ภาพหน้าหนังสือ
PDF
ePub

δήμῳ ποιήσασθαι, soit qu'il ent assez de grandeur d'âme pour dédaigner la dignité impériale, soit qu'il estimât que c'était, non aux soldats, mais au sénat et au peuple de la conférer, εἴτ' οὖν ὅτι οὐκ ἠξίου τοὺς στρατιώτας τινὶ τὸ κράτος διδόναι, τῇ τε γὰρ γερουσίᾳ καὶ τῷ δήμῳ προσήκειν Tour' chεyer.1) Dédaignait-il réellement l'empire, ne l'aurait-il pas accepté volontiers après une élection en bonne et due forme?2) Peu importe; il pouvait du moins se glorifier de n'avoir rien fait pour l'usurper, d'en avoir revendiqué la libre disposition pour sa patrie,,,imperium adseruit non sibi, sed patriae“.3) A ces principes hautement affirmés après la mort de Vindex il resta fidèle jusqu'au bout. Il avait déclaré que ni il ne prendrait lui-même le pouvoir ni il ne tiendrait pour valable un autre choix que celui du sénat, οὔτε αὐτὸς ἔφη λήψεσθαι τὴν ἡγεμονίαν οὔτ' ἄλλῳ περιόψεσθαι διδομένην, ὃν ἂν μὴ ἡ σύγκλητος ἕληται. 4) Instamment sollicité de nouveau par ses troupes après la mort de Néron, il persista dans son refus et renouvela sa déclaration, τοῖς ἐξ ἀρχῆς ἐμμένων λογισμοῖς ἐφύλαττε τῇ συγκλήτῳ τὴν αἵρεσιν τοῦ αὐτοκράτορος. 5) Enfin, quand il eut reçu avis que le sénat avait officiellement reconnu Galba comme empereur, il le reconnut lui-même et le fit reconnaître par ses soldats. 6)

La leçon que Verginius Rufus leur avait donnée quelques mois plus tôt, les insurgés de Mogontiacum la mirent à profit. Alors, après avoir détruit les images de Néron, ils s'étaient en fin de compte, au lieu de lui nommer un successeur, soumis à l'autorité du sénat et du peuple; ainsi, le 1 janvier 69, après avoir détruit les images de Galba, ils prêtèrent serment au sénat et au peuple. Pas plus que Vindex, Galba ou Verginius invoquant ces mêmes noms, ils n'avaient aspiré, en 68, à la restauration du gouvernement républicain, puisqu'ils avaient tenté par deux fois de faire Verginius empereur à la place de Néron. Ensuite, mécontents de Galba, ils ne songèrent qu'à reporter sur un autre prétendant la faveur dont Verginius n'avait pas voulu, „,in Verginium favor cuicumque alii profuturus".) Tel était, selon Tacite, leur état d'âme à la veille de l'insurrection. Le 1er janvier 69, ils refusèrent d'abord d'être désormais les soldats de Galba, puis ils se déclarèrent les soldats du sénat et du peuple. Leur serment signifiait de nouveau ce qu'avait signifié leur premier acte de soumission, qu'ils ne remplaceraient pas d'eux-mêmes l'empereur auquel ils cessaient d'obéir, qu'ils laisseraient à qui de droit le soin d'élire un autre empereur, et qu'en attendant l'élection il y aurait pour eux interrègne, exercice provisoire des pouvoirs impériaux, en particulier du com

1) Dion, 63, 25 (Xiphilin).

2) Tac., Hist., I, 8: Nec statim pro Galba Verginius. An imperare noluisset, dubium; delatum ei a milite imperium conveniebat.“ 3) Pline, Epist., 6, 10.

[merged small][ocr errors]

-

6) Ibid., 10; comp. 7.

7) Hist., 1, 53. Comp. Dion, 64,4: . . . τῆς ἐπιθυμίας σφῶν ἁμαρτόντες ἐπὶ τοῦ Ρούφου, ἐζήτουν αὐτὴν ἐφ' ἑτέρου τινὸς ἀποπληρώσαι.

[ocr errors]
[ocr errors]

.. di

[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

mandement suprême des armées, par le sénat et le peuple. A qui n'est pas au courant des faits de 681) le serment de Mogontiacum risque d'apparaitre tout autre, dans les termes où le mentionne Tacite: rumpunt imagines Galbae senatus populique Romani nomina sacramento advocabant", et: ... proiectis Galbae imaginibus in senatus ac populi Romani verba iurasse"; d'accord avec Plutarque: . . . 1às μὲν εἰκόνας τοῦ Γάλβα προσελθόντες ἀνέτρεψαν καὶ κατέσπασαν, αὐτοὶ δὲ ὀμόσαντες ὑπὲρ συγκλήτου καὶ δήμου ̔Ρωμαίων . . .;) et avec Suétone, sauf une inexactitude de celui-ci : adigi sacramento nisi in nomen senatus recusarunt," et exercitu qui prius a Galba ad senatum defecerat".) C'est bien ainsi que la chose se passa et qu'elle fut rapportée, comme à Vitellius par le porte-aigle, à Pompeius Propinquus par quelque agent fidèle. Mais le procurateur de Belgique ne pouvait, lui, se méprendre, en sa qualité de contemporain averti, sur le sens de la formule. Si nous ne la trouvons pas transcrite dans l'analyse de la lettre, nous l'y trouvons interprétée fidèlement:,,legiones rupta sacramenti reverentia imperatorem alium flagitare et senatui ac populo Romano arbitrium eligendi permittere . . .“. Bien loin donc que la lettre contredise sur ce point le récit, elle en est le commentaire le plus clair et le plus juste.4)

[ocr errors]

Ajoutons que, d'ailleurs, elle contient quelque chose de plus à ce sujet que le récit. Dans l'assemblée du 1er janvier les soldats de Mogontiacum avaient fait acte de rébellion contre Galba, acte de soumission au sénat et au peuple. Il leur restait à en informer le sénat et le peuple, à les prier de procéder à l'élection d'un nouvel empereur. Mais cette démarche, qui était la conséquence logique de leur manifestation, ils ne la firent pas le 1er janvier. Car, non seulement ni la narration détaillée

1) Ou, d'une façon plus générale, à qui ne connait pas l'histoire de l'opposition sous les premiers empereurs. Les conspirations ont été fréquentes sous les premiers Césars, et les historiens, qui les racontent, nous disent les causes qui les ont fait naître: c'est presque toujours la haine de l'empereur, rarement la haine de l'Empire. Nous ne voyons guère que les conjurés aient mis en avant la promesse de rétablir le régime ancien . . . Une seule de ces conspirations, celle où périt Caligula, fut suivie d'une tentative sérieuse pour rétablir la République ... Cette piteuse aventure n'était pas faite pour donner des partisans à la République.. Sous Neron la grande conjuration de Pison ne fut qu'une coalition de haines contre un prince qui était en horreur à tous les honnêtes gens. Personne ne songea un moment à rétablir la République; il s'agissait de remplacer un empereur par un autre" (G. Boissier, Tacite, Paris, 1903, p. 152--4).

2) Galb., 22.

3) Galb., 16; Vit., 8. L'inexactitude est dans la suppression de populi, populum. Comp. Plut., Galb., 22, 42-45 (en parlant du même serment).

4) „Nec quidquam aliud est (id sacramentum) quam modus senatui imperatorem creandum permittendi; cf. Tac., Hist., I. 12 ..." (Hofstee, C. Suetonii Tranquilli vitae Galbae, Othonis, Vitellii; Groningae, 1898; p. 43).

4*

de Tacite ni nos autres témoins ne la mentionnent, 1) mais encore et surtout l'impossibilité nous en apparait avec évidence. Les deux légions de Mogontiacum n'étaient pas, tant s'en faut, toute l'armée de Germanie; elles n'étaient même pas toute l'armée de la province supérieure. Avant d'adresser à Rome une proposition d'une telle gravité, ne devaient-elles pas s'assurer l'adhésion des cinq autres légions du Rhin? Pouvaient-elles se dissimuler que, si le vœu unanime des sept légions germaniques ferait certainement grande impression, celui d'une faible minorité n'aurait aucune chance de succès? Mais si l'ambassade ne fut pas envoyée dès le 1er janvier, il put et dut, après la prestation du serment, être question de son prochain envoi. Dans la lettre Pompeius avait parlé de cette ambassade projetée; dans l'analyse de la lettre les mots imperatorem alium flagitare etc. sont et l'interprétation du serment et l'annonce d'une démarche subséquente.

Au reste, cette démarche qu'ils n'avaient pas pu faire le 1er janvier, les insurgés se mirent bientôt dans le cas de n'avoir plus à la faire. Dès le lendemain, informées par Vitellius de leur révolte contre Galba, les légions de la province inférieure le proclamèrent lui-même empereur. et le surlendemain les légions de Mogontiacum se rallièrent à son parti. Cet empressement prouva que Vitellius et son entourage avaient eu raison de ne pas prendre au sérieux le serment au sénat et au peuple: ,,id sacramentum inane visum" (I, 56); 2) il prouva que, comme le dit Tacite, pendant les deux jours précédents les soldats rebelles à Galba n'avaient pas été les soldats loyaux du sénat et du peuple: ,,Scires illum (exercitum) priore biduo non penes rem publicam fuisse". 3) Nous avons vu ce 1) Suétone, Galb. 16, en mentionne une autre ou mieux le projet d'une autre: ,,Statimque legationem ad praetorianos cum mandatis destinaverunt, displicere imperatorem in Hispania factum, eligerent ipsi, quem cuncti exercitus comprobarent." A propos de cetté ambassade Savile (à Tac. Hist., I, 55) remarque: „Sed legationis, ut videtur, revocatae negotium intercidit ex seditione in Vitellium mota." Il serait plus juste de dire que l'ambassade ne partit même pas. Et il faudrait ajouter que le dessein attribué par Suétone aux insurgés est bien invraisemblable, puisqu'il est en contradiction avec le serment qu'ils venaient de prêter. Suétone a sans doute fait ici une confusion: ce jour là il fut question, naturellement, d'une démarche auprès du sénat et du peuple; un peu plus tard, Fabius Valens écrivit nomine Germanici exercitus ad praetorias et urbanas cohortes, de viribus partium magnificas (epistulas) et concordiam offerentes: increpabat ultro, quod tanto ante traditum Vitellio imperium ad Othonem vertissent" (Hist., I, 74).

2) Inane signifie, non pas que le serment parut à Vitellius n'avoir en soi aucun sens (Heraeus, Wolff, Goelzer), mais qu'il n'y attacha aucune importance, sachant l'état d'âme de ceux qui l'avaient prêté.

3) „Is enim biduo proximo, dum in senatus populique verba iurat, publici exercitus (sive, ut Ann., I, 2, legitur, publicorum armorum) personam induerat, tamquam leges solas ac reipublicae auctoritatem revereretur; tum autem patuit id nil nisi speciem fuisse" (Doederlein). Duebner interprète faussement penes rem publicam par a partibus rei publicae, libertatis".

que signifiait en soi leur serment. Mais, comme naguère Vindex, Galba et peut-être Verginius lui-même, ils l'avaient prêté avec une arrière pensée. Verginius, qui avait peut-être en secret désiré l'empire, se soumit loyalement à l'élu du sénat et du peuple. Galba, si leur choix s'était porté sur un autre que lui, se serait-il soumis? Nous ne savons. Quant aux insurgés du Rhin, ils n'auraient certainement pas accepté de ceux dont ils affectaient de reconnaître le pouvoir souverain un successeur quelconque de Galba. Depuis son avènement définitif, les deux armées germaniques étaient animées contre lui des mêmes sentiments hostiles et des mêmes intentions séditieuses. 1) Résolues à faire un autre empereur, il ne leur manqua d'abord qu'un prétendant sortable. Verginius rappelé et rem-. placé par l'incapable Hordeonius Flaccus, qui ne leur inspirait et ne méritait que mépris, Fonteius Capito assassiné et la province inférieure laissée quelque temps sans légat consulaire, dux deerat. Mais ce chef. ce prétendant, ils crurent l'avoir trouvé, dès que Vitellius eut pris possession de la place vacante. Dépourvu de valeur personnelle, son titre le plus sérieux était l'illustration de son père; n'importe: id satis videbatur.2) Il avait quelques qualités mêlées à beaucoup de vices; ses qualités lui concilièrent une admiration et une sympathic hors de proportion avec elles; ses vices passèrent pour des vertus. Les esprits prévenus se plaisaient à voir en lui plus qu'un légat consulaire. 3) Et son renom dépassa promptement les limites de sa province; comme la haine de Galba, la popularité de Vitellius régna dans l'une et l'autre armées. Dès avant le 1er janvier 69, les légions de Mogontiacum étaient à lui et les meneurs de l'agitation révolutionnaire l'avaient choisi pour leur candidat à l'empire. Dans l'assemblée officielle du 1er janvier, son nom, à notre

1) Hist., I, 8, 51, 53-54; Suét., Galb. 16; Vit., 7; Plut., Galb., 18, 19, 22; Dion, 64, 4.

2) Hist., I, 8-9. Id satis videbatur aux soldats, et non pas à Galba (il faudrait en ce dernier cas visum erat). Je m'étonne que la corrélation d'id satis videbatur avec dux deerat ait échappé à presque tous les commentateurs modernes. Burnouf l'a bien vue, après Juste-Lipse et Ernesti. Comp. Dion, 64, 4: „(Les soldats de Germanie firent Vitellius empereur) πρὸς μονὴν τὴν εὐγένειαν αὐτοῦ ἀπιδόντες"; Tac., Hist., lli, 86: ... consulatum, sacerdotia, nomen locumque inter primores nulla sua industria, sed cuncta patris claritudine adeptus; principatum ei detulere, qui ipsum non noverant.“ Tacite, en ces deux passages, et Dion exagèrent: les soldats avaient quelques autres raisons de porter Vitellius à l'empire; voy. Hist., I, 52; Suét., Vit., 7; Plut., Galb., 22.

3) Hist., I. 52: „Nec consularis legati mensura, sed in maius omnia accipiebantur Simul aviditate imperii dandi ipsa vitia pro virtutibus interpretabantur.“ Il s'agit lå surtout des sentiments de l'armée inférieure à l'égard de son légat; voy. la phrase initiale du chap.": . . . Aulus Vitellius inferiorem Germaniam ingressus hiberna legionum cum cura adierat . . ." Mais du rapprochement de ce chap. avec I, 8-9 il résulte que l'armée supérieure elle aussi mettait son espérance en Vitellius.

connaissance, ne fut pas prononcé hautement, mais il était dans la pensée de beaucoup, sinon de tous. Et ils prêtèrent le serment au sénat et au peuple avec l'espoir, avec l'assurance presque, qu'il s'agissait d'une simple formalité, que ceux à qui les légions de Mogontiacum, bientôt suivies par les autres légions du Rhin, auraient ainsi confié en apparence le soin d'élire le nouvel empereur. comprenant la volonté inexprimée et subissant la pression puissante des deux armées germaniques, se borneraient à ratifier et à consacrer leur choix. Si, contrairement à leur attente. Rome refusait à Vitellius l'investiture légale, il serait temps alors de faire une révolution complète; pour le moment, les insurgés de Mogontiacum ne voulaient faire que la moitié d'une révolution: ils refusaient obéissance à l'empereur légitime, mais ils ne disposaient pas ouvertement de l'empire en faveur d'un autre. Telle fut du moins leur attitude dans l'assemblée officielle. Car une solution plus simple et plus prompte, celle précisément qu'adopta le lendemain l'armée inférieure et qu'elle fit prévaloir, l'élection directe et immédiate de Vitellius. fut, selon Plutarque, 1) dont nous verrons tout à l'heure que le témoignage mérite d'être retenu, proposée dans un conciliabule qui se tint le jour même. après l'assemblée; et si l'assistance ne fut pas tout de suite unanime à l'accepter, ce n'était pas que le candidat déplût à quelques-uns, c'était que l'autre procédure leur semblait préférable. ayant l'avantage de sauvegarder les apparences. Le serment au sénat et au peuple n'avait été qu'un serment hypocrite. Parmi les insurgés de Mogontiacum les moins formalistes songèrent aussitôt à jeter le masque; tous le jetèrent dès le surlendemain:,,Et superior exercitus, speciosis senatus populique Romani nominibus relictis, tertium nonas Ianuarias Vitellio accessit".2) Tacite a vu et dit qu'il y avait eu hypocrisie. quoique nulle part il n'ait défini nettement en quoi elle consista. Il le dit non seulement à la fin du récit, là où il constate que l'armée supérieure fit bon marché de son serment, mais dès le début, en mentionnant la prestation de ce serment: „Ac ne reverentiam imperii exuere viderentur, senatus populique Romani... nomina sacramento advocabant“. Pompeius Propinquus l'avait vu, lui aussi, et l'avait dit dans sa lettre: ,,... senatui ac populo Romano arbitrium eligendi permittere, quo seditio mollius acciperetur". Les rebelles ne faisaient acte de déférence envers le sénat et le peuple que pour atténuer le mauvais effet de la révolte ou, ce qui revient au même, que pour avoir l'air de se révolter contre l'imperator seul et non contre l'imperium, contre la personne de Galba et non contre la souveraineté publique. Au fond. ils s'insurgeaient contre l'une et l'autre, s'ils avaient l'arrière pensée d'imposer leur candidat au choix du sénat et du peuple, s'ils ne confiaient à ceux-ci qu'un simulacre

1) Galb., 22, 17-32.

2) I, 57. Comp. Plut., Galb., 22, 42–45.

« ก่อนหน้าดำเนินการต่อ
 »