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soit peu initié à la connaissance de la langue anglaise n'éprouvera aucune difficulté à se donner l'intelligence du dialecte écossais. Il est bien entendu que nous ne parlons toujours que du Flamand qui n'a point rougi de parler et de cultiver sa langue maternelle.

CHAPITRE VIII.

Des rapports du frison avec l'anglais
et le flamand.

Butter, breat en griene tjies,
Is gut inglisch en gut friesch.
PROVERBE FRISON.

Les Frisons apparaissent de bonne heure dans l'histoire et y jouent un rôle assez important. Déjà au deuxième siècle, Tacite les mentionne comme un peuple occupant un rang distingué parmi les habitants de la Germanie. Alliés des Angles et des Saxons, et d'autres peuples voisins, ils accroissent successivement leur puissance, prennent part à la conquête de l'Angleterre, et environ cent ans plus tard on les voit former un vaste état qui à l'est s'étend jusqu'à l'Eider, au sud-ouest jusqu'à la Meuse et l'Escaut, et même au-delà de ces fleuves. Comme les Saxons, ils soutiennent des luttes acharnées contre les Franes, qui finissent par les renfermer dans des limites plus étroites, et Charlemagne impose à leur pays, alors resserré entre la Meuse et le Wéser, des comtes de son choix. La Frise Orientale cependant, recouvre son indépendance, et, fière du nom de Frise libre, se constitue en république.

L'idiome que parlait ce peuple belliqueux est encore un dialecte teutonique appartenant à la branche thioise, mais ayant des caractères particuliers qui le distinguent des autres dialectes de cette famille. Ceux dont il se rapproche le plus sont l'ancien scandinave et surtout l'anglais; sa ressemblance avec ce dernier est un fait connu, mais dont on a exagéré la portée et mal expliqué la

cause.

Le frison n'a pas une quantité de vocables et de tournures qui

lui soient exclusivement communes avec l'anglais; non, et les autres dialectes germaniques se trouvent, à cet égard, à peu près dans les mêmes conditions que lui. Ainsi le flamand, par exemple, possède, comme nous l'avons vu, au moins autant de mots et d'expressions qui le rapprochent de la langue de la Grande-Bretagne. Mais ce qui donne au frison et à l'anglais un air de famille plus prononcé, c'est la similitude de formes qu'affectent un plus grand nombre de vocables. Le frison, de même que l'anglais, adoucit ou supprime beaucoup de consonnes, de gutturales surtout, lettres qui sont conservées dans les autres idiomes teutoniques. De sorte que la plus grande ressemblance qu'offrent l'un et l'autre gît principalement dans la prononciation et dans les formes graphiques.

Quoiqu'il en soit, cette ressemblance est assez générale, et, dans bien des cas, le dicton populaire que nous avons rappelé en tête de ce chapitre est vrai. Mais cette ressemblance, d'où provientelle? On l'attribue communément à l'influence qu'aurait eue sur la formation de l'anglais l'idiome de la Frise importé dans les îles britanniques, lors de la conquête du 5me siècle. Cette opinion, longtemps accréditée, est reconnue fausse aujourd'hui. D'une part, on a prouvé que le contingent frison, dans l'invasion de l'Angleterre, a été numériquement insignifiant et que, par conséquent, il est peu probable que le dialecte de la Frise ait pu avoir sur la langue des conquérants une action pareille à celle qu'y exerça plus tard l'établissement des Danois, prépondérants par le nombre et l'ascendant politique; d'autre part, il a été constaté que la forme des mots frisons que l'on cite de préférence comme preuves d'une prétendue identité, n'est pas la forme des mots correspondants de l'anglo-saxon, ce qui pourtant devrait être, s'il était vrai que le frison eût produit sur la langue de l'Angleterre l'effet qu'on lui attribue. En grande partie, l'analogie phonique et graphique n'existe qu'entre le frison et l'anglais. Ainsi dey et wey (angl. mod. day, way), s'écrivent en anglo-saxon dag et waeg. Il eut été plus simple d'admettre (ce qui est vrai) que les Saxons, les Angles et les Frisons, peuples d'une même origine, parlaient, sinon le même idiome, du moins des dialectes fort peu différents, et de partir de là pour arriver à la conclusion que deux langues originairement les mêmes, comme le frison et l'anglais, ont pu dans la suite des temps et tout en divergeant sur

d'autres points, subir des modifications analogues dans quelquesunes de leurs parties (1).

C'est ce qui s'est accompli dans les deux idiomes qui nous occupent. Pour le reste, ils ont eu des destinées bien différentes : l'anglais est devenu une des langues les plus répandues de l'Europe, et le frison est presque tombé à l'état d'idiome éteint. Aux extrémités, le domaine du frison a commencé à décroître de bonne heure; dans l'Ostfrise (voir le chapitre IV), ce dialecte a été absorbé par le plattdeutsch, et dans les provinces qui font partie des PaysBas, il a commencé à se mêler au hollandais dès le 14me siècle, et a cessé d'être employé comme langue officielle à la fin du 15me. Banni des villes, il n'a survécu, comme langue parlée et avec plus ou moins d'altération, que dans les campagnes, où ses limites paraissent se rétrécir de plus en plus. On cite Molkwerum et Hinlopen comme les endroits où s'est le mieux conservé, dans les Pays-Bas, le frison primitif.

Le principal monument de l'ancienne langue frisonne, est l'Asega-boek, ou recueil des lois générales et particulières de l'ancienne Frise. Elle n'est pas non plus restée sans culture litté– raire, et au 17me siècle, Gysbert Japix essaya de lui donner une vie nouvelle dans des œuvres que l'on a trop vantées peut-être, mais qui ne sont cependant pas dépourvues de mérite poétique. Japix, né en 1603 à Bolsward, où il mourut en 1666, exerça dans sa ville natale les modestes fonctions d'instituteur communal, mais à force d'études et de talents, il sut s'élever au-dessus de son état et conquérir l'admiration de ses compatriotes, qui lui décernèrent le titre de prince des poètes frisons.

Comme échantillon du vieux dialecte de la Frise, nous citerons les premières lignes de la préface de l'Asega-boek, que l'on croit avoir été rédigé au commencement du 43me siècle.

-Hir is eskrivin, thet wi frisa alsek londriucht hebbe and halde,

(4) Pour tout ce qui concerne l'origine, les développements et les transformations du frison, on peut consulter l'ouvrage de M. Ypey, Beknopte geschiedenis der nederlandsche tale. Cette partie y est traitée en détail et avec beaucoup de soin. Le savant professeur, dans le premier volume de son histoire de la langue, dont la publication remonte à 1842, avait d'abord, quant à la cause de la ressemblance des deux idiomes, embrassé l'opinion commune; mais dans le second volume, qui a paru en 1832, il la répudie et appuie l'explication que nous adoptons de raisonnements que lui donnent la force de l'évidence.

sa God selva sette and bat. Thet wi alle riuchte thing and afta thing hilde and ofnade, alsa longe sa wi lifde. Efter thiu bedon het ande bennon alle irthkinninga efter Juliano and Octaviano. Julius and Octavianus, alsa hiton tha forma twene, ther tho Rume Kyninga weron. God orjeff Moysese duas tabulas lapideas, thet sprekth to thiote twa stenena tefla. Ther was on eskrivin alle thetriucht, ther tha israheliska liode hedon and hildon, tha se andere Wostene weron, enz.

Hier is geschreven, dat wy Friesen alzulk (zoodanig) landregt hebben en houden, als God zelf zettede (instelde) en gebood. Dat wy alle regte dingen en alle wettige dingen houden en oefenen (verrigten) alzoo lang als wy leven. Achter dit (hierna) geboden en bonden (bevestigden) zulks alle aerdkoningen achter (na) Juliano en Octaviano. Julius en Octavianus, alzoo heetten de eerste twee, die te Rome Koningen waren. God overgaf aan Moses duas tabulas lapideas, dat noemt het Volk twee steenen tafelen. Daar was aen (op) geschreven al dat regt, dat de Israëlitische lieden (het Israëlitische Volk) hadden en, hielden (eerbiedigen moesten) daar (terwyl) zy in de Woestyne waren.

Il n'est pas besoin de commentaire pour faire ressortir la ressemblance qu'offre ce dialecte avec le teuton en général. Voici les mots qui, dans ce morceau, se rapprochent plus particulièrement de la forme anglaise :

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Nous trouvons dans la grammaire frisonne du célèbre philologue danois Rask (frisisk Sproglare) un passage de l'Asega-boek accompagné d'une traduction en bas-allemand. Nous transcrivons

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