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severat quartam et duetvicensimam legiones, paucis seditionis auctoribus, non ultra verba ac voces errasse et brevi in officio fore".1) Donc ou bien la lettre de Pompeius était d'accord sur ce point avec la narration détaillée de Tacite, avec la réalité, ou bien d'autres nouvelles reçues par Galba dans l'intervalle étaient venues la rectifier. Mais Tacite mentionne comme ayant hâté l'adoption le message du procurateur et ce message seul:,,Maturavit ea res consilium Galbae iam pridem de adoptione secum et cum proximis agitantis".2) Il nous donne ainsi le droit d'affirmer que, dans le très court laps de temps qui sépara l'arrivée de ce message (paucis post kalendas Ianuarias diebus) et l'adoption (quartum idus Ianuarias,3) 10 janvier) aucun autre message de Germanie ne parvint à l'empereur; que la phrase initiale du chapitre 14: ,,Sed Galba post nuntios Germanicae seditionis, quamquam nihil adhuc de Vitellio certum, anxius quonam exercituum vis erumperet, . . . comitia imperii transigit", vise et rappelle seulement le début du chapitre 12, la réception et l'effet de la lettre. L'arrivée d'autres nouvelles n'est mentionnée qu'après l'adoption: crebrioribus in dies Germanicae defectionis nuntiis".) C'est alors, c'est pendant les quatre jours qui séparèrent l'adoption de la catastrophe. que Galba connut la proclamation de Vitellius: de Vitellio nuntius....

ante caedem Galbae suppressus, ut tantum superioris Germaniae exercitus descivisse crederetur". 5) Il serait donc plus qu'étrange de supposer que. malgré le silence de Tacite, les indications précises des deux discours impériaux ne provenaient pas de la lettre du procurateur, que le procurateur s'était servi de l'expression trop vague superioris Germaniae legiones. Et l'on arriverait à la même conclusion par une autre voie. D'Augusta Treverorum, chef-lieu de la Belgique, à Mogontiacum la distance était un peu moindre que de Mogontiacum à Colonia. 6) Informé sans doute. comme Vitellius, dans la nuit du 1er au 2 janvier de ce qui s'était passé à Mogontiacum, Pompeius avait, cela va sans dire, écrit tout de suite l'importante nouvelle à son empereur, alors qu'il ne pouvait savoir encore, vu l'éloignement, si quelque chose s'était passé à Vindonissa aussi. où d'ailleurs nous avons vu qu'il ne s'était rien passé. Si, contre toute vraisemblance, il avait tardé à écrire assez longtemps pour savoir que

1) I, 18.

2) I. 12. De même Suét., Galb., 17: Quod ut nuntiatum est (superioris Germaniae exercitum nisi in nomen senatus adigi sacramento recusasse etc.) ... Pisonem Frugi Licinianum. . . filium . . . appellans Plutarque, Galb. 23, est inexact ou peut-être seulement obscur: Οὕτω οὖν ἀνηγορεύθη Οὐιτέλλιος αὐτοκράτωρ ἐν Γερμανία. Πυθόμενος δὲ τὸν ἐκεῖ νεωτερισμὸν ὁ Γάλβας οὐκέτι τὴν εἰσποίησιν ανεβάλλετο. Dion, 64,5, est franchement inexact: Ο οὖν Γάλβας τὴν ἐπανάστασιν αὐτοῦ πυθόμενος Λούκιον Πίσωνα ἐποιήσατο καὶ Καίσαρα ἀπέδειξεν.

3) I, 18. 4) I, 19. 5) I, 50.

6) D'Augusta Treverorum à Mogontiacum, 142 k., de Mogontiacum à Colonia. 167.

...

nuntiat

la XXI légion s'était ralliée au mouvement insurrectionnel, à plus forte raison aurait-il su que l'armée de la province inférieure avait proclamé Vitellius empereur, le second fait datant du 2 janvier, le premier sans doute du 3 seulement et Colonia étant beaucoup plus près d'Augusta Treverorum que Vindonissa. 1) en sorte que même dans le cas de simultanéité celui-là aurait dû venir à la connaissance de Pompeius beaucoup plus tôt que celui-ci. Or sa lettre n'annonçait pas la proclamation de Vitellius. Au moment où il l'écrivait, il ne savait donc que la révolte des deux légions de Mogontiacum: il ne pouvait pas en dire à Galba plus que le porte-aigle de la IV légion n'en dit à Vitellius: quartam et duetvicensimam legiones proiectis Galbae imaginibus in senatus ac populi Romani verba iurasse". Pourquoi son message aurait-il été moins précis que celui du porte-aigle? En aurait-il dit ou aurait-il eu l'air d'en dire plus qu'il n'en savait, parceque l'émotion le bouleversait? Non, l'évènement dut l'affliger sans le surprendre ni lui faire perdre son sang-froid: vivant à proximité des camps germaniques, il avait vu se former l'orage. il était de ceux qui en signalèrent à Galba l'approche menaçante; pour lui le coup de foudre n'éclata pas à l'improviste. si nous avons tout lieu de croire qu'il garda son sang-froid, nous devons croire également qu'il sentit les faits assez graves pour ne les point aggraver en paroles, ayant le dessein d'avertir, non d'épouvanter son

empereur.

Et

Ainsi la faute reste au compte de Tacite. Elle serait très légère en soi, presque insignifiante. Ce qui lui donne quelque gravité, ce qui la rend choquante pour le lecteur attentif, c'est le contexte, ce sont les indications plus précises succédant inopinément à l'indication vague. Ayant lu d'abord superioris Germaniae legiones rupta sacramenti reverentia quand il trouve ensuite dans le discours à Pison: duae legiones . . . nondum quiescunt, il se demande où Galba prend ce nombre. L'armée de la Germanie supérieure ne comprenait-elle que deux légions? Non, elle en comprenait trois. L'allocution aux prétoriens lui réserve une autre surprise: Galba y désigne par leur numéro les deux légions rebelles. quartam et duetvicensimam legiones. Puisque l'armée en comptait trois, une telle désignation n'allait pas de soi: qui a mis Galba en mesure de la faire? Le lecteur voit tout de suite qu'elle n'a pas été faite arbitrairement: car Galba aurait pu sans doute mentir devant les prétoriens quant au nombre des révoltés, comme il ment quant à la gravité de la révolte; mais pourquoi aurait-il menti devant son successeur désigné Pison et ses conseillers intimes? Et cette induction raisonnable se trouvera confirmée par le récit détaillé. Galba sait done qu'il y a deux légions rebelles et il sait

1) D'Augusta Treverorum à Colonia, 132 k., à Vindonissa 142+337 (en passant par Mogontiacum).

lesquelles. Comment l'a-t-il appris? Sans que nous nous en soyons doutés, par la lettre de Pompeius Propinquus. Les deux discours nous avertissent déjà que le résumé de la lettre n'est pas bien fait. Il y a disparate non seulement entre l'analyse de la lettre et le récit détaillé, mais aussi et déjà entre cette analyse et les passages correspondants des deux discours. Tacite, ne prévoyant pas la disparate, s'est contenté d'abord de l'indication vague, parcequ'elle suffisait à son intention actuelle, qui était de marquer l'influence et le contre-coup des événements du Rhin sur ceux de Rome: une sédition militaire en Germanie supérieure avait hâté l'adoption à laquelle songeait dès longtemps Galba; que cette sédition eût été le fait de toute l'armée ou de sa portion principale, peu importait pour le moment. Mais les indications plus précises s'imposèrent ensuite. Lorsque Galba veut que son héritier présomptif ne s'exagère pas la gravité de la situation, il lui convient de dire que deux légions seulement sont en révolte. Ici le nombre des légions rebelles est utile. leur numéro serait saperflu. Mais lorsque Galba voudra donner aux prétoriens l'impression qu'il les met au courant de tout. qu'il ne leur dissimule absolument rien de la sédition, l'exacte désignation des deux légions rebelles contribuera à produire cet effet et à garantir son entière sincérité.

Ce n'est pas seulement dans l'analyse de la lettre que Tacite substitue. pour la commodité de l'expression, l'armée de la Germanie supérieure à sa portion principale. Nous avons vu qu'à la fin du récit des journées de janvier 69 sur le Rhin les mots superior exercitus . . . tertium nonas Ianuarias Vitellio accessit (I, 57) signifient seulement l'adhésion des deux légions de Mogontiacum à la cause vitellienne. Et il est à peu près certain que dans cette phrase (I. 50):,,Trepidam urbem ac simul atrocitatem recentis sceleris, simul veteres Othonis mores paventem novus insuper de Vitellio nuntius exterruit, ante caedem Galbae suppressus, ut tantum superioris Germaniae exercitus descivisse crederetur", Tacite a généralisé sans en avoir davantage le droit: car. après la communication aux prétoriens. jugée indispensable,,ne dissimulata seditio in maius crederetur", Galba dut tenir secrètes, autant qu'il fut en son pouvoir, les mauvaises nouvelles ultérieures de Germanie, aussi bien celles qui concernaient la XXI légion que celles qui se rapportaient à Vitellius. Mais en ces deux cas l'inexactitude ne tire pas à conséquence. Voici un troisième cas où elle ne constitue pas une faute, même légère, imputable à l'historien. Le porte-aigle vient d'annoncer à Vitellius,,quartam et duetvicensimam legiones proiectis Galbae imaginibus in senatus ac populi Romani verba iurasse". Vitellius traduit le message à sa manière: „Missi a Vitellio ad legiones legatosque, qui descivisse a Galba superiorem exercitum nuntiarent“. Candidat à l'empire, il lui est avantageux d'exagérer la révolte contre l'empereur régnant: ses partisans à lui auront d'autant plus d'ardeur que la situation de Galba leur paraîtra plus compromise déjà. Tacite le fait parler comme

il a parlé ou comme il était naturel qu'il parlât. Quant à l'inexactitude illégitime que nous avons notée en trois passages de notre auteur, il n'est pas seul à l'avoir commise. Suétone raconte ainsi la défection: ,,Sed maxime fremebat superioris Germaniae exercitus... Ergo primi obsequium rumpere ausi kalendis Ianuariis adigi sacramento nisi in nomen senatus recusarunt.) Et dans le récit de Plutarque les rebelles du 1er janvier sont simplement désignés comme étant les soldats commandés en Germanie par Hordeonius Flaccus. 2) Au point de vue historique, la faute de Plutarque et de Suétone est beaucoup plus grave que celle de Tacite. Si Tacite a été d'abord inexact, il fournit ensuite lui-même à son lecteur le moyen de rectifier son inexactitude. Si sa première mention de l'évènement n'a pas été assez précise, il le raconte avec la précision voulue à la place essentielle. Les deux autres ont péché à cette place justement et n'ont pas ailleurs réparé leur faute. Mais par celà même elle n'a rien de choquant au point de vue littéraire, tandis que Tacite, dès l'instant qu'il se corrige, crée une disparate.

Il nous reste à montrer qu'entre l'analyse de la lettre et la narration détaillée il n'y a réellement que cette disparate, c'est à dire que les deux passages sont au fond d'accord sur le caractère de l'insurrection.

Quand les insurgés de Mogontiacum remplacèrent le serment à Galba par un serment au sénat et au peuple, ils ne pensaient aucunement à restaurer la république et ils ne voulaient même pas se donner l'air d'y penser. C'était la personne seule de Galba qu'ils visaient; ils prétendaient changer. non le régime, mais l'empereur. Pour nous rendre compte que telle était bien, dans leur esprit, la signification du serment prêté le 1er janvier 69, il faut le rapprocher de certains actes mémorables accomplis au cours de l'année 68. précédents bien connus d'eux et dont ils s'inspirèrent sans nul doute. Tacite a grand tort de dire que ces insurgés invoquaient des noms tombés en oubli,,,senatus populique Romani oblitterata iam nomina sacramento advocabant 3) (I, 55). Car, ces mêmes

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1) Galba, 16. Dans le passage du Vit., 8: superioris provinciae exercitu, qui prius a Galba ad senatum defecerat", il n'y a pas la même inexactitude: toute l'armée supérieure n'a pas fait défection le 1er janvier; mais elle a tout entière prêté serment au sénat avant de reconnaître Vitellius.

2) Galba, 22, 11 et suiv. Il résulte de 22, 22—5, et aussi de 18, 15 et suiv. 19, 1-3, que Flaccus commandait seulement l'une des deux armées germaniques; mais Plutarque ne dit nulle part laquelle des deux.

3) On trouverait aisément chez Tacite lui-même l'aveu que ces noms, surtout celui du sénat, avaient encore un certain prestige. Il fait dire à Othon haranguant les troupes qui le proclament empereur (I, 38): „Idem senatus, idem populi Romani animus est;" au même Othon apaisant la colère des prétoriens contre le sénat (I, 84): . . ordinem cuius splendore et gloria sordes et obscuritatem Vitellianarum partium praestringimus? Nationes aliquas occupavit Vitellius . . . Senatus nobiscum est; sie fit ut hine respublica, inde hostes reipublicae constiterint.“ Il dit pour

noms, on les avait plusieurs fois invoqués pendant la récente guerre civile, avec solennité, si non toujours avec sincérité. Le premier en date des précédents était celui de Vindex. En se révoltant contre Néron, il jura fidélité et dévouement au sénat et au peuple, ώρκωσε πάντα ὑπὲρ τῆς βουλῆς καὶ τοῦ δήμου τῶν Ρωμαίων ποιήσειν. 1) Ce n'était pas à dire le moins du monde qu'il voulût procurer ni même qu'il souhaitât le rétablissement de la république, puisqu'en même temps il offrit l'empire à Galba. 2) Il ne voulait que délivrer le monde romain d'un tyran et mettre à sa place un bon prince. Le droit de l'élire n'appartenait ni à lui ni à personne qu'au sénat et au peuple; il le savait et le proclamait, car son serment signifiait avec son abnégation personnelle son respect de la souveraineté publique. Mais, sentant, d'une part, que pour le succès de l'entreprise il fallait tout de suite opposer un homme à Néron et, d'autre part, que le sénat ni le peuple n'étaient aptes à prendre l'initiative d'une candidature, il la prenait, lui, et il choisissait le candidat le plus capable de réussir, à son sens, et le plus digne aussi de recevoir, le moment venu, l'investiture légale. Comparons maintenant avec sa conduite celle de Galba. Nous y trouvons les mêmes intentions nullement républicaines avec la même soumission, au moins apparente, à la légalité et, en paroles, le même désintéressement. Sollicité par Vindex, proclamé par ses soldats, il refuse, non d'être candidat à l'empire ni d'agir en empereur, mais de porter les titres impériaux; il affecte de n'être que le serviteur dévoué de la patrie. le lieutenant du sénat et du peuple,,,consalutatus imperator legatum se senatus ac populi Romani professus est", dit Suétone; 3) et Dion Cassius: καὶ ὅς τὴν ἡγεμονίαν ἐδέξατο, οὐκ ἐθέλησε δὲ τὰς τῆς αὐιαρχίας ἐπικλήσεις προςλαβεῖν τότε; 4) et Plutarque: Ο δὲ ταύτην μὲν εὐθὺς οὐ προσεδέξατο τὴν προσηγορίαν Ωμολόγησεν ἐπιδώσειν τῇ πατρίδι τὴν ἑαυτοῦ πρόνοιαν, οὔτε Καῖσαρ οὔτ ̓ αὐτοκράτωρ, στρατηγὸς δὲ συγκλήτου καὶ δήμου Ρωμαίων ὀνομαζόμενος. 5) I se départit de cette attitude seulement lorsque les formalités légales se furent produites, lorsque le sénat et le peuple eurent approuvé le fait accompli.6) Plus intéressant encore à notre point de vue est le cas de Verginius Rufus qui, précisément, commandait en 68 les futurs insurgés du 1er janvier 69. Ses soldats. après la défaite de Vindex à Vesontio, ayant détruit les images de Néron, proclamaient leur général César et Auguste, mais lui les rangea à l'obédience du sénat et du peuple, αὐτοὺς καταστήσας ἔπεισεν ἐπὶ τῇ βουλῇ καὶ τῷ

son propre compte (1, 76): „Longinquae provinciae . . . penes Othonem manebant, non partium studio; sed erat grande momentum in nomine urbis ac praetexto senatus, et occupaverat animos prior auditus."

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