Plutarque lui-même, Cimon, IV, 2. L'asKlio, Beiträge zur alten Geschichte X 1. 2

"

Elles ne se fondent pas sur le monnayage d'Athènes. L'auteur que je viens de citer remarque lui-même qu',, Athènes, maîtresse des mines d'or du Pangée, n'a pas monnayé l'or“. Il est exact qu'Athènes n'a pas, à cette époque, monnayé l'or. Si elle en avait tiré de Scaptésylé, et en aussi grande abondance qu'on le croit, pourquoi ne l'aurait-elle pas converti en monnaie? Cet argument se heurte, je le sais, à la théorie formulée en ces termes par M. Babelon: „Athènes, pas plus que n'importe quelle autre ville de la Grèce, ne pouvait déroger à la doctrine monétaire de toute l'antiquité, qui réservait aux rois et aux généraux à la tête de leurs armées le privilège du monnayage de l'or" 1). J'avoue que ce dogme, pas plus que bien d'autres, ne peut m'entrer dans la tête: pourquoi, si Athènes, au milieu du Ve siècle, avait à Scaptésylé récolté l'or à foison, ne se serait-elle pas cru le droit de le convertir en monnaie de peur d'enfreindre on ne sait quel privilège du Grand Roi contre qui elle se battait, ou d'imperatores auxquels on ne pouvait songer, car ils étaient encore à naître. Cette doctrine", vraie pour la numismatique de l'empire romain, ne saurait être étendue à la Grèce du Ve siècle. En fait, les énormes émissions d'électrum des villes grecques d'Anatolie, et les pièces d'or d'Enos), de Lampsaque 3). de Rhodes 1), démentent la théorie de Babelon. Pour ne parler que d'Athènes, si cette puissante cité n'a pas frappé d'or au milieu du Ve siècle, sauf dans des cas d'absolue nécessertion concernant les argentières pangéennes qui seraient restées au roi de Macédoine résulte d'une confusion avec l'argentière du Avoooov doos, entre le lac Prasias et la vallée de l'Axios (Hérod. V, 17). Il est vrai que Philippe II, dans sa lettre aux Athéniens, dont Weil a prouvé l'authenticité (Les Harangues de Démosthène 2, p. 401 sq.; les remaniements dont la lettre a été l'objet de la part d'Anaximène ne doivent pas avoir modifié le passage dont il s'agit) assure qu'Alexandre I avait profité de la défaite de Xerxès pour s'emparer des Neuf-Routes et que la statue d'or ou de bronze doré qu'il dédia au dieu de Delphes (Hérod. VIII, 121) était l'ancozi du butin fait en cet endroit sur les Mèdes (Erior. P. 21, ap. Demosth. p. 164). Que les Mèdes en déroute aient été détroussés par le Philhellène au passage du Strymon, rien de plus admissible. Mais on doit s'inscrire en faux contre la tradition mensongère, qui transformait ce succès assez peu reluisant en une première prise de possession des NeufRoutes par la monarchie macédonienne. Cette tradition, fabriquée à la cour de Pella, faite pour servir la cause de Philippe dans la lutte dont Amphipolis était l'enjeu, a juste autant de valeur historique que la légende inverse de Phyllis et Dèmophon, qui avait cours à Athènes. On la retrouve dans la curieuse lettre de Speusippe à Philippe (Socratis et Socraticorum epistolae éd. C. Orelli, p. 262 ảnhà μìy xai xàc vлoyviovę ̓Αλεξάνδρου τῆς Ἠδωνῶν χώρας κτήσεις Μακεδόνες πάντες ἴσασιν) dont Böhnecke a tâché de démontrer l'authenticité (Demosthenes, Lykurgos, p. 572). A cette légende tendancieuse se rattache celle de la soi-disant donation du pays compris entre l'Olympe et l'Hémus, dont Xerxès aurait gratifié Alexandre I: celle-ci nous est connue par 'Histoire philippique de Pompeius Trogus (Justin, VII, 7), qui l'avait empruntée, je suppose, aux inizά de Théopompe.

1) Les monnaies d'or d'Athènes ap. Rerue des études grecques, II, p. 148; du même, La monnaie thibronienne ap. Rev. des et. gr., t. VI, p. 51. 2) BMC, Thrace, p. 77. 3) BMC, Mysia.

4) BMC, Rhodus.

sité, dans ceux que les Romains auraient qualifiés de tumultuaires, c'est qu'elle n'avait pas assez de ce précieux métal. Pour en frapper de façon à suffire aux besoins d'une vaste circulation, il en aurait fallu beaucoup : et au milieu du Ve siècle, il n'y avait presque pas d'or dans la Grèce propre, car elle n'en produisait pas. Seul, Apollon Delphien aurait pu monnayer l'or, s'il avait consenti à envoyer au creuset les offrandes de Gygès, de Crésus et de Gélon. Une bonne preuve que l'or était encore très rare à cette époque dans la Grèce propre, c'est que l'usage des couronnes d'or ne s'y introduisit pas avant la fin du siècle. Thémistocle et Eurybiade furent récompensés après Salamine d'une couronne de feuillage 1). En 414 encore, une couronne d'or était quelque chose de tout à fait extraordinaire: c'est pourquoi les hommes, devenus ornithomanes, en décernent une à Peithétairos 2).

On s'est persuadé qu'Athènes avait possédé et exploité Scaptésylé pendant vingt années, parce qu'on s'est mal expliqué les chiffres concernant Thasos dans les listes du Θρακικός φόρος.

C'est en 454/3 que les hellénotames remirent pour la première fois aux trésoriers d'Athéna l'àлagzi du soixantième prélevé sur les tributs des alliés. La liste de 454/3 apprend que le tribut de Thasos n'était alors que de trois talents. Il reste fixé à cette somme jusqu'en 445, où il monte subitement à trente talents, chiffre auquel il se maintient depuis. Pour expliquer cette hausse si forte et si brusque, Boeckh supposait qu'en 445, les Athéniens avaient rendu à Thasos les comptoirs qu'elle possédait jadis en terre ferme 3). L'explication paraît bonne. Encore faut-il ne pas se tromper sur l'importance des restitutions qu'Athènes, pour des motifs qui nous échappent, consentit à Thasos, une vingtaine d'années après l'avoir matée.

Nous ne savons pas le chiffre de l'indemnité de guerre qui fut imposée aux Thasiens en 463. C'est sans preuve qu'on avance qu'ils „remboursèrent les frais très considérables du siège)". Le texte de Thucydide, le seul que nous ayons là-dessus, ne dit rien de tel 5). Il est invraisemblable que les Thasiens aient pu, tout de suite après le siège (avríza), payer une très forte somme. Ils étaient ruinés par une lutte de deux ans, par un siège où, pour prolonger la résistance, ils avaient tout sacrifié, jusqu'aux tresses de leurs femmes ). Selon les usages de la guerre, l'armée

1) Hérod. VIII, 124.

4) Cavaignac, op. c., p. 49.

2) Aristophane, Ares, 1274 avec la note de Kock. Le plus ancien exemple de couronne d'or est celle que Brasidas reçut en 423 des Scionaiens (Thucyd. IV, 121). On notera que Scione, en Chalcidique, était à proximité du pays de l'or. 3) Staatshaushaltung, éd. Fränkel, t. II, p. 394. 5) Ι, 101 χρήματα ὅσα ἔδει ἀποδοῦναι αὐτίκα ταξάμενοι. 6) Polyen, VIII, 67. D'après Delehaye (Les légendes hagiographiques 2, p. 30), l'histoire des femmes d'une ville assiégée qui coupent leurs tresses pour fournir de quoi faire des cordes de balistes serait un thème légendaire (les textes dans Schwegler, Römische Geschichte, t. III, p. 260). Je crois que cette opinion du docte Bollandiste

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