ภาพหน้าหนังสือ
PDF
ePub

paux articles de cet acte: « Le vingt troisième jour de novembre par chacune année à venir, le lendemain de ladite feste et solemnité, suivant ce qu'il pleut à Messieurs du chapitre, pour accorder l'an passé par l'intercession de Monseigneur de Blanfossé, Raoul Boullene, trésorier en ladite église, sera célébré un puy ou concertation de musique en la maison des enfants de choeur dudit lieu. - Auquel puy seront receuz motetz latins à cinq parties et deux ouvertures dont le texte sera en l'honneur de Dieu ou collaudation de la D. Vierge et sera délivré au meilleur motet l'orgue d'argent et au débatu qui est le meilleur d'après la harpe d'argent. - Seront receus chansons à cinq parties à tel dict qu'il plaira au facteur, hors texte scandaJeux partout. La meilleure aura pour loyer Je lui d'argent, celle qui fera le débatu la lyre d'argent. L'air à quatre parties trouvée la plus agréable sera gratifiée du cornet d'argent. La meilleure chanson légère, facescieuse aussi, à quatre parties seulement, emportera la flûte d'argent.

-Au plus excellent sonnet chrétien françois faict à deux ouvertures sera donné le iriomphe de la Cécile enrichi d'or, qui est le plus grand prix. A l'entour des prix susdits seront escriptes et gravées les devises suivantes pour l'orgue: Pectora plena Deo rapis atque sono inseris astris; pour la harpe: Protinus ad numeros mens acta furore quiescit; pour le luth: Ut numeris mens læta tuis et plena quiete; pour la lyre: Legit amor tua plectra, potes nam solvere curas; pour le Cornet: Pectora mæsta moves dum cælos aere findis; pour la flûte : Tibia læta, jocos et Bacchi munera sitis; pour le triomphe In te omnis choros hinc virtus tua clara refulget. Aux pieds de la figure de la Cécile sera escript: Trophæum virginitatis ergo; au doz de chacun des dits prix, faits en forme de bague en ovale, sera pour heureuse memoire escript le nom du prince en l'année duquel aura esté le dit puy celebré, à sçavoir au doz des cinq premiers prix ce qui en suit: Victori ad aram ebroicensem. principe. anno. Et au doz des deux concertans ou débattuz sera escript: Certanti ad aram ebroicensem. principe. anno. Et plus bas : « Et pour ce qu'il est trèsséant et necessaire pour la decoration dudit puy de faire par chacun an nouvelles invitations aux musiciens, le prince en son année aura soin d'employer quelque gentil esprit à composer nouvelles semonces en latin et en françois, comme le motet est latin et la chanson françoise. Lesquelles il fera délivrer correctes et en temps opportun audit Adrien Leroy pour de bonne heure les imprimer et les envoyer aux maistres musiciens des villes prochaines et éloignées qui par ce moyen seront advertis de la celebration et continuation dudit puy.» Ensuite: « Le jugement résolu, le prince accompagné des fondateurs et confreres, marchent avec les chantres, lesquelz, pour rendre grâce à Dieu de l'heureux succès de leur concertation, s'iront presenter devant le grand portail de l'église Notre-Dame, et là chanteront à haulte voix les

D

deux motets premiers au puy, après chacun desquelz chantés ils feront entendre aux assistants pour le doyen le nom des autheurs suivant ce qui fait en a esté l'an passé. A leur retour dedans la cour de la maison des enfants de choeur, ils chanteront semblablement à haute voix les chansons, airs et sonnets premiers, et sera déclaré aux assistants le nom des autheurs. » Enfin l'acte se termine par cette clause: « Et affin que les œuvres plus excellents qui auront esté premiers et aultres qui pourroient meriter et servir à l'Eglise et apporter instruction aux enfants de choeur et aultres, ne tombent en oubly, le maistre des enfans sera tenu transcrire ou faire transcrire en cinq livres, qui lui seront baillez pour cet effet, appartenant aux fondateurs, toute la musique susdite qui sera premier et qui pourroit mériter prix avec le nom des autheurs. >> - Ce qui suit mérite d'être remarqué : « Mon dict seigneur (le duc d'Aumale) n'estoit présent, madame son épouse assista durant toute la solemnité, et par son commandement fut inséré au présent repertoire ce que dessus. » - La présence de cette dame........ est assez singulière, car le puy finissoit, comme la fondation dont nous avons parlé plus haut, par un repas.....

[ocr errors]
[ocr errors]

On doit regretter que ce registre n'ait pas été achevé, ce que l'on voit par la liste des princes qui va jusqu'en 1602, tandis que celle des prix, qui est très-importante à cause des renseignements biographiques que l'on y rencontre, ne va que jusqu'en 1589; et cependant on distribuait encore des récompenses après cette époque, puisque je trouve une quittance de Rousset, orfévre d'Evreux, en date du 27 novembre 1614, pour payement de quatre prix d'argent, savoir: l'orgue, le luth, la lyre et la harpe.

Tels sont les renseignements que j'ai pu rassembler sur les puys de musique en France. On peut les désirer plus nombreux sans doute; mais, tels qu'ils sont, il m'a semblé qu'ils étaient surtout précieux, en ce sens qu'ils servaient à prouver que la France s'est toujours distinguée dans les institutions favorables aux beaux-arts.

(BOTTÉE DE TOULMON. )

A propos d'une monnaie portant:

GILLE. DAMOVRETTE. MAISTRE DV. PVIS.

et qui représente la Vierge tenant dans ses bras l'enfant Jésus, auprès d'elle un puits, M. Rigolleau s'exprime ainsi :

La confrérie de Notre-Dame-du-Puy d'Amiens est célèbre; elle a été établie dit-on, en imitation de celle qui existait au Puy-en-Velay. Les uns prétendent que le nom de puy vient de podium, signifiant lieu élevé, théâtre; d'autres le rapportent à un miracle de la Vierge du Puy-en-Velay, qui sauva un enfant de choeur jété dans un puits par un Juif. Ce meurtre, qui aurait été commis vers l'an 1325, fut l'occasion du bannissement de tous les Juifs qui habitaient cette ville. Cette tradition est la plus en vo gue à Amiens, et dans la chapelle de ia ca

thédrale, où cette confrérie se réunissait, on voit une statue de la Vierge retirant un enfant d'un puits, avec l'inscription: Origo confraternitatis putei. Dans le xv siècle, les confrères représentaient, le jour de leur fête, quelque mystère, et donnaient une couronne d'argent à l'auteur de la meilleure ballade en l'honneur de Notre-Dame. On nommait chaque année un roi ou maître du puy, qui adoptait une devise. On a la liste de ces maîtres depuis l'an 1389 jusqu'en 1755... Gilles d'Amourette, marchand, receveur de Rubembré, fut maître du puy en 1510. »

Suivent des détails sur l'établissement de la confrérie de la Paix, au Puy-en-Velay, qui remonte, selon Rigord, historien de Philippe-Auguste, jusqu'en 1183.

«Dans la suite des temps, ces confréries encouragèrent les lettres et les arts, en couronnant les poëtes, en commandant des monuments de sculpture et des tableaux, dont quelques-uns, exécutés par de bons maîtres du commencement du XVIe siècle, se conservent encore à Amiens.

« Le palinod de Caen, qui se nommait le puy de la Conception, parce qu'il avoit lieu le jour de la Conception de la Vierge, remonte, dit-on, au xi siècle. Il me semble que l'on confond mal à propos l'établissement de cette fête littéraire avec celui de la fête de la Vierge, qui effectivement fut instituée, à la fin de ce siècle, par Guillaume le Roux, duc de Normandie, ainsi que Robert Wace, mort en 1180, le raconte dans une pièce de vers dont M. Roquefort a publié des extraits. Les concours littéraires n'eurent lieu que dans le xvi siècle......... (existait des associations sembla bles dans les principales villes de la Normandie, notamment à Rouen et à Dieppe. Là, les palinods se faisaient les jours de la Nativité et de l'Assomption de la Vierge [note de M. C. Leber.]») A Valenciennes, qui réclame l'honneur d'avoir donné l'exemple de ces associations, où le chapel de rose récompensait la plus belle chanson, la con

frérie de Notre-Dame-du-Puy ne fut érigée que vers l'an 1229. La même confrérie s'établit à Douai au XIV siècle. Les Jeux Floraux de Toulouse ne remontent qu'à l'année 1324. »

M. Rigolleau cite ensuite une autre monnaie portant:

POUR. LES. CHANTREs. du. puY. R. SANCTA. MARIA. ORA PRO NOBIS. qui confirme ce qui vient d'être dit de la pièce précédente. (Voy. Monnaies des évéques des innocents et des fous; Paris, 1837, pp. 128-132.)

PYCNUM.-Rien, dans la musique des Européens, ne ressemblant aux des Grecs, il est impossible de représenter ce système de trois sons très-rapprochés par aucun mot français actuellement existant, sans s'exposer à en donner une idée entièrement fausse. Pour des idées nouvelles, il faut des mots nouveaux; et dans la nécessité d'inventer une expression spéciale, je me suis décidé, après de longues hésitations, et n'imaginant rien de mieux, à franciser cu plutôt à latiniser le mot grec........ Je ferai observer que le mot xvi, qui joue un si grand rôle dans la musique ancienne, n'y signifie pas précisément dense ou serré, mais bien divisé en petites parties, ce qui n'en est pas moins conforme à la signification radicale du mot, parce que, plus sont petites les parties dans lesquelles une ligne est divisée, plus les peints de division sont rapprochés ou serrés les uns contre les au

tres.....

« Le chromatique mou se divise, d'après Euclide, en deux diésis chromatiques, composés chacun de quatre douzièmes ou un tiers de ton, et les vingt-deux douzièmes restants; de sorte que le pycnum se trouve composé de huit douzièmes de ton, ce qui fait deux diésis enharmoniques et deux douzièmes de ton, ou ce qui est la même chose, trois diésis moins un douzième de ton. » (M. VINCENT, Notice sur les manus crits grecs, pp. 21, 22 et 102.)

-

Q. Cette lettre, dans l'alphabet significatif des ornements du chant, de Romanus, signifie que l'u perd sa force (vim suam amittere queritur ).

QUARRE (725). - « On appelait autrefois B quarré ou B dur le signe qu'on appelle aujourd'hui béquarre. » (J.-J. ROUSSEAU.) QUARRÉE on BRÈVE. « Sorte de note faite ainsi et qui tire son nom de sa figure. Dans nos anciennes musiques, elle valait tantôt trois rondes ou semi-brèves, et tantôt deux, selon que la prolation était parfaite ou imparfaite.

[ocr errors]

« Maintenant la quarrée vaut toujours deux rondes, mais on l'emploie fort rare(J.-J. ROUSSEAU.)

ment. »

[blocks in formation]

(725) Orthographe du temps de Rousseau, pour carre, carrée.

upy, comprend deux tons et un demi-ton. Le demi-ton peut être placé au commencement, comme dans mi fa sol la, au milieu, comme dans ré mi fa sol, ou à la fin, comme dans ut ré mi fa

Suivant Marchetto de Padoue (Lucidarium musica plane, traités v et vi), la quarte est une consonnance divine, parce qu'elle mesure le sacré quaternaire des pythagoriciens, et sur cette belle découverte on faisait des successions interminables de quartes!

Toutes les octaves ne peuvent être divisées par quartes ou arithmétiquement dans l'ordre diatonique, car si nous prenons la série des quartes: sol ut, la ré, si mi, ut fa, ré sol, mi la, nous nous trouverons arrêtés à fa si qui n'est pas une quarte juste, qui est plutôt une quarte excédante. De même, toutes les octaves ne peuvent être divisées harmoniquement ou par quintes, car si nous disons ut sol, ré la, mi si, fa ut, sol ré, la mi, nous nous trouverons pareillement arrêtés à la quinte diminuée ou fausse si fa. Or remarquez que dans l'une et l'autre progression, ce sont ces deux intervalles qui viennent se heurter l'un contre l'autre et produire le triton fa si, si fa, c'est-à-dire un intervalle de trois tons consécutifs.

C'est pour cela que le si a été bémolisé, c'est-à-dire qu'il est devenu corde mobile, tantôt procédant de la propriété de bécarre, tantôt procédant de la propriété de bémol.

C'est pour cela que le tétracorde synemménôn des Grecs a été ajouté.

C'est pour éviter la mauvaise suite que cette corde mobile donnait au chant, que la solmisation des hexacordes ou des muances a été imaginée.

C'est enfin en mettant hardiment en présence ces deux intervalles dont la relation était sévèrement proscrite autrefois, à tel point qu'on l'appelait le diable en musique, diabolus in musica, qu'un compositeur du XVI siècle a donné naissance à l'art moderne et a créé une tonalité nouvelle.

La quarte de tout temps a été l'objet de discussions fort vives entre les musiciens. Francon l'avait admise au nombre des consonnances parfaites; J. de Muris l'en retrancha; plus tard elle prend son rang parmi les consonnances imparfaites; mais elle est bannie, sauf quelques exceptions, du contrepoint simple, parce qu'elle manque d'aplomb et qu'elle fait pour ainsi dire boiter T'harmonie. Cette considération n'empêche pourtant pas que dans certains cas autres que le contrepoint, elle ne produise un fort bel effet, par exemple: l'accord de sixte et quarte qui commence et termine l'andante de la symphonie en la, et le même accord employé par les trombones basses dans la fanfare de la Marche au supplice de M. Berlioz.

(726) Nous appelons ordre diatonique naturel celui qui résulte d'une génération de sons naturels, tels que ceux du système des Grecs, qui étaient produits par cette génération harmonique si, mi, la,

Villoteau observe que l'instrument appelé Kemangeh a'gouz chez les Orientaux, dont l'accord est la quarte formée par sol, pincé par la première corde, et ré inférieur, pincé par la deuxième corde, est en rapport avec le principe harmonique des anciens, chez lesquels la quarte était regardée comme la plus parfaite des consonnances après l'octave, et comme le type de tout le système musical et la limite naturelle des divisions de ce système. Ce principe, continue-t-il, était fondé sur ce que les sons, dans l'ordre diatonique naturel (726), se présentent toujours respectivement de quarte en quarte quinte ne leur paraissait pas être une condans les mêmes rapports entre eux. La résultait pas aussi directement de ce qu'ils sonnance aussi naturelle, parce qu'elle ne appelaient l'harmonie, et qu'ils ne la regardaient que comme un renversement de la quarte ou un complément de l'octave. Elle était pour eux le renversement de la quarte, quand du son grave de cette consonnance lorsque de la quarte descendante fa, ut, nous on descendait à l'octave du son aigu, comme dorsque

manière fa, ut, fa; elle était le complément de l'octave, quand on voulait passer du son aigu de la quarte à l'octave aigue du son ut, et que nous entonnons en montant ut, fa, ut: mais ils ne se servaient jamais de la quinte pour composer, ordonner ou diviser l'étendue de leur système musical. Par la même raison, ils ne l'employaient pas non plus dans l'accord de leurs instruments de musique.

QUARTE. « Jeu de l'orgue. Quoique ce jeu soit à l'unisson de la doublette, on lui a donné le nom de quarte, parce qu'en suivant Ja progression ascendante des jeux du cornet, dont il est une des parties constituantes, il se trouve à la quarte au-dessus du nasard. Aussi l'appelle-t-on réellement quarte de nasard, et ce n'est que par abréviation qu'on dit simplement quarte. » (Manuel du facteur d'orgues; Paris, Roret, 1849, t. III, p. 376.)

[ocr errors]

QUARTER. Vieux mot qui s'appliquait à la manière d'exécuter le déchant qui procédait par quartes et par quintes. Le mot latin, comme l'observe Rousseau, valait le mot français. Ce mot latin était diatessonare.

QUILISME (Quilisma). - Sorte d'ornement dont Jean de Muris a traité, et qui devait être une tournure de chant; nous dirions aujourd'hui, une sorte de vocalise qui se faisait sur le neume final d'un morceau ou d'une période. Suivant M. Danjou (Revue de la mus. relig., 1848, p. 75), la plique correspondait au quilisma, et les chantres de la chapelle pontificale, qui ont encore conservé l'usage du port de voix dans toutes les intonations, ne font qu'exécuter des pliques ou quilisma.

Ailleurs (ibid., p. 82), M. Danjou dit, à re, sol, ut, fa, dont ils avaient formé leur hepiacorde si, ul, ré, mi, fa, sol, la. (Note de Villoteau.)

propos de la couverture d'un livre intitulé Defensio belli Savonarola (Bibl. du Vatican, ímpr. n° V, m., 6, 33): «Il résulte entre autres remarques de l'examen de ce fragment (écrit sur la couverture du livre), que le signe nommé quilisma avait une doubile fonction; il représentait, dans certains cas, un groupe de trois ou cinq notes ascendantes, et, dans d'autres cas, une sorte d'appogiature ou port de voix. Ce même effet apparaît souvent dans la notation proportionnelle, et est indiqué par le signe nommé pliqua ou plique, et qui avait également une double signification. Cette remarque, relative à la signification commune du quilisma et de la plique, a déjà été faite par le chanoine Lazare Belli, dans sa Dissertazione sopra li pregi del canto gregoriano; Frascati, 1788, in-4°.

« Le quilisma est un neume dont la valeur a été complétement méconnue dans les temps modernes. Le P. Marinelli, confondant cette figure sémiologique avec la plique, a dit qu'elle avait la valeur d'une double note (Via retta della voce corale; Bologne, in-4°, 1671, 1' partie, chap. 2, observat. 3). M. Danjou (Revue, année 1847, P. 269) a cru que le quilisma représentait tantôt un groupe de trois ou cinq notes ascendantes, tantôt l'appogiature de la plique.

« Avec un peu d'attention, toutes ces hésitations se seraient dissipées sans peine.

« Du Cange fait dériver le mot quilisma du grec xúliopa, qui signifie succus expressus. Or, en appliquant cette étymologie au neume que j'essaye de faire connaître en ce moment, on voit qu'elle tous les caractères d'une parfaite exactitude. Le quilisma est toujours représenté par une ligne brisée. Les Ethiopiens, qui notent la musique avec l'alphabet amara, marquent constamment le son tremblé, cadencé, trillé, par la lettre arakrek. Le kilisma des Grecs modernes ressemble assez à cette figure brisée (), mais il n'a aucune valeur mélodique, et règle seulement les degrés de certaines notes. La ligne brisée ( •), signe de l'n chez les Egyptiens, représentait l'eau dans l'écriture de ces peuples. Les géographes de tous les pays et de tous les temps ont usé de ce trait ondulé, pour peindre aux yeux les surfaces liquides du globe terrestre. Ainsi, il est permis de croire a priori que lorsqu'on voit un pareil signe dans les neumes, c'est qu'il sagit d'un tremblement de la voix, comme il s'agit ailleurs du tremblement ondulatoire de l'eau.

«Et ceci est tellement vrai qu'Engelbert, abbé d'Aimont, dans la haute Styrie, vers la fin du XII siècle, dit positivement: Vox tremula..... vocatur quilisma, c'est-à-dire : La voix tremblée s'appelle quilisme. (FORKEL, Allgemeine Geschichte der Musick, 1. II, p. 347.) Et Jérôme de Moravie (Tract. de musica, ms. ex Biblioth. Reg., xu s.), appelant flos harmonicus ce que les neumatisLes antérieurs à lui nommaient quilisma, s'exprime en ces termes : Est autem flos karmonicus, decora vocis sive soni et celerrima

procellarisque vibratio. Procellaris dicitur eo quod procella fluminis aura levi agitata sine aquæ interruptione; sic nota procellaris in cantu fieri debet cum apparentia quidem motus, absque tamen soni vel vocis interru ptione. C'est de toutes ces traditions que le signe a pris naissance dans les temps modernes, pour s'ajouter au-dessus de certaines notes et marquer le trille.

<< Intrinsèquement, le quilisma des neumatistes du moyen âge n'exprimait que deux notes ascendantes ou descendantes. La première était tremblée; la seconde rentrait dans la catégorie de la plique, c'est-à-dire qu'elle était liquescente, selon l'expression de Guy d'Arezzo. Toutes les erreurs proviennent de ce que les archéologues n'ont pas su faire cette distinction essentielle. » (Antiphonaire de Montpellier, préface, p. 33 et 34, transcription de M. T. NISARD, Bibliot. nat., suppl. lat., ms. n° 1307.);

QUINTE. La quinte, en grec div, comprend trois tons et un demi-ton, comme de ut à sol, de ré à la, de mi à si, quelle que soit la position du demi-ton.

Le renversement de la quinte produit la quarte, ut sol, sol ut.

L'observation que nous avons faite au mot QUARTE, sur la division arithmétique ou barmonique de l'octave, s'applique égalementici La quinte forme une consonnance parfaite.

[ocr errors]

Parmi les règles qui avaient pour but de prescrire l'étendue des sons que la voix devait parcourir dans le chant du discours et dans la récitation poétique, la principale était, selon Denys d'Halicarnasse, que la voix ne devait pas s'élever au delà d'une quinte, ni s'abaisser au-dessous de cet intervalle. « La mélodie du discours, dit-il, se renferme ordinairement dans un seul intervalle, que l'on nomme diapente, en sorte qu'elle ne s'élève pas au delà de trois tons et demi vers l'aigu, et qu'elle ne s'abaisse pas au delà de cet intervalle. » (DIONYS. HALICAR., De collat. verb. græc. et lat., ex editione Sim. Bircovii; Samoscii, 1604, in-4. - Voy. VILLOTEAU, Descript. des instrum. de mus. des Orientaux.)

On voit ici combien le plain-chant se rapportait, à l'origine, à l'institution du discours chanté et de la récitation poétique, puisqu'il est de règle, dans le plain-chant, que la voix ne doit point s'élever au-dessus de la quinte de la finale, ni descendre audessous de la quarte de cette même finale, si ce n'est peut-être d'un degré au delà que l'on permet pour ne pas resserrer trop ri goureusement le chant dans les limites d'une octave. Mais c'est ce degré de plus, soit audessous de la quarte dans les mo des plagaux, soit au-dessous de la quinte dans les modes authentiques, qui complète justement l'am bitus que Denys d'Halicarnasse attribue ici à la voix.

Il ne faut pas douter que le plain-chant n'ait été soumis d'abord aux règles de la prosodie, non de ce que nous entendons aujourd'hui par ce mot qui, dans l'acception que nous lui donnons, n'a plus aucun raport

QUINTOYER, ou QUINTER.-Vieux.mot qui signifie faire la quinte dans l'harmonie. Ce mot s'appliquait probablement au déchant.

avec le sens étymologique et des idées que les anciens y altachaient, mais avec cet art qui réglait la manière d'élever ou d'abaisser la voix dans le discours, de modifier les sons de la parole et d'en former une espèce. de musique, suivant la vraie signification du mot prosodie, lequel, dans le grec comme dans le latin, est composé de deux mots qui veulent dire pour le chant.

QUINTE DU LOUP. Pour se rendre compte de ce qu'était cette quinte du loup, il faut savoir que, dans l'ancienne partition au moyen de laquelle on accordait les orgues, on affaiblissait environ onze quintes d'un quart de comma. Cette altération était bien plus considérable qu'un douzième de comma, ee qui se fait ainsi pour rendre justes huit tierces majeures; et, comme en altérant ces quintes on ne parvenait pas à l'octave juste, on faisait tomber tout ce qui manquait sur une seule quinte que l'on sacrifiait, et qui devenait outrée; on avait soin qu'elle se trouvât sur le ton le moins usité. Les facteurs appelaient cette quinte, quinte du loup.

QUINTES CACHEES.- « On donne ce nom, en musique, à des successions harmoniques qui font pressentir la succession de deux quintes consécutives. >> (FÉTIS.)

R. Cette lettre, dans 1 alphabet significatif des ornements du chant, de Romanus, est ainsi interprétée par Notker : rectitudinem vel rasuram non abolitionis, sed crispationis rogitat. Suivant l'abbé Baini (Mém. sur Palestrina, t. II, p. 84) le trille commencé par la figure tremula se terminait par la lettre R. RÅLEMENT D'UN TUYAU D'ANCHE. — « On dit qu'un tuyau d'anche râle lorsqu'il ne parle pas net, qu'il a un son enroué, désagréable.» (Manuel du facteur d'orgues; Paris, Roret, 1849, t. III.)

-

[ocr errors]

RALLENTANDÓ, en ralentissant. « Ces mots se mettent sous les passages d'un morceau de musique dont l'expression exige que le mouvement soit ralenti dans de certa ns endroits. >> (FÉTIS.)

[blocks in formation]

QUEUE. La queue est ce trait perpendiculaire qui part de la tête de la note et qui monte ou descend à travers les lignes de la portée. La longue, dans le plain-chant, a une queue, et il n'est pas indifférent qu'elle soit placée à droite ou à gauche de la note. Cependant, il est un cas, celui de la liaison, où la queue sert seulement d'ornement aux notes et ne varie en aucune manière l'égalité de leur mesure.

Dans plusieurs signes de la notation. figurée du moyen âge, tels que la ligature, la plique, les différentes positions de la queue, à droite ou à gauche, changeaient la valeur de ces signes.

R

RAVALEMENT. -« On désigne par ce terme les touches d'un clavier qui sont ajoutées en dessous de son étendue ordinaire, et par analogie on l'a appliqué aussi aux notes qui excèdent les quatre octaves dans les dessus des claviers à la main, mais qui ne complètent pas une cinquième octave. Aux pédales, le ravalement s'entend toujours des notes au-dessous du C, et l'on dit : un ravalement en A, en G, en F (ce qui est le plus grave), selon que le clavier descend en la, ou en sol ou en fa. Il est rare que l'on fasse descendre les tuyaux à bouche dans ce ravalement, parce que leur grosseur, leur hauteur et leur prix sont souvent des obstacles, mais il vaut mieux donner moins d'étendue au clavier et le compléter. Aux claviers à la main, il est très-rare de trouver un ravalement dans les basses, mais dans les

dessus on le fait monter jusques et compris le fa, ce qui donne quatre octaves et demie d'étendue.» (Manuel du facteur d'orgues; Paris, Roret, 1849, t. III.)

RE. Syllabe par laquelle on solfie la seconde note de la gamme. Cette note, au naturel, s'exprime par la lettre D. »> (J.-J. ROUSSEAU.)

REBEC. - « Instrument d'une forme à peu près semblable à celle du violon, dont on faisait usage en France dans le moyen âge, et qui ne fut abandonué qu'à la fin du XVII siècle par les ménétriers. Le rebec était monté de trois cordes; il y avait des dessus, des quintes, des tailles et des basses de rebec. » (FÉTIS.)

RECIT. - « On appelait autrefois de ce nom tout morceau de musique à voix seule. On disait un récit de taille, de basse ou de haute-contre, pour un air un motet écrit pour ces voix. » (FÉTIS.)

RECLAME (Regressus). On appelle réclame dans les répons et dans les invitatoires la reprise qui a lieu après le verset ou le psaume. Ainsi, dans les répons, on chante le répons d'abord, puis le verset, puis on répète le répons; c'est ce qui s'appelle la réclame, qui se marque par un signe, et de là vient ce nom de répons. Responsorium. circumdederunt cum versu et regressu, sine Gloria. (Cærem. vet. ms. eccl. Carnot.)-Cantore incipiente responsorium Sicut óvis ad occisionem, cum versu et regressu. — Infra : Cantor incipiat Maria Magdalene, cum versu et regressu. Rursum tres de majori sede cantent versum in pulpitum Veni sancte Spi

[ocr errors]
« ก่อนหน้าดำเนินการต่อ
 »