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ment certaines parties du chant d'église par deux chœurs ou par les deux ailes du choeur. Les Kyrie, les Gloria, les Credo, les Sanctus, les Agnus Dei, les Répons avec leurs versets, les Psaumes, avec le Gloria Patri, sont les chants qu'on est dans l'usage d'antiphoner.

ANTIPHONIE. Nom que les anciens donnaient à la consonnance de plusieurs voix chantant à l'octave ou à la double octave, par opposition au chant à l'unisson qui s'exprimait par le mot homophonie.

« L'Antiphonie, dit Aristote, est la consonnance de l'octave (Probl., sect. 19, pr. 39). » Il ajoute: « qu'elle résulte du mélange de la voix des jeunes enfants avec celle des hommes faits, lesquelles voix sont entre elles à la même distance pour le ton, que l'est la corde la plus haute du double tétracorde ou de l'octacorde, par rapport à la plus basse. » Le même philosophe, recherchant ailleurs pourquoi l'antiphonie est plus agréable que T'homophonie ou l'unisson, remarque avec soin que, dans l'antiphonie, les voix se font entendre plus distinctement; au lieu que, lorsqu'elles chantent à l'unisson, il arrive nécessairement qu'elles se confondent ensemble, de manière que l'une efface l'autre.»> (Ibid., probl. 16, ap. JUMILHAG, 2° édit., 1847, in-fel., note des éditeurs, pag. 17 et 18).

L'étymologie du mot Antiphonie' est la même que celle du mot Antiphona que nous avons traduit par antienne. L'une et l'autre viennent de ri, contre et de yovi, voix ou son, opposition de voix. Mais, au lieu que dans la signification d'antienne, les deux parties du chœur étaient opposées l'une à l'autre en ce sens qu'elles chantaient alternativement, ici, ce sont les voix aiguës qui sont opposées aux voix graves. De là vient peut-être que Salinas observe que les antiennes sont appelées antiphones parce que, dans l'église de Tolède et de Seguse, aux fêtes solennelles, on chante les antiennes une octave plus haut que les psaumes. (Antoine DE COUSU, La musiq. univ., liv. 1, ch. 10, p. 85.)

Comme il a été dit en son lieu, les antiennes n'étant plus chantées alternativement par les deux côtés du chœur, le mot antiphona a perdu sa signification.

A POCO A POCO (peu à peu). - Cet adverbe italien s'ajoute ordinairement aux mots crescendo ou decrescendo. Il indique alors que la sonorité doit renforcer ou diminuer par degrés.

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APOLLONION. Instrument à clavier inventé par Jean Væller, à Darmstadt, vers la fin du XVI siècle. Cet instrument était un piano à deux claviers avec plusieurs jeux d'orgue, et surmonté d'un automate qui jouait divers concertos de flûte. (FÉTIS.)

APOTOME.-«Ce qui reste d'un ton majeur après qu'on a retranché un limma, qui est un intervalle moindre d'un comma que le semi-ton majeur. Par conséquent l'apotome est d'un comma plus grand que le semiton moyen.

«Les Grecs, qui n'ignoraient pas que le ton majeur ne peut, par des divisions rationnelles, se partager en deux parties égales, le partageaient inégalement de plusieurs manières.

De l'une de ces divisions, inventée par Pythagore, ou plutôt, par Philolaüs son disciple, résultait le dièse ou limma d'un côté, et de l'autre l'apotome, dont la raison est de 2048 à 2187.

"La génération de cet apotome se trouve à la septième quinte ut dièse en commençant par ut naturel: car la quantité dont cet ut dièse surpasse l'ut naturel le plus rapproché, est précisément le rapport que je viens de marquer.

«Les anciens donnaient encore le même nom à d'autres intervalles. Ils appelaient apotome majeur un petit intervalle que M. Rameau appelle quart de ton enharmonique, lequel est formé de deux sons en raison de 125 à 128.

«Et ils appelaient apotome mineur l'intervalle de deux sons en raison de 2025 à 2048 intervalle encore moins sensible à l'oreille que le précédent.

«Jean de Muris et ses contemporains donnent partout le nom d'apotome au semiton mineur, et celui de dièse au semi-ton majeur. Ce mot est dérivé du verbe grec oτéμv» [abscindo, — je retranche]. » (J.-J. ROUSSEAU.) APOSIOPESIS, ou PAUSE GÉNÉRALE. Terme usité dans l'ancienne musique grecque.

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APPASSIONATO. Mot italien dont les compositeurs se servent pour indiquer une expression passionnée dans l'exécution d'un passage ou d'un morceau de musique.

APPEL, APPELLATION. Cette propriété dont parle M. Vincent dans son beau travail sur la musique grecque, « propriété remarquable de produire une sorte d'appel sur les notes de repos, ou, en d'autres termes, de faire éprouver, et, pour ainsi dire d'inspirer à l'oreille le désir et le besoin. d'entendre ces dernières notes sur lesquelles les premières doivent se sauver et se résoudre, est un attribut de la musique moderne et dont le plain-chant était dépourvu. C'est ce que nous expliquons au mol ATTRACTION et en plusieurs autres endroits de ce livre.

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principale. Cette petite note peut se placer au-dessus ou au-dessous de la note principale avec laquelle elle doit toujours former un intervalle conjoint. Quand la note principale peut se diviser en deux parties égales, l'appogiature prend toujours la moitié de sa valeur; lorsqu'elle peut se diviser en trois, l'appogiature en prend les deux tiers. Exemple:

L'appogiature ne s'écrit pas toujours; les compositeurs laissent alors à l'exécutant le soin de la placer partout où l'expression et la grâce du chant l'exige.

L'appogiature se désignait autrefois par le not aspiration.

« Dans la notation en neumes, il y avait aussi, dit M. Th. Nisard, l'ornement mélodique correspondant à notre appogiature: c'était la plique ascendante ou descendante qui, des neumes, passa dans la notation proportionnelle noire du moyen âge et dans la notation carrée du plain-chant. La seconde note de cette plique, qui était une ligature binaire, était très-brève. Guido d'Arrezzo la nomme, en conséquence, nota liquescens, dans son Micrologue. Marchetto de Padoue donne des détails que Gerbert a tronqués, dans le 3 vol. de ses Scriptores (pp. 181-182), mais qui n'en sont pas moins intéressants. On les chercherait vainement ailleurs. Its prouvent jusqu'à l'évidence que, dans la plique, c'est la deuxième note, et non la première, comme le croit M. de Coussemaker, qui doit être coulée. La première est l'appogiature, c'est-à-dire, celle des deux notes qui doit être appuyée. L'autre est la petite note, la note liquescente de Guido d'Arezzo, ou la vibratio dont parle Jérôme de Moravie, dominicain du xur siècle. »>

A PRIVAT (FAIRE L'OFFICE).- Usage anciennement établi à Saint-Jean et à SaintJust de Lyon. Nous citons l'auteur des Voyages liturgiques, p. 69 et 70: « Quand il arrive qu'un Chanoine-Comte ou un Semi-prébendé marqué pour chanter l'Invitatoire, ou une Leçon, ou un Répons, manque de se trouver à l'église, on attend un moment ou deux sans rien dire, (car dans cette Eglise il n'est pas permis de faire l'un pour l'autre,) et aussitôt tout le Clergé se lève, et s'en va derrière le grand Autel dans la Conque ou Abside achever le reste de l'Office en psal modiant seulement, fût-ce au jour de Pâques même. Cela s'appelle faire le reste de l'Office à privat. Si c'étoit à la grande Messe, ceux des hautes chaises resteroient au Choeur; mais ceux du second et du troisième bancs, c'est-à-dire les Chantres ou Subformaires avec les petits Clergeons iroient chanter le reste de la Messe dans la Conque ou Abside derrière

l'Autel, et le prêtre chanteroit la Préface et le Pater d'un ton médiocre et fort lugubre. Dès lors le défaillant est non-seulement privé de toutes distributions durant quinze jours, mais il lui est défendu d'entrer dans l'Eglise avec son habit de Choeur; ce qui est un interdit. Voilà quel est le châtiment de ceux qui manquent à remplir leur devoir dans les Offices divins à Saint-Jean de Lyon. »

APYCNI.«Les anciens appellaient ainsi dans les genres épais trois des huit sons stables de leur système ou diagramme, lesquels ne touchaient d'aucun côté les intervalles serrés; savoir, la proslambanomène, la nète synemménôn, et la nète hyperboléon «Ils appellaient aussi apycnos ou non épais le genre diatonique, parce que dans les tétracordes de ce genre la somme des deux premiers intervalles était plus grande que le troisième." (J.-J. ROUSSEAU.) ARCHICHANTRE.Dignité ecclésiastique, directeur des chantres.

ARCHIPARAPHONISTE. -- PARAPHONISTA. Ugutio: ANTIPHONOS qui est sonus; unde PARAPHONISTA, dicitur præcentator, quasi parans sonum. On nommait paritonus, cantor qui parat tonos. (Melius ex cath. in Amalth., qui parit tonos.)

Ordo romanus de schola cantorum: Et statuuntur per ordinem acies duæ, paraphonistæ quidem hinc inde a foris, infantes ab utroque latere infra per ordinem.

Tunc ascendentes in pulpitum duo ex paraphonistis, imponunt antiphonam. ARCHIPARAPHONISTA, quartus scholæ (Ordo

romanus.)

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ARCHIPARAPHONISTE. Dans les anciens Cérémoniaux, l'archiparaphoniste, archiparaphonista, est désigné sous le nom de préchantre, præcentor. C'était lui qui devait entonner l'Introït de la messe, au moment où le Pape sortait de la sacristie pour célébrer le saint sacrifice: Archiparaphonista, in cœremonialibus antiquis, etiam præcentor vocatur ad quem pertinebat missæ Introitum intonare ad signum egressionis Papæ e sacrario. (GERBERT, De cantu et musica sacra, t. I", p. 306.) I partageait les autres offices avec les paraphonistes et les primiciers, conformément aux dispositions de l'Ordre romain: Alia officia cum paraphonistis ac primiceriis partita habebat, juxta præscriptum Ordinum romanorum. (Ibid.)

ARCHIVES DES BACH. - Il était d'usage, dans la famille des Bach, de rassembler les compositions de chacun de ses membres, et cela de père en fils, et dans toutes les branches. On nommait cette collection les Archives des Bach. Charles-Philippe-Emmannuel Bach, dit M. Fétis (Biogr. des music.), possédait cette intéréssante collection vers la fin du xvn siècle. Elle a passé, en 1790, entre les mains de M. Georges Polchau, de Berlin.-On sait que lorsque la famille des Bach fut devenue trop nombreuse pour pouvoir habiter en un même lieu, et fut contrainte de se disperser dans plusieurs contrées, tous ceux qui portaient le nom de Bach avaient coutume de se réunir une fois par an à jour fixé pour

conserver entre tous les membres de la famille un lien de souvenir et d'affection. Ces réunions avaient lieu à Erfurt, Eisenach ou Arnstadt. On y compta plusieurs fois jusqu'à cent vingt musiciens de ce nom rassemblés. Leurs principales occupations étaient les banquets et les exercices de musique. Ils mêlaient dans ces exercices le sacré et le profane, et ils improvisaient même à plusieurs parties. Ils appelaient ces improvisations du nom de quolibets. On ne sera pas surpris qu'une famille qui tenait tant à ses traditions et dont on a dressé l'arbre généalogique, ait eu l'idée de réunir les œuvres de

tous ses membres dans ses archives.

ARIA DI CHIESA. On donnait ce nom à de véritables airs qui étaient composés sur des paroles tirées de l'Ecriture sainte et qui étaient chantés dans les églises. Une des plus célèbres de ces compositions est sans contredit l'aria di chiesa de Stradella, que les concerts historiques de M. Fétis ont remis en vogue. Il est impossible de porter plus loin la hauteur de la pensée, la noblesse de la mélodie, la puissance de l'expression et de l'accent. Ce morceau date de 1680 et il étonne par la hardiesse des modulations, quoique le style appartienne en tout aux formes de cette époque. Bien entendu que nous nous plaçons au point de vue de l'auteur qui n'a nullement prétendu se rapprocher de la tonalité du plain-chant, et qui a composé ce chef-d'œuvre comme il aurait pu écrire un morceau dramatique.

ARMARIUS. Nom que l'on donnait dans les couvents au religieux chargé de la garde des livres d'offices.

ARMER LA CLEF. « C'est y mettre le nombre de dièses ou de bémols convenables au ton et au mode dans lequel on veut écrire de la musique.»> (J.-J. ROUSSEAU). ARRANGER.C'est mettre à la portée. d'un ou de plusieurs instruments ce qui a été composé pour un très-grand nombre de parties. C'est aussi changer la nature d'un morceau en l'adaptant à un autre but ou à d'autres exécutants. D'après cette double définition, on voit combien l'expression arranger est impropre. Agir ainsi, en effet, ce n'est point arranger, c'est déranger, comme l'a fort bien observé un musicographe. Mais que dirons-nous de ceux qui, par un abus déplorable, adaptent des compositions profanes, dramatiques même, aux textes sacrés de la liturgie pour en faire des messes et des motets? Peut-on rien concevoir de plus scandaleux et de plus contraire à la décence, à la gravité et au caractère de la musique religieuse? (TH. NISARD.)

manière de marquer la mesure est contraire à celle des anciens; car nous frappens le premier temps et levons le dernier. Pour Oter toute équivoque, on peut dire qu'arsis indique le temps fort, et thesis le temps faible. «Par rapport à la voix, on dit qu'un chant, un contrepoint, une fugue, sont per thesin, quand les notes montent du grave à l'aigu; per arsin, quand elles descendent de l'aigu au grave. Fugue per arsin et thesin, est celle qu'on appelle aujourd'hui fugue renversée fait en sens contraire; c'est-à-dire, en desou contre-fugue, dans laquelle la réponse se cendant si la guide a monté, et en montant si la guide a descendu.» (J.-J. ROUSSEAU.)

ARSIS ET THESIS. - Ces deux mots peuvent s'entendre de trois manières, ou dans le sens de rhythme, ou dans le sens de mesure, ou dans celui de mouvement mélodique.

Dans le sens de rhythme, le son étant envisagé comme mouvement, il a, en tant que mouvement, deux périodes, la période d'émission, la période de terminaison, l'élan et la chute : c'est ainsi qu'Hermann Contract a pu dire « Flatus (le souffle, la voix, l'aspiration musicale) habet duas partes, arsim et thesim, hoc est elevationem et depositionem.»> (GERBERTI Scriptores, t. II, p. 140.)

siècle : « In unaquaque parte orationis arsis et De même, Priscianus grammairien du Iv' pronuntiatione; velut in hac parte natura; thesis sunt, non in ordine syllabarum, sed in ut quando dico natu, elevatur vox et est arsis in tu; quando vero ra, deprimitur vox, et est thesis. (Cité par M. Vincent, Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque du roi et autres bibliothèques, t. XVI, Paris, 1847, Impr. roy., seconde part.; 1 fort vol. in-4, § xv, p. 48 et suivant.)

elevatio, id est initium; thesis, vocis positio, hoc est finis. » (Lib. 1 Orig., c. 19.)

Et saint Isidore de Séville: « Arsis est vocis

Dans ce sens de rhythme, l'arsis et la thesis sont la systole et la diastole : « Systole est cordis thoracisque contractus inter exspirandum; Diastole, dilatatio seu elevatio thoracis, quæ fit cum spiritum attrahimus. »

Dans le sens de mesure, arsis et thesis signifient l'élévation et l'abaissement de la main ou du pied pour marquer la mesure, le temps fort et le temps faible. C'est ainsi que Glaréan a dit: Ut in poematis non parum lucis affert decora carminis cæsura; multum enim ornatus luculenta arsis et thesis; ita in cantu si defuerit concinna vocum mensura, et in cantantium cœtu æqua omnium acceleratio, unica fuit confusio.

ARSIS et THESIS. «Termes de musi- cach., cap. 7.1. (GLAREAN, lib. III Dode

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que et de prosodie. Ces deux mots sont grecs. Arsis vient du verbe apw, tollo, j'élève, et marque l'élévation de la voix ou de la inain; l'abaissement qui suit cette élévation est ce qu'on appelle tiis, depositio, remissio.

Par rapport donc à la mesure, per arsin signifie en levant ou durant le premier temps; perthesin, en baissant ou durant le dernier temps. Sur quoi l'on doit observer que notre

Dans le sens mélodique, l'arsis et la thesis signifient, suivant Gémiste Pléthon, théoricien grec, cité par M. Vincent (Notices, ibid., p. 237): la première, l'emploi d'uu son aigu succédant à un son grave; la seconde, l'emploi d'un son grave succédant à un son aigu; suivant Martianus Capella : « Arsis est elevatio, thesis depositio vocis ac remissio. (Notices, p. 202.)

Suivant Remy d'Auxerre : « Arsis, id est, elevatio, et Thesis, id est depositio et remissio vocis. » (GERBERT. Script., t. I, p. 83.)

Suivant Tinctoris : « Arsis est vocum elevatio, Thesis, est vocum depositio. » C'est dans le même sens que l'on dit une fugue per arsin et thesin, c'est-à-dire celle dont la réponse

se fait en sens contraire.

M. Th. Nisard a donné une quatrième siguification aux mots arsis et thesis, en les appliquant à l'élévation et à l'abaissement des signes neumatiques eux-mêmes, ce qui va de soi, puisque ces signes ne sont que l'expression de la mélodie. Il y était autorisé par le 16 chapitre du Micrologue de Guido d'Arezzo.

ARTICULER.C'est, dit M. Fétis, faire C'est, dit M. Fétis, faire entendre distinctement les paroles dans le chant et rendre les notes avec précision et netteté, soit avec la voix, soit avec un instrument.

ARTIFICIELS (TONS). — Réginon de Prum donne ce nom aux quatre modes plagaux, et celui de naturels aux quatre authentiques. ASCENDANT, ASCENDANTE. Adjectif qui se dit d'un intervalle qui doit se résoudre en montant d'un degré majeur ou mi

neur.

ASCIOR, ASOR, ASUR ou HASUR. - Instrument des Hébreux qui avait dix cordes. Dom Calmet et Kircher veulent que ce soit la même chose que la cithare. On ne sait rien de positif à cet égard.

ASPIRATION. - Terme qui signifiait autrefois la même chose que notre mot actuel d'appogiature. Lorsque, dans un morceau de inusique, on trouvait la lettre A, on faisait entendre la note immédiatement au-dessus de celle qui était notée; et quand on trouvait la lettre V, c'était la note immédiatement au-dessous qu'il fallait faire entendre.

ASPIRER. Prendre la respiration en chantant. Pour peu que cette respiration soit bruyante ou même sensible, il en résulte un effet désagréable. Il y a des auteurs qui cherchent à établir des règles indiquant l'endroit d'un morceau de plainchant où le chantre doit respirer. Ils se fondent non sur l'effet désagréable qui est produit par le bruit, mais sur l'inconvénient de scinder certaines paroles qui forment entre elles un sens grammatical. Toutes ces règles sont excellentes. (TH. NISARD.)

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ASSEURER LE CHANT. Expression qui avait la même signification que prévoir. FIRMARE CANTUM, psalmos, hymnos, etc., dicuntur qui, priusquam in ecclesia cantent, in cantu sese exercent, ut recte cantare discant; Galli dicerent: ASSEURER SON CHANT. — Li

ber ordinis S. Victoris Paris. Ms., cap. 22: Quando autem in claustro novitius sedet, deverbum reddere. bet firmare psalterium suum et cordetenus ad verbum reddere. Cap. 31: Fratribus, quibus injunctum est cantum suum quotidie firmare et reddere, debet armarius singulis libros in quibus cantant, specialiter assignare...... Similiter his qui psalmos et hymnos suos firmare habent, psalteria et hymnarios, prout opus fuerit, distribuat. Ex quo autem armarius alicui fratri aliquem librum ad aliquem firmandum et reddendum specialiter assignaverit, ea illa hora qua id facere habet, nemo illum accipiat, etc. Rursum: Si vero quibus specialiter assignati de cantu libri sunt, et psalteria et hymnarii, postquam lectiones suas firmaverint, non debent eos, sive in die, sive in nocte, abscondere, sed in communi servatorio cum cæteris communibus libris reponere. Infra: Fratribus quidem injunctum est cantum suum firmare; debet armarius, vel aliquis de senioribus, quibus abbas in capitulo jusserit assistere, qui et eos, si erraverint, corrigant, et lectiones eorum, quando reddere voluerint, audiant. Denique: Qui psalmos suos firmant vel cantant, submissa voce legant, ne alios disturbent. (Vide Bernardi Ordinem cluniac., part. 1, cap. 27.)

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ASSIATIM ou ASIATIM, ou ASCIATIM. - Adverbe qui signifiait qu'on devait chanter en prononçant distinctement, en faisant sentir la division des périodes et distinctions avec des pauses convenables. — Ordinar., Ms. S. PETRI AUREEVALLIS. Singuli fratres conveniant in choro ad laudes Deo dignas persolvendas, non cursim ac festinanter, sed assiatim et tractim, et cum pausa decenti. Concilium Basiliense, sess. XXI: Laudes dı◄ vinas per singulas horas, non cursim ac festinanter, sed asiatim ac tractim, ac cum pausa decenti, etc. Sed legendum videtur asciatim...... ab asciare, vel ascia. (Ap. DU CANGE.) ASSONANCE. Ancien synonyme de

consonnance.

ATHENA. Sorte de fûte des Grecs, dont on dit que le Thébain Nicophèle se servit le premier dans les hymnes à Minerve (POLLUX, Onomasticon, lib. IV et x). Il y avait aussi une espèce de trompette appelée athena. (CASTILHON).

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qui leur plaft, et quoiqu'il soit d'une valeur et d'un effet très-inférieur au sujet proprement dit, il fait cependant un bon effet quand il est employé à propos, et que les imitations en sont adroitement distribuées dans les différentes parties.

Il est le contraire de l'andamento, qui est, comme nous l'avons dit, un trait trop étendu pour former un sujet, tandis que, pour former l'attacco, trois ou quatre notes suffisent..... (Ginguené).

ATTAQUER. Commencer un morceau de musique, soit vocale, soit instrumentale, avec hardiesse et précision.

ATTRACTION. Voici encore un terme qui ne se rapporte pas au plain-chant et qui n'a de signification que dans la tonalité moderne, mais qu'il est pourtant utile de définir pour faire sentir la différence de la constitution du plain-chant et de celle de la musique.

La constitution du plain-chant étant basée sur l'ordre diatonique, et l'ordre diatonique se composant d'intervalles pour ainsi dire abstraits et absolus, entre lesquels il n'existe aucune appellation ni affinité, il n'y a pas d'attraction des uns vers les autres, c'est-à-dire celle tendance qui porte invinciblement l'oreille à désirer la résolution d'une note sur une autre. Voilà pourquoi, dans le plainchant, chaque intervalle ou degré fait naître l'idée de repos, et ne saurait en aucun cas Are regardé comme élément de transition.

La constitution de la tonalité moderne reposant au contraire sur la dissonance naturelle, la note sensible, la modulation, la transition, c'est-à-dire sur un système où l'élément de repos est sans cesse mêlé à l'élémentdu mouvement et de l'agitation, il s'ensuit que chacun de ces intervalles a des affinités avec les autres, est appellatif des autres, et que par les lois mystérieuses des rapports des sons, il détermine dans certains intervalles correspondants une tendance analogue à celui qu'il a en soi. Ainsi, que le quatrième degré fa soit mis en rapport avec le septième degré si, à l'instant le sentiment du ton d'ut se produit irrésistiblement, de telle sorte que le si, obéissant à sa propre attraction, se porte vers l'ut, et le fa, obéissant à une attraction en sens contraire, se porte vers le mi. L'attraction est la grande loi de la toualité moderne, par opposition au repos qui est l'élément de la tonalité ecclésiastique.

- Pour rendre complétement notre pensée sur un point aussi délicat que celui-cí, il est nécessaire d'ajouter que tout ce qui précède doit s'entendre plutôt de l'attraction harmonique que de l'attraction mélodique. Il est certain que, dans le plain-chant, les intervalles sont abstraits et absolus, en ce sens que leur caractère est de porter virtuellement repos; toutefois, à les considérer sous le rapport mélodique seulement, c'està-dire des groupes, des périodes qui concourent à former la phraséologie grégorienne, on ne peut dire qu'il en est ainsi, car alors il serait fort indifférent d'employer tels ou tels de ces intervalles, et la notion de

la mélodie disparaîtrait, puisque la mélodie ou se compose d'une succession de sons ayant une certaine relation les uns entre les autres, ou n'existe pas. Mais cette relation, qui suppose une correspondance, une parenté entre les sons, est fort éloignée de cette attraction, laquelle implique nécessairement l'idée d'une résolution, d'une absorption d'un élément dans un autre. Ainsi nous ne nions pas une affinité, une appellation entre les intervalles mélodiques du plain-chant; nous sommes loin de prétendre que la belle définition de S. Jean Damascène: La musique est une suite de sons qui s'appellent, ne s'applique pas également au chant grégorien; mais on ne doit jamais perdre de vue que ces lois d'affinité, d'appellation, ou même d'attraction, si l'on veut employer ce mot, sont d'une tout autre nature que celles qui régissent les rapports des intervalles dans la tonalité mondaine.

AUBADE.

Au

Aubades de Calène. bade est une sorte de concert que l'on donne le matin au point du jour, à l'aube du jour. On l'appelle aubade par opposition au mot sérénade qui est le concert du soir, le nocturne. Dans le midi de la France les aubades se donnent avec les galoubets et les tambourins. (M. Honnorat prétend que plusieurs font dériver le nom de galoubet de gal, gai, et oubet, diminutif de aube, petite aube.) Aux fêtes de ville, on est réveillé au chant du coq par le rhythme rauque et nourri des tambourins et les sons aigus et mordants du galoubet. Il y a de véritables virtuoses sur cet instrument. La farandole serpente dans les rues ou sous les ombrages, aux lueurs des torches, aux accents de cette musique champêtre, et rien ne peut donner une idée de cet entraînement.

Mais les aubades appelées aubades de Calène qu'on donnait le soir (le soir, remarquons bien, et non le matin) durant un mois avant les fêtes de Noël, avaient un caractère tout particulier. Leur origine est toute religieuse. bien que les exécutants s'y permissent quelques airs profanes. Mais enfin les Noëls étaient souvent composés sur des airs vulgaires, et ce qu'il faut surtout remarquer dans ces fêtes, c'est le caractère de foi naïve qui se trahissait jusque dans les réjouissances et qui faisait de ces solennités des fêtes de famille. L'abbé Marchetti, dans son Explication des usages et coustumes des Marseillois (Marseille, Brebion, 1683, in-12), va nous donner une idée des aubades de Calène. Il faut savoir que l'ouvrage est écrit en dialogue entre deux personnages, Palihore et Philopatris.& POLIHORE, J'avois envie de savoir pourquoi la grand'bande de vos violons se promène le mois de décembre par les rues durant le silence de la nuit, et sonne aux portes de vos, maisons les plus beaux airs du temps, ce que vous appelez en votre patois les aubades de Calène. PHILOPATRIS. Cette coustume n'a rien de profane que les airs de la cour que nos violons y mêlent, au lieu des airs sacrez et spirituels, qui sont les seuls qu'il leur est permis d'employer, pour no

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