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ADJECTIFS.-L. falsus (G. sphallô, tromper); Isl. fals; All. falsch; Fl. valsch.

L. macer (pr. maker), maigre; All. et Fl. mager.

G. skaios, gauche, maladroit, de travers; L. scævus; Fl. scheef; All. schief.

L. longus, long; Suédois lông; Angl. long; Fl. lang.

G. mesos.; L. medius, moyen, du milieu; Isl. midur; Fl. midden, middel.

A

L. sekurus, sans crainte, tranquille; D. sikker; Fl. zeker. G. platus, large, plat et uni; All. flach; Fl. plat, vlak. L. clarus, clair, illustre; Isl. et All. klar; Fl. klaer. VERBES. L. spuo; G. ptuô, cracher; Isl. spya; Fl. spuwen; All. spucken.

G. gelaein, rire; Isl. hlæia, All. et Fl. lachen.

G. klaiein, pleurer, se plaindre; All. et Fl. klagen.

L. habere, avoir; All. haben; D. et Angl. have; Fl. hebben.
L. stare, être debout; G. istamai, staô; Fl. staen; All. stehen.
G. stizô (d'ou stigma, stigmate) piquer; All. stechen; Fl. steken.
L. coquere, cuire; All. kochen; Fl. koken.

G. trepô, tourner, faire tourner, diriger; All. treiben; Fl. dryven.

G. damaein, dompter; L. domare; Fl. temmen (d'ou tam, apprivoisé); All. zähmen. L'islandais a temia, qui a produit tamr, dompté, apprivoisé.

G. kaleo, appeler; Isl. kalla; Angl. call.

G. Boulomai, vouloir; L. volo, velle; Isl. vilia; All. wollen; Fl. willen.

L. durare, durer; Fl. duren; All. dauern.
L. Flare, souffler; Fl. blazen; Angl. blow.

PARTICULES.. • G. nu, nun, maintenant; L. nunc; Isl. et Fl. nu; All. nun.

L. tunc, alors; Angls. thon; Angl. then; Fl. dan, toen.

L. ac, et; lang. scand. oc, ok og;

L. non, ne, nec, neque, non, ni;

Fl. ook et All. auch, aussi.
Fl. neen et All. nein, non;

vieux Fl. ne, non, ni; Isl. ne, nie, ni; All. et Fl. noch, ni.

G. meta, avec; Isl. med; Fl. met; Al. mit.

G. uper, sur, au-dessus; L. super; Al. über; Fl. over; Isl. yfir.

Il nous serait facile de décupler cette liste; mais en voilà assez

pour prouver la ressemblance verbale des trois langues. Dans un autre chapitre, nous aurons quelques mots à ajouter sur certains caractères plus intimes encore qu'ont de commun le grec, le latin et le flamand. Mais tout ce qu'on doit conclure de ces affinités, c'est que les langues romanes comme les langues germaniques ont reçu une grande partie de leurs éléments primitifs, ensuite diversement modifiés et développés, d'une seule et même source. On ne doit plus s'obstiner à débattre une ridicule question et s'épuiser à rechercher si la langue maternelle de MM. Becanus et de Grave est la mère des deux plus belles langues de l'antiquité, ou si celles-ci n'ont pas plutôt donné le jour à celle-là toutes trois, avec bien d'autres encore, descendent du sanskrit, voilà tout..

Les petites filles du sanskrit, les langues néo-latines, doivent ce qu'elles ont d'affinité avec le teuton à une double cause : les idiomes dont ils sont issus leur ont transinis une portion de l'élément commun que conjointement avec le germanique ils avaient reçu de la langue-souche, et l'irruption des peuples teutons, qui subjuguèrent au 5me siècle la plus grande partie de l'Europe, a laissé aussi dans ces langues quelques traces de celle des conquérants.

Pour nous en tenir au français, et afin d'éviter les longueurs et les redites, constatons que les mots français analogues au teuton qui sont empruntés au latin et au grec, avaient déjà reçu une première modification dans ces deux langues et qu'ils ont subi, en se fondant dans l'idiome roman, une transformation nouvelle, de sorte que pour les découvrir et constater leur identité, il faut le plus souvent la loupe du linguiste. On doit en dire autant de la plupart des vocables d'importation franque : dans la langue française moderne, leur origine germanique est presque toujours difficilement reconnaissable.

Citons quelques-uns de ces derniers, en choisissant cependant parmi ceux qui se trouvent le moins travestis. Plusieurs noms de couleur sont évidemment d'extraction teutone ::

Blanc, Fl. blank, Isl. blankr.

Gris, Fl. grys, grauw, V. al. gra, graw.

Bleu, Fl. blauw, Al. blau, Angls. bleow.

Brun, Fl. bruin, Al. braun, Angl. brown..

Jaune, vieux Fr. jaulne, Fl. geel, Angls. geolo, geolu. Si l'on remarque que le français moderne écrit par ét, ép, etc., une foule de mots qui s'écrivaient autrefois par est, esp, et qui en

latin ont la forme st, sp, studium, étude (V. fr. estude), sponsa, épouse (V. fr. espouse), on se trouvera mis sur la voie pour découvrir une quantité assez grande de vocables francisés, mais, d'origine incontestablement teutonique: épeler, (autrefois espeler) Fl. spellen; éperon, Fl. spoor; étendard, Fl. standaerd; étonner, Al. staunen, erstaunen; étape, Fl. stapel; écume, schuim, Al. schaum; écurer, Fl. schuren, etc, etc.

Bien d'autres mots germaniques de formes diverses se trouvent disséminés dans la langue française :

Tailler, Al. theilen, Go. dailjan, Fl. deelen.

Riche, Angl. ric, Al. reich, Fl. ryk (Dans les langues teutones la signification primitive de ce mot est puissant; on le trouve encore employé dans cette acception au 43me siècle : God die rike, Dieu le puissant, dit van Maerlant).

Auberge, V. al. et Angls. hereberga (littéralement, séjour, refuge de l'armée, camp) Fl. herberg.

Rat, Fl. rat, rot, All. ratze.

Bois, Fl. bosch.

Tous ces mots, et d'autres que nous pourrions citer, ne dérivent ni du latin ni du celtique et se rencontrent déjà dans les langues germaniques quelques siècles avant la formation du français.

Il est dans cette langue d'autres vocables dont l'extraction teutone est également certaine; ce sont quelques termes qui désignent des institutions ou des usages particuliers à la race conquérante.

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De ce nombre est alleu (franc-alleu), en latin du moyen-âge allodium, du V. Al. ou Angls. aud, od, propriété, et all tout, entier, (integer), bien dont on a la propriété pleine et entière, bien libre. Od, dans le sens de propriété, subsiste encore dans les langues scandinaves, et c'est probablement l'étymologie de notre kleinood, joyau. Un mot bien remarquable de cette catégorie c'est ordalie, une des épreuves de ce qu'on appelait si irrévérencieusement les jugements de Dieu, vocable qui a son équivalent dans le flamand moderne oordeel, jugement, All. urtheil; étymologie importante, en ce que seule elle prouverait, à défaut du témoignage de Tacite (1), que ces pieuses absurdités étaient une importation de la Germanie idolâtre et non pas une superstition. chrétienne. Si l'église a eu le tort de les subir, elle n'est pas coupable du moins de les avoir inventées.

(4) De morib. Germanor., C. X.

:

Le vocabulaire français renferme beaucoup d'autres mots qui trahissent leur descendance des langues du nord. Mais il serait hasardeux de rattacher l'introduction de tous à l'invasion des Francs la plupart, au contraire, indiquent une greffe plus récente; ce sont des termes de marine, de guerre, de commerce, d'industrie, que les Français auront empruntés plus tard à d'autres peuples, particulièrement aux Flamands, dont la civilisation du 12me au 16TM° siècle avait, sous bien des rapports, l'avance sur celle du reste de l'Europe. Ces mots abondent; tels sont entre autres :

Haler, Fl. halen; touer, du Fl. touw, corde, cordage; bouline, Fl. boeglyn, Angl. bowline; mât, Fl. Angl. et Al. mast; hamac, Fl. hangmat; bivouac, Fl. bywacht; lansquenet, Fl. landsknecht; reitre, Fl. ruiter, Al. reiter; blinder, Fl. blinden, verblinden; havresac, haverzak; drogue, du Fl. droog, drooge kruiden, herbes sèches; etc, etc.

Plusieurs mots de cette classe se présentent sous un déguisement fort étrange pour quiconque possède les langues septentrionales et qui doit intriguer les Français eux-mêmes. Ainsi de notre boegspriet, Angl. bowsprit', on a fait beaupré, mât de beaupré. Un Français qui ne sait que sa langue maternelle se demande sans doute, à la vue d'une telle expression, ce qu'il peut y avoir de commun entre certaine partie d'un navire et une belle prairie.

Les vents aussi sont désignés en français par des mots teutons, nord, sud, est, ouest. Mais il n'est pas sûr non plus que cette adoption de vocables étrangers remonte à la conquête franque. Il est plus vraisemblable que les Français les auront reçus des Flamands, qui au 14me siècle, comme on sait, ont perfectionné la boussole.

Au total, les savants d'Allemagne, qui se sont occupés de la décomposition du français, évaluent à un cinquième de son vocabulaire les mots à physionomie teutone qui y ont été accueillis. Si, comme on le fait d'ordinaire, on comprend exclusivement dans ce calcul les mots septentrionaux qui datent de l'invasion des Francs il est exagéré, selon nous; mais nous le regardons comme exact, si cette évaluation porte sur l'ensemble des vocables germaniques mêlés au français, c'est-à-dire sur ceux qui sont contemporains de la conquête, comme sur ceux qui l'ont précédée et suivie.

Dans la langue française, les éléments teutoniques, quoiqu'ils y soient plus nombreux qu'on ne le pense généralement, n'exis

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tent donc pas en assez grand nombre, ni surtout sous une forme assez apparente, pour qu'un Flamand, ou tout autre homme de race germanique, puisse efficacement s'en aider pour se faciliter l'étude de cette langue. Ceci est un objet de curiosité pour les savants et ne doit pas nous occuper davantage, nous qui écrivons uniquement dans un but d'utilité pratique. Toutefois il ne sera pas sans intérêt d'examiner ici une question qui, jusqu'à ce jour, croyons-nous, est restée sans recevoir de solution satisfaisante.

Sauf quelques points de territoire extrêmes, la conquête des Gaules par les Francs fut complète, absolue. Les Romains vaincus et expulsés, tout était consommé: plus de lutte, ni sourde ni ouverte, ni morale ni physique. Le sol conquis portait une race amollie, dégénérée, chez qui tout esprit de nationalité avait disparu. Comment donc s'est-il fait que, dans une pareille situation, la langue du peuple asservi ne se soit pas plus profondément empreinte du cachet de la langue du peuple dominateur?

Quand les guerriers du Nord, sous la conduite de Clovis, achevèrent d'envahir les Gaules, la domination romaine pesait depuis plus de cinq siècles sur ces malheureuses contrées; la langue nationale elle-même y avait péri: le latin l'avait remplacée partout, dans les villes, où il était cultivé au point que plusieurs écrivains gaulois prirent rang parmi les littérateurs distingués de Rome (1); dans les campagnes, où il fut parlé avec moins de pureté et produisit un langage moins poli (lingua romana rustica),

Or, les historiens philosophes (2) remarquent avec raison qu'au nombre des causes qui préservèrent l'Europe d'être plongée dans un état de barbarie complet et hâtèrent le retour de la civilisation, après l'invasion des peuples d'outre-Rhin, il faut comprendre en premier lieu le respect et l'admiration qu'éprouvaient ces rudes conquérants pour tout ce qui rappelait l'ancienne splendeur du peuple-roi. Parmi les barbares eux-mêmes, disent-ils, ou leurs ancêtres barbares, beaucoup avaient été témoins de la grandeur de l'empire; ils avaient servi dans ses armées, ils l'avaient conquis. L'image, le nom de la civilisation romaine leur imposait, ils éprouvaient le besoin de l'imiter, de la reproduire, d'en conserver quelque chose. La remarque de ces écrivains s'applique spéciale

(1) Tels que Florus, Pétrone, Ausone, Numatien, Sidon Apollinaire, Eumène, Sulpice Sévère, St-Ambroise, etc.

(2) Entre autres, M. Guizot, Cours d'Histoire Moderne, troisième leçon.

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