» m'avaient le plus en aversion, toi principale-» ment. Contemplant très souvent en moi ta par» faite image, tu devins amoureux, et tu goûtas » en secret avec moi de telles joies, que mes en>> trailles concurent un croissant fardeau. Cependant la guerre éclata et l'on combattit » dans les champs du Ciel. A notre puissant En» nemi (pouvait-il en être autrement ) demeura >> une victoire éclatante, à notre parti la perte et » la déroute dans tout l'Empyrée. En bas nos légions tombèrent, précipitées la tête la pre» mière du haut du ciel, en bas, dans cet Abîme, >> et moi avec elles dans la chute générale. En ce temps – là, cette clé puissante fut remise dans » mes mains, avec ordre de tenir ces portes à jamais fermées, afin que personne ne les passe, si je ne les ouvre. >> Pensive je m'assis solitaire, mais je ne demeu» rai pas assise long-temps: mes flancs fécondés » par toi, et maintenant excessivement grossis, éprouvèrent des mouvemens prodigieux, et les poignantes douleurs de l'enfantement. Enfin, » cet odieux rejeton que tu vois, de toi engendré, » se frayant la route avec violence, déchira mes » entrailles; lesquelles étant tordues par la terreur » et la souffrance, toute la partie inférieure de » mon corps devint ainsi déformée. Mais lui, » mon ennemi – né, en sortit, brandissant son » fatal dard, fait pour détruire. Je fuis et je criai: » MORT! L'enfer trembla à cet horrible nom, From all her caves, and black resounded, Death. I fled, but he pursued, though more, it seems, To me: for, when they list, into the womb Before mine eyes in opposition sits Grim Death, my son and foe, who sets them on; soupira du fond de toutes ses cavernes, et >> répéta : MORT! » Je fuyais; mais le spectre me poursuivit, >> quoique, à ce qu'il semblait, plus enflammé >> de luxure que de rage beaucoup plus rapide » que moi, il m'atteignit, moi, sa mère, tout épouvantée. Dans des embrassemens forcenés » et souillés engendrant avec moi, de ce rapt >> vinrent ces monstres aboyans qui poussant un >> cri continu m'entourent, comme tu le vois, » conçus d'heure en heure, d'heure en heure » enfantés, avec une douleur infinie pour moi. Quand ils le veulent, ils rentrent dans le sein qui les nourrit; ils hurlent et rongent mes entrailles, leur festin; puis sortant derechef, ils m'assiégent de si vives terreurs, que je ne trouve repos ni relâche. » ni >> » Devant mes yeux, assise en face de moi, l'effrayante MORT, mon fils et mon ennemi, excite » ces chiens. Et moi, sa mère, elle m'aurait bien» tôt dévorée, faute d'une autre proie, si elle ne » savait que sa fin est enveloppée dans la mienne, » si elle ne savait que je deviendrai pour elle un » morceau amer, son poison quand jamais cela » arrivera : ainsi l'a prononcé le destin. Mais » toi, ô mon père, je t'en préviens, évite sa flèche mortelle; ne te flatte pas vainement d'être in» vulnérable sous cette armure brillante, quoique » de trempe céleste : car à cette pointe mortelle, III. 11 Save he who reigns above, none can resist." She finish'd, and the subtle fiend his lore Soon learn'd, now milder, and thus answer'd smooth : "Dear daughter, since thou claim'st me for thy sire, And my fair son here show'st me, the dear pledge Of dalliance had with thee in heaven, and joys Then sweet, now sad to mention, through dire change Befallen us, unforeseen, unthought of; know, I come no enemy, but to set free From out this dark and dismal house of pain, The unfounded deep, and through the void immense In the purlieus of heaven, and therein placed Perhaps our vacant room; though more removed, » hors celui qui règne là haut, nul ne peut résis »ter. » Elle dit et le subtile ennemi profite aussitôt de la leçon; il se radoucit et répond ainsi avec calme : « Chère fille, puisque tu me réclames pour ton père et que tu me fais voir mon fils si beau (ce >>cher gage des plaisirs que nous avons eus en» semble dans le ciel, de ces joies alors douces, aujourd'hui tristes à rappeler à cause du chan»gement cruel tombé sur nous d'une manière imprévue, et auquel nous n'avions pas pensé ), » chère fille, apprends que je ne viens pas en >> ennemi, mais pour vous délivrer de ce morne » et affreux séjour des peines, vous deux, mon >> fils et toi, et toute la troupe des esprits célestes qui, pour nos justes prétentions armés, tombè» rent avec nous. Envoyé par eux, j'entreprends » seul cette rude course, m'exposant seul pour » tous; je vais poser mes pas solitaires sur l'Abime » sans fond, et, dans mon enquête errante, chercher, à travers l'immense vide, s'il ne serait pas » un lieu prédit, lequel, à en juger par le concours » de plusieurs signes, doit être maintenant créé » vaste et rond. C'est un séjour de délices, placé » sur la lisière du Ciel, habité par des êtres de >> droite stature, destinés peut-être à remplir nos places vacantes; mais ils sont tenus plus éloi |