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agneaux de Limmer. Moi, ton pasteur en chef, qui sans doute dois m'y connaitre le mieux, voici le témoignage que je te rends:

Michel Wichmann a été, après le pasteur, l'homme le plus utile de tout le village.

Les mots à côté desquels nous avons dû placer une explication sont en petit nombre; tous les autres, quoique la forme orthographique allemande se mêle à quelques-uns, se comprennent facilement par un Flamand.

On remarquera que les cinq dernières lignes sont en haut-allemand pur. M. Joseph Sackmann se sera dit sans doute qu'il ne pouvait se dispenser de revêtir des formes de la langue littéraire une aussi belle péroraison.

Ruter te pèdde,

Dialecte de Coesfeld.

Blank van swèdde,

Raut van gold,

CHANSONS DE NOURRICF.

Hei! wat is de ruter stolt!

Jan Trampel met de mantel

Jan Snipsnap met de brout,

De dansten gistern aobend de paoten herout,
Mette kleine fiole, mette graute broummbass,
Wat dat nich wol feur 'n levven was!

Ce que ce dialecte offre de remarquable c'est la suppression de I'r dans des mots tels pèdde, swèdde, paoten, au lieu de peerde, zweerde, poorten. Cela rappelle la prononciation bruxelloise. Pour se moquer des habitants de Coesfeld, leurs voisins disent : dat pèdd metten kotten stètt (het peerd met den korten steert). Les Flamands en disent autant pour se moquer des Brabançons.

Dialecte de Wesel.

See seullen em niet hebben den allden våder Rhin,
So lange wee noch leven, on em noch keunnen sien.
Wee setten ons datègen met Jan en alle mann;

Denn gleuf (geloof) maar, wenn see koummen, wee pakken alle an!
See seullen em niet hebben den all våder Rhin,

So lange wee noch luste een glas van siene wien ;

So lang' de harten slagen feur Friedrich Wilhelm hoch,

So lang' seull'n see 'm niet hebben, oun prahl'n see noch so groot!

Une connaissance même superficielle du flamand suffit pour comprendre cet échantillon du langage de Wesel. On reconnaîtra aisément aussi qu'on a ici sous les yeux un fragment d'une imitation populaire de la célèbre chanson: Ils ne l'auront pas, le libre Rhin-Allemand.

Dialecte de Clèves.

De keunning reisden es no de Rhinn en dou kom hei ook no Weeze (Wezel), wor dou ter tit 'nen alden doove posthalder wonde. Dou de perd eumgespannt wirde, protte de keunning over dit en dat, en den doove posthalder miek nicks as komplimente en sei marr jo of nee. Endlick froug eum de keunning hou veul kinder dat hei hadd; marr de posthalder heurde marr soo wat van « hou veul » en docht dat de keunning no sinn perd froug. « Twentig, majestèt, sei hei, en van nacht is noch een dervan kapott gegon » « Godd segen't ons, sei de keunning en lachte, ick woll dat ick der marr een hadd!

Ce dialecte, très rapproché du flamand, offre surtout beaucoup de formes particulières au langage parlé dans la Flandre-Orientale: keunning, (koning) es (eens, nous disons ees), miek (maekte), docht (dacht), etc.

Voici, en dialecte de Clèves, deux couplets de la chanson si populaire dans toute la Belgique flamande: Daer liep 'ne pater langs de kant:

Et ging 'ne pater langs te kant,
Heys was in de mey!

En noom en neunneke bei de hand,

Heys was in de mey, mey, mey,

Heys was in de mey!

Pater, geft ou nonn en soun!

Heys was in de mey!

Dat meugt gei noch well sessmol douhn;
Heys was in de mey, etc.

D'autres chansons répandues dans la Flandre se chantent à Clèves et offrent des variantes tout aussi insignifiantes que celle qui précède, comme :

Lott ons noch es drinke, lieve leckre Gerretje!

Lott ons noch es drinke, lieve sûle meid! etc.

Sule, au lieu de zoete, est exactement la prononciation brabançonne;

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Proverbes du pays de Clèves.

Onkrut vergeht niet. — Bei Godd is alles meuglick, sei den bour, dou brocht hei den runn (ruin) no den hengst. All ste veul is ongesond. Erlick dürt et langste. As den himmel infellt, sinn alle meussen (musschen) dood. En alde schûr brant et èrgste. - As 't kalf versopen is, meckt men de peutt tou. As 't régent en de sonn schinnt, is et in de hell kermes. Mèrgen brenge (équivalent de: aux calendes grecques).

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Nous avons cité, dans ce chapitre, un assez grand nombre de proverbes. Il n'échappera pas au lecteur flamand que presque tous sont les mêmes que ceux qui ont cours dans notre pays. Ici, à la ressemblance extrême de la forme vient donc se joindre l'identité du fond. Impossible aux peuples des deux contrées de démentir leur commune origine.

Nous avons dit que la plupart des dialectes du nord de l'Allemague ne s'éloignent pas plus du flamand littéraire que ne le font certains dialectes populaires de la Belgique flamande. C'est une vérité dont il est facile de convaincre le lecteur. Pour le faire, nous allons mettre en langue flamande écrite, en wesphalien et en gantois un même spécimen : on verra que ce dernier offre au moins autant de différence que le dialecte de Westphalie avec nos formes régulières.

DIALECTE WESTPHALIEN. FLAMAND LITTÉRAIRE. DIALECTE GANTOIS.

Wai will helpen knappen, Die wil helpen knappen, Die wild helpe knåpe, dai mot ok helpen bakken. moet ook helpen bakken. die moed ieuk helpen bâke. Hei leiwet os de leiwe heer Hy leeft als onze lieve Hy leef glyk (ois) onze liein Frankreik.

Wat de duwel ni weit, dat weit en alt weiw.

heer in Frankryk.

Wat de duivelniet weet,
dat weet een oud wyf.

Hei sut de mugge vur 'n Hy ziet de mug voor

elefanten an.

Se geit os oup eggern. Kinner oun alle lue segget de woerheit.

ven heere in Vrankeryk.

Wat den duvel nied en weet, da weed en èw wyf.

Hy ziet de mêgge veur nen olefant aen.

een, olifant aen. Zy gaet als op eieren. Ze goi g'lyk op eyers. Kinders en oude lieden Kinders in èwe liên zegge zeggen de waerheid, de woirheid.

Wai lang heet, lett lang Die het lang heeft, laet Die 't lang heet, loitet lang hangen. het lang hangen.

hange (1).

Que l'on compare les trois versions, et l'on trouvera que le gantois dévie, non pas de la même manière, mais tout autant de fois du flamand régulier que le westphalien. Il en serait de même si, au lieu du langage populaire de Gand, on prenait pour trosième terme de comparaison celui de Bruxelles, de Bruges, etc. On remarquera, d'ailleurs, que le dialecte bas-allemand que nous avons choisi pour cette confrontation n'est pas, à beaucoup près, le parler qui se rapproche le plus du flamand.

En résumé, nous croyons avoir prouvé par les nombreux échantillons que nous venons de citer, et qu'il nous serait aisé de multiplier encore, que le bas-saxon appartient essentiellement au nederduitsch, et qu'au fond il ne diffère du flamand que par des différences ou plutôt des nuances de prononciation. Il serait difficile de réunir sous une règle générale toutes ces petites différences. On doit se borner à constater les changements principaux que subit dans le plattdeusch notre orthographe régulière. Les voici :

Dans le bas-allemand, notre y devienti simple; ie se change en ee; oe en ó (o long), et ui en ou (prononcé à la française). D'un dialecte à l'autre, les consonnes ne subissent, généralement, aucun changement de quelque importance.

Nous croyons pouvoir ajouter que le chapitre que nous terminons ici est une réfutation péremptoire de l'opinion erronée, qui survit même en Belgique, que la langue flamande n'est répandue que dans trois ou quatre de nos provinces.

-

(1) Les sons du patois de Gand sont difficiles à représenter par l'écriture. Dans ieuk (ook) prononcez icu à peu près comme la même diphthongue dans lieu, mais en faisant entendre l'i moins fort. Dans woirheid (waerheid) oi doit se prononcer comme dans voir. Nous ne connaissons dans aucune langue l'équivalent du son que nous avons essayé de rendre par èw, èwe (oud, oude).

CHAPITRE V.

Des rapports du flamand et du haut-allemand.

A ne considérer que les rapports lexiques généraux, le flamand et le haut-allemand (hochdeutsch, ou allemand littéraire) apparaissent encore comme la même langue, ou tout au moins comme deux dialectes (ce mot pris dans une acception large) d'un seul idiome. En effet, tous deux ont un vocabulaire qui, en très grande partie, est le même, c'est-à-dire, que sur cent mots-racines il s'en trouve à peine un qui diffère complètement d'une langue à l'autre. Il est vrai qu'un grand nombre de vocables offrent quelques différences soit phoniques, soit graphiques; mais ces différences sont si peu importantes que qui sait le mot flamand reconnait aisément encore le mot correspondant de l'autre idiome; puis, assez souvent elles sont plus apparentes que réelles, c'est-à-dire qu'elles n'existent que pour les yeux et résultent uniquement d'un système orthographique divergent : ainsi le son ou, très fréquent dans les dialectes germaniques, est figuré par oe en flamand et par u en allemand, de sorte que broeder et bruder, par exemple, quoique diversement écrits, se prononcent absolument de la même manière. Enfin, et ce point est d'une extrême importance, ces différences ne sont pas tellement multipliées ni tellement nées au hasard, qu'on ne puisse s'en rendre compte d'une façon méthodique et les ranger par catégories générales et en quelque sorte régulières; en d'autres termes, les changements se sont opérés par voie analogique, c'est-à-dire qu'ils sont toujours les mêmes pour tous les cas semblables. C'est ce que nous allons constater tout à l'heure.

Indépendamment de la communauté des vocables, les deux idiomes ont encore un même système de dérivation, de composition et de combinaison; des formes grammaticales presque toujours concordantes et une syntaxe qui n'offre que des divergences minimes. En un mot, leurs affinités sont telles qu'on peut dire que le génie des deux langues est le même.

Ce qui facilite encore l'étude de l'Allemand au Belge qui s'y livre en prenant le flamand pour point de comparaison, c'est que la prononciation du premier n'offre rien qui puisse sérieusement embarrasser celui qui est habitué à la prononciation du second, et que le système orthographique allemand, tout en différant sur quelques points avec le système flamand, s'en rapproche cepen

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