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de chant, si ce n est les églises cathédrales dont le clergé est.nombreux? Il n'y a de contradiction à attendre là-dessus que de la part de ceux qui n'y comprennent rien, et qui ne sont pas en état d'y rien comprendre. Il y a aussi certaines autres variétés dans le chant de l'office divin, que l'on supprime parfois sans assez d'attention, pour abréger seu.ement, sous prétexte que les paroles ne sont pas tirées de l'Ecriture sainte. Mais ce que j'ai à leur opposer passeroit les bornes d'une simple lettre; je n'ai garde de m'étendre là-dessus. Lorsque ce sont des chanoines qui raisonnent ainsi, je les fait ressouvenir de cette belle parole de l'auteur du livre de la Coutume d'adorer Dieu debout, qu'une église cathédrale doit être la dépositaire et la conservatrice de tout ce qui est négligé dans les petites églises, et que c'est dans son sein qu'on doit retrouver l'antiquité qui périt presque partout ailleurs, par manque de clergé, ou faute de zèle pour sa conservation. J'ai lu avec beaucoup de satisfaction l'éloge que fait de votre église M. de Moléon dans son Voyage liturgique, pp. 162 et 163, tant sur la séparation de toutes les heures de l'office que sur le reste. Ce livre, imprimé en 1718, mérite d'avoir sa place dans la bibliothèque du chapitre. L'auteur, en rapportant sur quel pied il a vu célébrer l'office de Primes, lorsqu'il passa par Sens vers l'an 1697: Primes, dit-il, est de toutes les petites heures l'office qui est toujours le mieux chanté à Sens. Ils ont retenu l'ancien office de Primes. Le dimanche, ils disent le MAGNA PRIMA ou les grandes Primes, qui outre les nôtres, contiennent les six psaumes qu'on distribue à Primes chaque jour de la semaine. Si vos nouveaux Biéviaires ont un peu abrégé le nombre des psaumes, ils n'ont rien diminué de la noblesse avec laquelle Vous chantez Primes les dimanches. Tous les étrangers qui assistent en sont édifiés, comme aussi de la majesté et de la gravité avec laquelle on chante l'antienne. Pour le coup, on peut bien dire, Li chanteor de Sens. Cet exemple, au reste, est à proposer aux églises de la province, qui toutes ont eu comme vous le Magna Prima les dimanches, et dans quelques-unes desquelles on est près de se relâcher sur ce qui en tient lieu. Il mérite encore mieux d'être imité que celui de la musique sur les O de Noël que nous avons prise de vous; et ce que vous pratiquez est plus canonique que ne l'est la démarche de ceux qui sollicitent et pressent pour qu'on chante ces Primes dominicales à la manière des jours. Joly, chantre de NotreDame de Paris, a fort bien remarqué, dans son traité De horis canonicis, p. 40, que l'office des Primes a été établi pour honorer spécialement la sainte Trinité; et c'est sans doute le fondement sur lequel est appuyé la sage pratique de votre église....-A Auxerre, le 29 décembre 1733. » (Mercure de France, février 1734, pp. 210-218.)

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SENSIBLE (NOTE). Cette expression, dont bien des maîtres de chapelle, des chantres, et même des symphoniastes se servent,

n'a point de signification dans le plain-chant: car il n'y a de note sensible que par l'effet de l'attraction d'une dissonance naturelle, et le plain-chant ne module pas; et alors même qu'il admet l'harmonie, il ne peut comporter qu'une harmonie consonnante.

La note sensible appartient donc exclusivement au système de la tonalité moderne. Elle est produite par le septième degré de la gamme lorsque ce septième degré est mis en rapport avec le quatrième. L'attraction du si (septième degré) vers l'ut, et l'attraction du fa (quatrième degré) vers mi, ont fait donner le nom de note sensible à ce si, parce qu'il fait sentir le ton d'ut.

Si, pour donner un autre exemple, vous avez les deux notes ul et sol sonnant ensemble, et que, tout en maintenant le son d'ut, Vous descendiez d'un demi-ton, de sol sur fa dièse, ce fa dièse, mis en rapport avec ut, devient note sensible, par la tendance de celle quarte excédante ut, fa dièse, cherchant à se résoudre sur le sixte si sol. Vous modulez en sol, et ce fa dièse fait sentir le ton de sol qu'il détermine.

Alors même que, pour éviter, dans le plainchant, la fausse relation du triton, on fait entendre un demi-ton au-dessous des finales, et même dans les cas de musique feinte, ce demi-ton ne doit pas prendre le nom de note sensible; car, encore une fois, le plainchant ne module pas.

A l'égard des cas où les exigences de la tonalité moderne ont contraint les organistes et les accompagnateurs d'altérer par le dièse la note immédiatement inférieure de la finale dans les premier, deuxième, troisième et quatrième modes, il est évident que ces modes étant assimilés ainsi à notre ton mineur, la note inférieure de la finale devient véritablement une note sensible. Mais si l'introduction de l'orgue dans les églises a fait passer dans le plain-chant une foule d'alterations qui ont enlevé à ce chant son caractère primitif en beaucoup d'endroits, sans qu'il fût possible d'éviter cet inconvénient (tant il est impossible de se soustraire à la loi tonale dominante [FÉTIS, Revue de la mus. rel., mars 1845, pp. 106 et 107]), ce n'est pas une raison pour que la constitution du plain-chant en souffre en elle-même, et qu'on tolère qu'on lui applique des règles qui ne sont pas de son domaine, et qui, par cela seul qu'elles lui sont appliquées, le détruisent radicalement. SÉPARATION. On appela séparation, dans le système des tétracordes grecs, la disjonction qui avait lieu entre le tétracorde des moyennes et celui des séparées; par exemple:

(1 tétrac.)

(2o Létrac.) mi fa sol la séparation si ut ré mi C'est ce qu'on nommait diazeugsis. Cette séparation avait lieu entre la mèse et la paramèse: Disjunctio unica est duorum tetrachordorum quorum alterum est tetrachordum mediarum, “alterum vero tetrachordum notarum disjunctarum, quæ uno communi tono disjunguntur, qui est inter mesem et paramesem. (EUCLIDES in Musica.)

SEPTIÈME. La septième ou l'heptacorde est, ou majeure comme de ut à si, ou mineure comme de ut à si b. Ni l'une ni l'autre ne sont admises dans le plain-chant. SEPTIÈME. Intervalle dissonant, formé de deux notes qui sont à la distance de six degrés diatoniques. Il y a trois sortes de septièmes: la septième mineure, composée de quatre tous et deux demi-tons inégaux; la septième majeure, composée de cing tons et un demi-lon; la septième diminuée, composée de deux tons et trois demi-tons inégaux. >> (FÉTIS.)

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SÉQUENCE. « Sequentia, canticum exsultationis, quæ et prosa dicitur, sic appellatum, quia pneuma jubili sequitur, inquit Durandus (Ration., lib. iv, cap. 21.) — Ordo romanus, et Alcuinus, Lib. de divin. offic.: Sequitur jubilatio, quam sequentiam vocant. Observat idem Durandus sequentias a Notkero abbate S. Galli primum compositas, et Nicolaum PP. ad missam cantari præcepisse, (quod de Nicolao II accipiendum opinatur Papebrochius.) Huc spectant, quæ habet Eckehardus de vita B. Notkeri episcopi Saltzburg., cap. 17: Sequentias, quas idem pater sanctus fecerat, destinavit per bajulum urbis Roma Nicolao. Cap. 18: Sequentiam dico, quæ est de Spiritu sancto: sancti Spiritus assit nobis gratia. - Bromptonus, De Roberto rege Franc.: Hic Robertus rex fecit sequentiam illam de festo Pentecostes, quæ sic incipit: sancti Spiritus assit nobis gratia. Johannes Adelphus sequentias commentariis suis illustratus edidit Argentinæ ann. 1513. - Binas composuit Albertus Magnus, unam de Trinitate, alteram de Ascensione. Utraque exstat in Missali prædicat. Paris, ann. 1519; Sequentiæ, quas Metenses vocant, apud Eckehardum junior., De casib. S. Galli, cap. 4. » (Apud DU CANGE.)

excuso.

« PROSE OU SÉQUENCE, c'est-à-dire certaines espèces d'hymnes, qui le plus souvent sont de la prose rimée et cadencée, que de véritables vers, et qu'on chante en beaucoup d'églises après le Graduel, immédiatement avant l'Evangile, et quelquefois aux Vêpres, avant Magnificat, etc. L'usage en étoit autrefois bien plus fréquent que maintenant. L'office romain n'en a retenu que trois, que les Italiens appellent le tre sequenze dell' anno. Ce sont: Victima paschali laudes, pour le jour et l'octave de Pâques; Veni, sancte Spiritus, pour le jour et l'octave de la Pentecôte; Lauda, Sion, Salvatorem, pour le jour et l'octave du Saint-Sacrement. On les chante en beaucoup d'endroits en musique; en d'autres, on les chante alternativement avec l'orgue et sur le livre, ou en contrepoint, etc. Il y en a encore une, qui est Dies ira, dies illa, pour l'office des Morts, dont le chant est admirable, et sur laquelle il y a des compositions excellentes de Legrenzi, Lully, et autres.» (Diction. de BROSSARD.)

SÉQUENCE. On donne indifféremment

(738) C'est sans donte l'alleluia appelé Baha, qui était chanté avec une neume ou jubilus, en faisant une certaine modulation sur la lettre a plusieurs fois repétée : Alleluia quod dicitur Baha et cantatur a

le nom de séquence, qui veut dire suite, ou de prose, au cantique qui est chanté à la messe, après le graduel et avant l'évangile ; mais avec cette différence que le mot de Prose désigne le genre de style de cette composition, tandis que celui de séquence indique seulement la place qu'elle occupe dans l'office de la messe, où elle suit immé. diatement l'Alleluia qui termine le graduel. Elle est appelée séquence, dit Durandus (lib. IV, c. 21), parce qu'elle suit le neume de jubilation, quia pneuma jubili sequitur : l'Ordinaire romain et Alcuin s'accordent à dire : Sequitur jubilatio, quam sequentiam vocant.

α

Dans l'origine, la séquence n'était que la modulation prolongée de la dernière syllabe de l'Alleluia, cri de joie auquel on donnait une étendue démesurée, pour lui donner un caractère plus solennel. « La jubilation, dit Amalaire, est appelée par les chantres du nom de séquence; jubilatio quod cantores sequentiam vocant. » (Apud Martinum GERBERTUM, De cantu el musica sacra, t. I, p. 408 (738). Le cardinal. Hugues (Expos. miss., cap. 2) dit lui-même à ce sujet : « L'Alleluia se répète avec neume et signifie louange de la patrie, qui s'exprime par des sequences, qui ne sont autre chose que la neume; d'où il arrive que dans les anciennes séquences on ne voit point de paroles, parce que nous ne connaissons pas la manière de louer Dien dans la patrie (céleste) : Alleluia repetitur cum neuma, et significat laudem patriæ. Significatur autem per sequentias idem ac per neuma. Unde in antiquis sequentiis sunt verba incognita, quia ignotus est nobis modus laudandi Deum in patria. » (Ibid.)

A ces séquences, qui d'abord consistaient uniquement en modulations, dit Gerbert, on substitua dans la suite des cantiques à la louange de Dieu et des saints; c'est ce qui fait dire à Guibert de Tournai : « On ajoute la séquence, et l'on ne prolonge point le second Alleluia, parce que la séquence en tient lieu: Additur, sequentia, et non protrahitur secundum Alleluia, quia sequentia ejus loce dicitur. (GERB., De cant.)

Le Bénédictin dom de Vert rapporte que, dans l'église de Saint-Etienne, à Metz, les chanoines et les religieuses de Sainte-Glossinde, le jour de la fête de ce saint martyr, chantaient alternativement la séquence: « Les dames, dit-il, doivent chanter la lettre de la séquence Congaudet angelorum, et les messieurs doivent chanter la note qui est sur la lettre Dominæ debent cantare litteram sequentiæ Congaudet angelorum; domini vero debent cantare notam juxta litteram. » Ce Bénédictin observe, d'après un auleur du XVI siècle, qu'autrefois la mélodie de la séquence était la même que celle de l'Alleluia. Aussi, Pierre Cervel, dans son Exposition de la messe, et le cardinal Bona, disent que, dans la messe pour les morts, il ne doit point y avoir de séquence, par la raison qu'on choro alternatim ad modum sequentiæ, dit le vieux Ordinaire ms. de Cambrai pour la messe du f′′ dimanche de l'Avent.

n'y chante point l'Alleluia au graduel; mais l'usage contraire a prévalu contre la règle liturgique. (GERB., De cantu, pp. 408, 409.)

-Fecerat quidem Petrus ibi jubilos (739) ad sequentias, quas Metenses vocant: Romanus vero romane nobis e contra et amæne de suo jubilos modulaverat, quos quidem post Notkerus quibus videmus verbis ligabat. Frigdoræ et occidentanæ, quas sic nominabant, his jubilos animatus etiam ipse de suo excogitavit. (ECKEARDI junioris Lib. de cas. monast. S. Galli, ap. Melch. GOLDAST, Rerum alamannicarum Scriptores; Francofurti, in-fol., 1606, t. I, p. 60.)

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Tout ce passage, dit M. Th. Nisard, servira à compléter et à rectifier cette assertion de M. de Chateaubriand « Les séquences d'origine barbare portaient (au x siècle) le nom de Frigdora. » (Analyse rais. de l'Hist. de Fr.; OEuvres comp.; Pourrat, 1832, t. VI, p. 67.)

Et l'abbé Lebeuf, dans sa Dissertation sur l'état des sciences dans les Gaules depuis Charlemagne jusqu'au roi Robert, en tête du tom. II de Divers écrits pour servir d'éclaircissements à l'histoire de Fr., par le même, Paris, Barois fils, 1738, dit qu'on « donna à quelques-unes de ces séquences les noms de frigdora, d'occidentale et de clarella, qui sont restés à deviner. »>

C'est l'expression dont Du Cange se sert : voici son article sur Clarella que nous compléterons en citant à la suite ce qui regarde le frigdora et occidentane. Nous donnons l'un et l'autre sans commentaire.

«Clarella adde. f. a clarasius vel claro, quod una cum tubis decantaretur.-Clarella, in vetustissimo ms.S. Benedicti ad Ligerim legitur, prosa clarellæ : qua posteriori voce an designetur auctor prosæ, an tonus seu musices modus, quo decantari debebat, divinandum.

- Frigdoræ et occidentanæ, toni vel modi musici, a Notkero Balbulo adinventi. Eckehardus junior de casib. S. Galli cap. 4: fecerat quidem Petrus (le reste comme ci-dessus). Eadem propemodum habet Eckehardus minimus De vita Notkeri Balbuli cap. 9. Jodocus Mezlerus S. Notkerus vocatus Balbulus, magni Ottonis nepos, natus in castro Heligow, abbati Grimaldo oblatus est juvenculus, voce balbulus...., Primus adinvenit jubilos seu sequentias modulatas, quas ipse ad distinctionem Metensium appellabat frigdoræ, aut occidentanæ, quas et in ter sacrosancta mysteria toties Ecclesia repetit. Sed ex his vim aut etymon vocabuli vix quis agnoscat. Goldastus ad Eckehardum scribit, frigdorarum originem a Græcis, occidentanarum a Latinis esse, ipsa nomina fidem facere; frigdoramque appellatam, quod constiterit ex modis, quos phrygium et dorium vocant Græci. Cætera, quæ ibidem de musica recentiorum commentatur, majorem lucem horum vocabulorum etymis non afferunt. In veteri

(739) Le mol neume, suivant le P. Martini (Storia, 1. 1, p. 379) n'a eu la signification de Jubilus qu'après le x siècle.

(740) L'historien, qui peut-être fidèle dans tout ce

cod. Bibliothecæ Cesareæ, scripto ante annos circiter 700, quo continentur hymni ecclesiastici varii, apud Petrum Lambecium, lib. Commentar. de Bibl. Cæsar., cap 8, hymnus describitur, qui in sancti Paschatis die decantatur, in quo hæc habentur: In sancto die Pasche frigdola. Laudes Salvatori voce modulemus supplici, et devotis melodiis, etc. Qua quidem Frigdola inscriptione innuitur hoc tono hymnum cani debere: unde cum hymno, qui canitur in Natali S. Stephani, Hypodiaconissa; in Natali sanci Joannis Evangelista, Romana; denique hymno de S. Andrea apostolo, et hymno de apostolis, aurea; voces præponantur: prorsus existimo, ita eo ævo appellatos certos musicos tonos ac modos, quibus ii hymui decantari deberent. (Hymni et tropi inscribuntur aut romani, aut græci, aurei, fidiculi, frigdoli, aut occidentani pro tonorum diversitate, in codicibus sæc. x, qui hodie quoque apud S. Gallum exstant. Vide PERTZ, vol. II Script., p. 102, not. 53.)

Voici au reste de quelle manière s'exprime l'abbé Lebeuf sur l'origine des séquen ces dans le culte. « J'ai trouvé dans un manuscrit très-ancien de la bibliothèque du roi, que c'est le Pape Adrien II qui leur a donné plus de cours qu'elles n'en avoient. Je rapporterai le passage en entier quoique long, parce que cette addition, faite à Rome au livre d'Anastase le Bibliothécaire, est inconnue à tous les savants même d'Italie, et qu'elle peut servir à éclaircir le fait de l'établissement des tropes qui étoient des prologues faits pour amener les introïts, etc.

Adrianus Papa VIII sedit annos v, na<< tione Romanus, patre Julio. Hic ecclesiis << ornamenta multa pretiosa superadmini« stravit. Hic Antiphonarium romanum, sicut « anterior Adrianus, diversa per loca corroa boravit, et secundum prologum versibus << hexametris ad missam majorem in die « primo adventus Domini J. C. decantan« dum instituit, qui similiter incipit sicut << anterioris Adriani prooemium: quod ille ad << omnes missas in eadem Dominica prima << adventus decantandum strictissimum confe «cerat; sed pluribus iste constat versibus. « Hic constituit per monasteria ad missam « majorem in solemnitatibus præcipuis, non solum in hymno angelico Gloria in excelasis Deo canere hymnos interstinctos quos « laudes appellant, verum etiam in psalmis << Davidicis, quos Introitus dicunt, interserta «< cantica decantare, quæ Romani Festivas « laudes, Franci tropos appellant: quod «< interpretatur, figurata ornamenta in laudi« bus Domini. Melodias quoque ante Evan« gelium concinendas tradidit, quas dicunt « sequentias; quia sequitur eas Evange a lium (740). Et quia a domino papa Grego«rio primo et postmodum ab Adriano una «< cum Alcuino abbate, delicioso magni im

qu'il dit, donne ici une mauvaise origine du mot se quentia. On voit au reste que dom Mabillon a doule prudemment, dans sa Liturgie gallicane, que Nother fût le premier auteur des proses ou séquences.

a peratoris Caroli, hæ cantilenæ festivales « constitutæ accommodatæ fuerant, multum << in his delectato supradicto Cæsare Carolo, «sed negligentia cantorum jam intermitti « videbantur; ab ipso almifico præsule de « quo loquimur, ita corroboratæ sunt ad x laudem et gloriam Domini nostri J. C. ut « diligentia studiosorum cum antiphonario « simul deinceps et tropiarius in solempnibus diebus ad missam majorem cantilenis frequentetur honestis.» (Traité sur le chant eccl., pp. 103-105.)

SÉQUENTIAIRE,--SÉQUENTIAL, -SÉQUENTIONNAIRE, livre d'église qui contient des séquences. - « Sequentiarius, dit Du Cange, líber seu codex, in quo continentur sequentiæ. Eckehardus junior De casibus S. Galli, cap. 2: Quidam fratrum ecclesia egressus sequentiarium manu ferebat, quem illi assumentes in sequentia diei Notkerum Balbulum laudant. Acta Murensis monasterii, pag. 10: Antiphonarium, partem de Graduali, sequentiarios 4.- Alibi Tres antiphonarii, ex quibus unus musice notatus est, et decem sequentinarii. Sed legendum sequentiarii, aut sequentionarii, ut habetur p. 33. Sequentionarius rursum occurrit in Catalogo libr. canon. S. Nicolai Patav., apud Bern. PEZIUM, tom. I Anecd., in præfat., pag. LII: Unus gradualis liber, unus sequentionarius cum tropis, etc.)

Sequentialis, eadem notione, apud Schannat. in Vindem. litter., pag. 8: Missales specialiter cum orationibus sex, et septimus cum gradualibus et sequentiali....... sequentiales undecim, capitulares quatuor, elc. >>

SERPENT. << Instrument à vent dont on se sert particulièrement dans les églises et dans la musique militaire, où il forme la basse avec le trombone et l'ophicléide. Le serpent se joue avec une large embouchure, qu'on appelle bocal. Cet instrument a été longtemps fort imparfait; on l'a perfectionné en y ajoutant des clefs. » (FÉTIS.)

C'est cet instrument que la Revue de M. Danjou appelle un désastreux engin, que M. A. de La Fage caractérise de grossier, abominable et barbare instrument, et qui a enûn été détrôné par l'orgue d'accompagnement, lequel, sous d'autres rapports, a été, pour le moins, aussi nuisible au chant grégorien.

Quant à son origine, voici ce qu'en dit l'abbé Lebeuf (Mercure de juillet 1725, p. 1602): « Si l'on pouvoit juger des siècles passés par ce qui se voit aujourd'hui, on pourroit dire que du temps de saint Germain, on jouoit du serpent dans l'église de NotreDame: Inde senex largam ructat ab ore tubam. Y a-t-il un instrument de l'église qui mérite mieux le nom de larga tuba qu'un serpent? Néanmoins, on ne peut pas traduire ainsi la pensée de saiut Fortunat, parce qu'il est certain qu'il n'y a guère que six-vingtsans que cet instrument a été inventé en France, ainsi qu'il est marqué dans un des Mercures. »

Cette dernière indication est fort précieuse

sans doute; mais elle est trop vague pour donner lieu à de nouvelles recherches. Gerbert dit que le serpent a été nommé ainsi à cause de sa forme.

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Mais ce que beaucoup de gens ignorent sans doute, c'est qu'un professeur de serpent à Paris, nommé Imbert de Sens, a publié un livre dont le titre est toute une révélation: Nouvelle méthode ou principes raisonnés du plain-chant dans sa perfection, tirés des éléments de la musique, contenant aussi une méthode de serpent pour ceux qui en veulent jouer avec goût, où l'on trouve des cartes pour apprendre à connoître le doigter, etc. On y trouvera aussi des pièces de basses, des variations et des accompagnements pour ledit instrument. Sans avoir recours à d'autres livres, les maîtres trouveront dans ladite méthode toutes sortes de pièces de chant choisies, comme duo, trio, quatuor, messes, proses, hymnes, antiennes, répons et autres pièces de composition en parties, pour enseigner à leurs élèves. » (Paris, chez la ve Ballard, 1780, 268 p. in-12.) Voir la Biographie de LICHTENTHAL, t. 11,

p. 132.

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SERPENT, du latin serpens, en italien serpente, en allemand schlangenrohr (tuyau à serpent), ophicléide. « C'est un jeu d'anche dans la pédale de seize pieds. Le son en est plus faible que celui de la posaune, mais plus fort que celui du fagott ou basson. Ce jeu imite l'instrument du même nom dans la musique militaire. » (Manuel du facteur d'orgues; Paris, Roret, 1849, t. III.)

SESQUIALTER, SESQUIALTERA, ZYNK. -« C'est un jeu composé de deux rangées de tuyaux en étain ou en étoffe, du diapason du principal; il se compose d'une quinte et d'une tierce supérieure, de manière que les deux rangées donnent une grande sixte. Ainsi, sur la touche C on entend G1, e1. Le premier G est de deux pieds, deux pieds deux tiers, et la tierce e d'un pied trois cinquièmes. Dans ce cas, ce jeu a quelque ressemblance avec le scharf. L'expression ozynk ou zichk, qu'on trouve dans les orgues anciens a souvent la même signification que le mot sesquialter.» (Manuel du facteur d'orgues; Paris, Roret, 1849, t. III.) SI. On sait que la note si, dont le signe graphique existait dans l'échelle du plain-chant, n'était pourtant pas nommée, parce qu'elle était corde variante, c'est-àdire qu'elle se présentait tantôt à l'état de bémol et tantôt à l'état de bécarre. De là le système des muances qui furent imaginées pour maintenir en bonne suite apparente les séries mélodiques, soit que le chant procédât de l'une ou de l'autre des deux propriétés ci-dessus énoncées. Nous voulons dire que la note si se présentant cinq fois dans le mécanisme des hexacordes, trois fois bécarre et deux fois bémol, il fallait trouver un moyen de faire disparaître cette infraction à l'ordre diatonique, résultat que l'on obtenait en solfiant invariablement la série des sept hexacordes par les notes ut, re, mi, fa, sol, la, de sorte que le si était nomme

tantôt mi et tantôt fa. Ainsi, comme le dit Burette dans sa Dissertation, p. 104 du t. XVII des Mémoires de l'Ac. des inscript., au lieu de dire, comme à présent, ut, rẻ, mi, fa, sol, la, si, ut, en montant, et ut, si, la, sol, fa, mi, ré, ut, en descendant, il fallait dire alors en montant: ut, ré, mi, fa, sol, la, mi, fa, et en descendant: fa, mi, la, sol, fa, mi, ré, ut. Lorsqu'on substitua la gamme ordinaire à la gamme par muances, on chercha à nommer cette note, et il paraît que les uns la nommèrent ba, d'autres bi, d'autres di, d'autres ni. Enfin, la syllabe si paraît, dit M. S. Morelot, avoir été employée pour la première fois par un Flamand nommé Anselme, contemporain de Walrëant, et qui dispute à celui-ci l'honneur d'avoir simplifié la solmisation. C'est, du moins, le témoignage de Zacconi, dans un ouvrage publié en 1622. (Revue de M. DANJOU, sept. 1847.) Que dire après cela de la jolie historiette de Al. Monteil, qui, dans son Histoire des Français des divers états, dit qu'à l'époque de l'invention de la syllabe si, qu'il attribue à Lemaire, il arriva que plusieurs jeunes professeurs, pour avoir adopté cette syllabe, se virent chassés de leurs maîtrises et accusés d'avoir porté atteinte aux bonnes mœurs? Le bon Al. Monteil a voulu donner un pendant à l'ancienne histoire de Timothée.

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SIGNUM. C'est un de ces mots de la basse latinité, sous lesquels on désignait les cloches, prises comme signal d'une cérémonie, d'une fête, ou signal d'alarme. C'est en ce sens que l'on disait signa pulsantur.

SILENCES.« Interruptions dans l'audition des sons, qui sont mesurées comme les sons eux-mêmes. On donne aux signes de ces interruptions le nom de silences. » (FETIS.)

SIRVANDOIS, ou SIRVENTOIS, OU SERVENTEYS. Ancienne pièce de vers, divisée en strophes, ordinairement propre à être chan

tée.

SIXTE. -La sixte ou sixième ou bexacorde se divise en majeure ou mineure. Elle est composée, dans le premier cas, d'une quarte et d'une tierce majeure, comme ul, ré, mi, fa, sol, la, et dans le second, d'une tierce mineure et d'une quarte, comme mi, fa, sol, la, si, ut. Elle ne peut être employée que très-rarement dans le plain-chant, comme mi finale et ut dominante, dans le troisième mode. Elle forme une consonnance imparfaite. Et l'on dit que de toutes les consonnanoes admises dans le contrepoint, la quarte

en étant exclue, elle est celle qui a le moins d'aplomb, parce qu'elle laisse la tonalité incertaine. Le repos sur la sixte était condamné par les anciens théoriciens: Principia et fines, dit Guido (Microlog., c. 13), distinctionum minime licet ad sextas intendere.

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SOFFA. C'était probablement une corruption de sol fa. Chanter cum soffa, ou cum sol fa siguifiait, croyons-nous, chanter suivant les règles de la musique, cum nota. Odon, archevêque de Rouen, parle d'un certain personnage qui ne savait rien chanter sans soffa, et qui pourtant détonnait en soffa: Nihil sciebat cantare sine SOFFA, sive nola, et etiam discordabat in SOFFA, sive nota. (Reg. visitat. Odon. archiep. Rotom., ex Cod. reg. 1245, fol. 69, v.) Mais cette locution est rectifiée au fol. 415, où il dit: Non cantabant (monachi Gaaniaci) omni die officium secum cum SOLFA, sed missas solum in diebus festivis. (Ap. CANGIUM.

SOL. - « La cinquième des six syllabes inventées par l'Arétin pour prononcer les notes de la gamme. Le sol naturel répond à la lettre G. » (J.-J. ROUSSEAU.)

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SOLFEGE. On nomme ainsi un recueil d'exercices progressifs, en plusieurs suites, pour former la voix aux intonations des notes et de leurs intervalles, en même temps qu'elle doit articuler les noms des notes.

Ces exercices doivent être accompagnés d'une basse chiffrée, pour que l'élève puisse se rendre compte des accords et pour former son oreille à la marche indépendante des parties.

SOLFIER. C'est entonner les sons des notes en les nommant par leurs syllabes ut, ré, mi, fa, etc. Cet art se compose de la connaissance des notes, des clefs, des signes accessoires et de l'intonation juste des notes. On appelle solmisation l'action de solfier. Il est remarquable que la première syllabe de ces mots solfier, solfége, solmisation, est empruntée à la première note du premier des hexacordes sur le mécanisme desquels était fondée la solmisation par les muances.

Solfier, dit Cerone, est un exercice au moyen duquel on observe une modulation réglée en chaque chant; articulant les sons musicaux avec leur due proportion, teneur et valeur; pour ce faire, il est nécessaire de savoir lire couramment pour connaitre quand on doit faire un ton ou un demi-ton, suivant l'intervalle qui se trouve entre les notes. 1° Il faut d'abord observer la clef, et voir s'il y a changement de clefs. 2° Il faut remarquer jusqu'à quel intervalle s'élève le chant à l'aigu, et à quel intervalle il descend au grave. 3 Il faut savoir si l'on chante par

quarre, par nature ou par 6 mol (en quel ton on est). 4° La mesure. 5 Dans le plainchant, bien observer la nature du mode, les intervalles fondamentaux du mode et la

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