ÀҾ˹éÒ˹ѧÊ×Í
PDF
ePub

MÜLLER, W., Aus der Argolis

SIGWART, G., Sueton und das Monumentum Ancyranum

Zum Sprachgebrauch des Tacitus

SOLTAU, W., Einige Bemerkungen zu der Entstehung einer geschichtlichen
Tradition über die ältere römische Geschichte.

TÄUBLER, E., Der Nabatäerkönig Erotimus

TÉGLÁS, G., Neue Beiträge zur Inschriftenkunde Dakiens
WEITZ, H. PH., Sarapis .

Zwei neue Zeitschriften

Personalien

NAMEN- UND SACHVERZEICHNIS (R. BRÄUER)

[ocr errors]

Seite

390-391

394

394

129-133

251-253

495-505

120-127

135

135-136. 260. 396. 508

509-516

STANFORD LIBRARY

1

Scaptésylé.

Par Paul Perdrizet.

C'est surtout au début du Ve siècle que les Thasiens ont tiré profit de leur Pérée. Le témoignage d'Hérodote à ce sujet est formel'). Encore faut-il le bien entendre. On fait dire à l'historien que lors de l'expédition de Mardonios en Thrace, vers 493, Thasos aurait eu un revenu annuel de deux cents talents, dont quatre-vingts produits par le „placer“ d'or de Scaptésylé, un peu moins par les placers de l'île, et le reste par les taxes, douanes et fermages de la Pérée; parfois même, le revenu annuel se serait élevé jusqu'à trois cents talents. En réalité, Hérodote dit qu'à l'époque dont il s'agit, vers 493, les revenus de Thasos atteignaient fréquemment (ovzrá) le total étonnant de deux cents talents d'argent. Les érudits qui négligent ce petit mot ovzrá2) font une grave erreur de critique: Hérodote n'a rapporté que des maximums. Il se produisit sans doute à cette époque, au Pangée et à Thasos, des trouvailles d'alluvions aurifères, trouvailles comparables, pour l'énormité et la rapidité du profit, et pour le retentissement qu'elles eurent dans le monde grec, à la découverte des gisements argentifères de Maronée au Sunium, en 483. Mais il n'y avait pas tous les ans de ces coups de fortune. Un demi-siècle plus

1) VI, 46 ἡ δὲ πρόσοδός σφι ἐγίνετο ἔκ τε τῆς ἠπείρου καὶ ἀπὸ τῶν μετάλλων· ἐκ μέν γε τῶν ἐκ Σκαπτησύλης τῶν χρυσέων μετάλλων τὸ ἐπίπαν ὀγδώκοντα τάλαντα προσήμε, ἐκ δὲ τῶν ἐν αὐτῇ Θάσῳ ἐλάσσω μὲν τούτων, συχνὰ δὲ οὕτω ὥστε τὸ ἐπίπαν Θασίοισι ἐοῦσι καρπῶν ἀτελέσι προσήκε από τε τῆς ἠπείρου καὶ τῶν μετάλλων ἔτεος ἑκάστου διηκόσια τάλαντα, ὅτε δὲ τὸ πλεῖστον προσῆλθε, τριακόσια.

2) Perrot, Mémoire sur l'ile de Thasos (Archives des missions, 2a série, t. 1). p. 20; Babelon, Traité des monnaies grecques et romaines, t. II, 1, col. 1197. En 483, écrit Cavaignac (Etudes sur l'histoire financière d'Athènes au Ve s. p. 8), les Thasiens comptaient sur les deux ou trois cents talents que leur fournissaient les mines du Pangée pour former une flotte capable de les défendre contre la Perse. Mais les chiffres donnés par Hérodote valent pour les premières années du Ve siècle, il n'est pas sûr qu'ils soient encore exacts pour 483; d'ailleurs, en 483, Thasos était depuis huit ans sujette du Roi, et n'avait plus de flotte militaire, ayant dû, en 491, livrer aux Perses ses galères (réag pazgás, ce que Giguet, copié par Babelon, l. cit., traduit par grands vaisseaux*); Hérodote, du reste, ne dit pas que les Thasiens exploitassent les mines du Pangée". il ne leur attribue que Scaptésylé; ni qu'ils en tirassent deux ou trois cents talents, mais seulement les deux cinquièmes de cette somme.

Klio. Beiträge zur alten Geschichte X 1.

1

tard, quand Hérodote séjourna à Thasos, les vieillards. parlant au voyageur de la prospérité dont leur ile avait joui autrefois, ne se souvinrent que des années où les recettes avaient été les plus belles. L'erreur des modernes a été de transformer des totaux exceptionnels en totaux ordinaires. L'énormité des sommes aurait pourtant dù leur donner à penser: car enfin, deux cents talents, c'est le double de ce que le rush de Maronée rapporta au trésor athénien1), la moitié de ce que le riche nome d'Ionie. payait à Darius), la moitié des revenus probables d'Athènes et de toute l'Attique au début de la guerre du Péloponnèse 3). On a supposé 1) qu'Hérodote avait dû lire, à Thasos, sur des stèles, les chiffres qu'il donne. Je trouve plutôt à ses renseignements le caractère et l'accent de l'information orale et traditionnelle, qui n'est jamais qu'une déformation: „Souvent. au bon vieux temps, nos revenus annuels montaient à deux cents talents. voire à trois cents. Nous ne devions pas alors de tribut à Athènes, et quoique, depuis l'expédition de Mardonios, nous fussions vassaux du Roi, nous n'avions pas, comme ses sujets des satrapies, comme les Grecs d'Ionie, à lui payer d'impôt direct" 5). Tels on s'imagine les propos qu'Hérodote a entendus à Thasos vers 435 propos d'alliés d'Athènes, mécontents des charges excessives que leur imposait l'alliance. Il convient de rapprocher de renseignements de cette sorte un autre chiffre qui se rapporte aussi aux finances thasiennes et qu'Hérodote a reçu, comme les précédents, de la tradition orale, sans s'inquiéter de le contrôler: le repas qu'aurait fait l'armée de Xerxès dans les localités de la Pérée aurait coûté aux Thasiens quatre cents talents! Hérodote écrit le chiffre sans sourciller: il nomme même le commissaire thasien qui fut chargé de traiter l'armée perse et de faire l'addition "). Dira-t-on aussi de ce compte fantastique, qu'Hérodote l'a lu sur une stèle, dans les archives thasiennes? Il faut croire, comme lui, que l'armée de Xerxès, avec les femmes et les goujats, comptait cinq millions, et plus, d'êtres humains) pour admettre qu'elle ait pu consumer, en un seul repas, une somme aussi formidable.

[blocks in formation]

Il n'est pas donné à tout le monde de croire sur parole tout ce qu'a lui-même cru l'excellent Hérodote; particulièrement pour les guerres médiques, depuis les recherches critiques de Nitzsch ) et de Wecklein), de Del

[ocr errors][merged small]

1) Aristote, 49. лоî. 22.
3) Xénoph. Anab. VII, 1, 27.

Les revenus qu'Athènes tirait de l'inɛgogia, autrement dit les tributs des alliés, se montaient, au début de la guerre du Péloponnèse, à 600 talents (Thuc. II, 13). 4) Perrot, op. cit., p. 20.

5) Hérod. VI, 46 Θασίοισι ἐοῦσι καρπῶν ἀτέλεσι. Cf. VI, 42.

6) VII, 118. Cf. Perrot, op. cit. p. 23 et Grote, Hist. grecque, t. VI, p. 327 de

la traduction française. 7) VII, 186.

8) Leber Herodots Quellen für die Geschichte der Perserkriege, ap. Rhein. Museum,

t. XXVII, p. 226–268. 9) Ueber die Tradition der Perserkriege, ap. Sitzungsberichte de l'Académie des sciences de Munich, 1876, p. 239-314.

[ocr errors]

brück 1) et d'Ed. Meyer), un historien se disqualifierait aujourd'hui en professant encore l'opinion de Curtius que le récit d'Hérodote „porte le caractère indéniable d'une pleine véracité et que nous pouvons le prendre pour un garant irrécusable 3). Mais, quelque opinion qu'on ait sur ce qu'Hérodote nous dit des finances thasiennes, on ne peut douter que Thasos n'ait connu, au début du Ve siècle, une phase d'extraordinaire prospérité. Une bonne preuve en est la floraison artistique qui se produisit alors dans cette ville. L'art ne fleurit qu'aux temps d'opulence. Le plus grand peintre du Ve siècle, Polygnote, est un Thasien, fils d'un autre peintre, Aglaophon. Ils sont contemporains et compatriotes de sculpteurs anonymes, dont nous connaissons, à défaut d'oeuvres de ronde bosse, un assez grand nombre de reliefs remarquables 4).

Au début du Ve siècle, Thasos n'était donc plus du tout la terre infortunée, maudite par Archiloque, où toutes les malchances et les misères de la Grèce s'étaient donné rendez-vous,

ὡς Πανελλήνων διζὺς ἐς Θάσου συνέδραμεν.

Elle ex

Ou plutôt, sa misère, c'était maintenant d'être trop riche. citait l'envie et la convoitise. Un dangereux aventurier, Histiée de Milet, ἀνὴρ Ελλην δεινός τε καὶ σοφός, avait taché de mettre la main sur le Bas-Strymon et sur le Pangée. Il avait eu l'adresse, pendant l'expédition de Scythie, de sauver Darius et l'armée. En récompense, il s'était fait donner le bourg édone de Myrcinos, sur le lac Strymonique). Il l'avait fortifié et y avait installé des colons Milésiens à sa dévotion"). Ses projets allaient bien au-delà; mais ils furent devinés par Mégabaze. Celui-ci était alors occupé à soumettre au Roi toute la côte thrace, depuis le Bosphore jusqu'à la Macédoine. Il connaissait la ville qu'Histiée avait reçue en fief. Il se hâta d'expliquer à Darius combien il était dangereux d'installer un homme aussi ambitieux et aussi intelligent qu'Histiée dans ce pays du Strymon et du Pangée, où fourmillaient, autour des comptoirs et des mines, les Barbares de l'intérieur, les Grecs de la côte, toutes sortes d'aventuriers"). Histiée fut mandé à Suse et obligé d'y demeurer: de

1) Die Perserkriege und die Burgunderkriege. Zwei kombinierte kriegsgesch. Studien (Berlin, 1887).

2) Herodots Geschichtswerk, ap. Forschungen zur alten Geschichte, t. II (1899), p. 196-229 et Gesch. des Altertums, t. III, p. 237-248. Quant au gros livre d'Hauvette, Hérodote historien des guerres médiques, 1894, je ne puis souscrire à tant d'appréciations bienveillantes dont il a été l'objet à Paris: „Hauvette bietet wenig“, dit justement Meyer.

3) Hist. gr. t. II, p. 340 de la traduction française.

2

4) Monument d'Apollon Nymphégète: Brunn-Bruckmann, no. 61; Dittenberger, Syll. 624. Reliefs des portes de Thasos: BCH, 1894, pl. XVIII; 1900, pl. XIV – XV; 1903, p. 391; Rev. archéologique, 1908, t. I. p. 25. Ex-voto à Aphrodite: BCH, 1900, pl. XVI. Stèle funéraire de Philis: Brunn-Bruckmann, no. 232a.

5) Hérodote, V, 23. — 6) Hér.. V, 11 et 124.

7) Her. V, 23 ὦ βασιλεῦ, κοϊόν τι χρῆμα ἐποίησας, ἀνδρὶ Ελληνι δεινῷ τε καὶ

1*

même, la Porte a souvent fait venir à Constantinople les chefs Arabes, Druzes ou Albanais qui lui faisaient ombrage. Histiée laissait à Milet son gendre Aristagore, confident de ses desseins. Aussi, quelques années après, l'Ionie s'étant mise en révolte sur un ordre secret d'Histiée, quand les Milésiens quittent leur ville, c'est à Myrcinos qu'Aristagore les conduit. Mais la même année, Aristagore et ses compagnons sont massacrés par les Thraces, devant une place dont Hérodote n'a pas su le nom1) et qui, d'après Thucydide 2), aurait été la bourgade d' 'Evvéa "Odot, celle là même que les Athéniens devaient plus tard coloniser sous le nom d'Amphipolis. Ceci se passait en 497. Sur ces entrefaites, Histiée était revenu de Suse. Repoussé de Milet, il avait erré sur l'Egée et l'Hellespont, vivant en corsaire aux dépens des Ioniens; un beau jour, en 493, quand il avait cru le moment propice et ses forces assez grandes, il s'était brusquement porté sur Thasos. Mais la ville avait résisté à ce coup de main. et les événements d'Ionie avaient rappelé Histiée dans l'Est 3).

Ainsi, en quatre ans, Thasos avait échappé à deux grands dangers: la tentative des Milésiens pour s'établir sur le Bas-Strymon, l'attaque inopinée d'Histiée. Mais elle ne pouvait échapper au joug du Grand Roi. Déjà, la côte du continent jusqu'au golfe de Macédoine, y compris par conséquent la Pérée thasienne, était soumise à la Perse, depuis l'expédition de Mégabaze. En 493, la flotte de Mardonios paraît devant Thasos, qui se soumet sans coup férir 4). D'ailleurs, la suzeraineté de la Perse ne semblait pas devoir peser. Mardonios n'exigeait ni contribution de guerre, ni impôt direct, ni soldats, ni navires: il ne demandait pour son maître que l'hommage symbolique, par la terre et par l'eau. Les Thasiens continuèrent après son passage à exploiter leurs mines et leurs comptoirs, et avec les ressources qu'ils en tiraient, ils renforçaient leurs murailles et leur flotte. Le danger couru lors de l'attaque d'Histiée leur avait fait comprendre la nécessité d'augmenter leurs forces militaires ").

Mais la prospérité subite de Thasos inspirait une jalousie féroce aux villes grecques voisines. L'accroissement de ses forces militaires, tant offensives que défensives, inspira de la crainte. Maronée était en différend avec Thasos à cause de Strymé; Dicea et Abdère lui disputaient, je suppose, les fructueuses pêcheries de la lagune Bistonienne et du delta que forme le Nestos. Les Thasiens furent donc dénoncés à Darius comme méditant défection. Le Roi leur enjoignit d'amener leurs vaisseaux de guerre dans le port d'Abdère et de démanteler leur ville. Ils obéirent. Ceci se passait en 4916).

L'échec de l'expédition de Xerxès libéra les Thasiens du joug de la

[ocr errors]

σοφῷ δοὺς ἐγκτίσασθαι πόλιν ἐν Θρηίκη, ἵνα ἴδη τε ναυπηγήσιμος ἐστὶ ἄφθονος καὶ πολλοὶ κωπέες καὶ μέταλλα ἀργύρεα, ὅμιλός τε πολλὸς μὲν Ἕλλην περιοικέει, πολλὺς δὲ βάρβαρος. 1) Hér. V. 124 sq. 2) IV. 102. 3) Hér. VI, 28; Θάσον ἀπόρθητον λείπει.

[ocr errors]
[blocks in formation]
« ¡è͹˹éÒ´Óà¹Ô¹¡ÒõèÍ
 »