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FEINTE. « Altération d'une note ou d'un intervalle par un dièse ou par un bémol. C'est proprement le nom commun et générique du dièse et du bémol accidentels. Ce mot n'est plus en usage; mais on ne lui en a point substitué. La crainte d'employer des tours surannés énerve tous les jours notre langue, la crainte d'employer de vieux mots l'appauvrit tous les jours: ses plus grands ennemis seront toujours les puristes. »

(J.-J. ROUSSEAU.) Suivant Brossard, une cadence feinte, est lorsqu'après avoir fait tout ce qu'il faut pour une véritable cadence, au lieu de tomber à la véritable finale, on prend une autre note plus haut ou plus bas, ou bien on fait un silence, etc. »>

On appelle feintes sur l'orgue, et l'on appelait feintes sur l'épinette ou le clavier, les notes chromatiques servant aux dièses et aux bémols. Ainsi l'orgue conserve la vraie origine du mot.

FERMATA.« Mot italien synonyme de couronne, corona et de pausa generale, et qui signifie un arrêt dans la mesure. » (FETIS.)

FESTIVAL. Dans le sens purement liturgique, le mot festival signifie un rite de fête, par opposition au mot férial appliqué aux jours où l'Eglise ne célèbre pas la mémoire d'un saint.

Dans le sens musical, ce mot de festival désigne des solennités en partie religieuses et en partie mondaines, dont nous allons tâcher de donner une idée par les citations suivantes.

Dans ses Lettres sur la musique en Angleterre, M. Fétis s'exprime ainsi (Curiosités de la musique; Paris, 1830, pp. 228-233):

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« Il est des circonstances particulières où l'on exécute des oratorios entiers avec un développement extraordinaire de luxe et de moyens d'exécution. Ces circonstances se nomment festivals ou meeting. En voici l'origine. Chaque comté fait, tous les deux ou trois ans, une souscription de bienfai sance au profit de ses établissements de charité, à laquelle les principaux habitants des comtés voisins sont invités à se joindre, au moyen d'une fête musicale qui dure ordinairement trois jours. Chaque matin, un oratorio entier, ou un choix de morceaux de divers oratorios, est exécuté dans la cathédrale du chef-lieu du comté; et. chaque soir, un concert suivi d'un bal réunit encore tous ceux que la curiosité a rassemblés. Les musiciens qu'on engage pour ces solennités sont toujours fort nombreux; quelquefois on en compte quatre ou cinq cents. Dans le dessein de piquer la curiosité du public et de l'attirer en foule, on engage les chanteurs et les instrumentistes les plus renommés; mais quelquefois on s'éloigne du but principal, la bienfaisance, en accordant à certains chanteurs des sommes énormes, qui seraient mieux employées au soulagement des pauvres. Dans le temps de la grande vogue de madame Catalani, cette cantatrice a reçu deux mille guinées (plus de cinquante mille francs) pour les trois jours d'un meeting. Quelques

uns de ces meetings ont quelquefois offert une perfection d'exécution digne d'un si grand objet; mais plus souvent ces nomBreux orchestres renferment beaucoup de mauvais musiciens, qui, mêlés aux artistes de talent, gåtent l'ensemble. La précipitation avec laquelle ces sortes de fètes s'organisent ne permet pas, d'ailleurs, de faire assez de répétitions ; dans ces derniers temps, il est même arrivé souvent qu'on n'a point répété du tout. De toutes ces fêtes musicales, les plus belles dont on ait conservé le souvenir sont celles qui eurent lieu en 1786 et 1787, pour la commémoration de Hændel, près de son tombeau, dans l'abbaye de Westminster. La première année, près de sept cents musiciens furent réunis, et l'on fit des répétitions des masses pendant plusieurs jours. Tous les grands chanteurs de l'époque s'y trouvaient.

Le 2 juin, j'ai été témoin d'une cérémonie non moins imposante, et plus faite pour intéresser, quoique moins importante sous le rapport de l'art. Il est d'usage immémoRial de réunir ce jour-là dans la cathédrale de Saint-Paul tous les enfants des écoles de charité, et de leur faire chanter des prières, en action de grâces, pour le bienfait qu'ils reçoivent d'une éducation libérale. En Angleterre, toutes ces choses se font avec un grandiose qui a pour objet d'élever l'âme, de rendre l'homme meilleur, et de lui faire concevoir une haute idée de sa dignité; aussi rien n'a été négligé pour donner à cette fête de pauvres enfants toute la pompe nécessaire. Une enceinte circulaire immense, qui renferme toute la surface couverte par le dôme et toute la partie de la nef qui s'étend jusqu'à la galerie de l'orgue, est construite en gradins d'une hauteur prodigieuse, et divisée pour recevoir les diverses écoles des différents quartiers. Là, sept à huit mille enfants, dont l'air de santé et la propreté des vêtements attestent les soins qui leur sont donnés ; là, dis-je, sept ou huit mille enfants viennent s'asseoir sans être dirigés et gourmandés par des pédagogues, et sans ressembler à des automates qui font l'exercice, comme cela se voit communément en France dès qu'on fait mouvoir des masses. D'autres échafauds sont dressés dans la grande nef pour le peuple, et tous les intervalles sont remplis par une foule immense. Un seul directeur, placé dans le haut d'une galerie, suffit pour donner la mesure à tous les enfants. Au signal convenu, l'organiste, M. Attwood, donna le ton, et sept mille voix enfantines chantèrent à l'unisson le psaume c: All people that on earth do dwell. Il faut entendre l'effet d'un pareil unisson pour avoir une idée de sa puissance Forgue, tout majestueux qu'il est avec son harmonie, n'est qu'un acces

(341) Burney l'écrit ainsi au singulier; il a done compris que ces cinq performances ne faisaient qu'un festival exécuté en plusieurs fois, et c'est ce qui explique pourquoi il a mis en tête de ses programmes-:

soire d'un pareil effet. On m'a dit qu autrefois il n'était point d'usage d'accompagner les enfants avec l'orgue, mais qu'on avait jugé nécessaire d'employer cet accompagnement pour empêcher les voix de baisser. Quant à la justesse, elle est généralement satisfaisante. Les enfants prennent promptement l'intonation qu'on leur donne; mais, dès qu'ils l'ont prise, ils la gardent, et rien ne peut les en distraire. J'en ai une preuve évidente, car le directeur leur ayant donné l'intonation d'un verset plus bas que le ton de l'orgue, ils gardèrent ce ton imperturbablement quand l'accompagnement de l'orgue se fit entendre. C'est surtout dans le chant du psaume сxи, qui est, je crois, de Battishill, qu'ils m'ont fait le plus grand plaisir. S'il existait des écoles de musique attachées aux écoles de charité, je ne doute pas qu'on ne fit facilement des musiciens de tous ces enfants. Ce genre d'instruction, qui est commun en Allemagne, a donné aux habitants de ce pays une grande supériorité d'organisation musicale sur les autres peuples.

« De tout ce que je viens de te dire il résulte que la musique d'église véritable n'a qu'une existence accidentelle en Angleterre, et qu'elle ne sera peut-être jamais plus florissante, par des causes qui sont indépendantes des progrès de cet art, mais qui nuiront toujours au développement des facultés musicales des Anglais. »

Compte rendu des exécutions musicales ou festivals dans Westminster-Abbey et Panthéon, en mai (26 et 29') et en juin (3 et 5) 1784; en commémoration de Handel; par Ch. BURNEY.

Ces festivals, qui furent suivis ou entendus par l'auditoire le plus nombreux et le plus distingué qu'on eût jamais vu, où l'on remarquait le roi, la reine et la famille royale, la noblesse, les grands officiers de l'Etat, les archevêques, évêques et la tête de la magistrature, forment une ère en musique qui fait autaut d'honneur à l'art et à la reconnaissance nationale qu'au grand artiste lui-même, qui a donné lieu à ce festival (341).

Il y a maintenant plus de quarante ans que Pope, s'imaginant que son orchestre (de Hændel) était le plus nombreux que ce que les temps modernes eussent jamais vu ou entendu, se contentait de l'appeler Centimanus, lorsqu'il dit :

Strong in new arms, lo! great Hændel stands
Like old Briareus with his hundred hands.

Fort de nouveaux bras, oh! voyez le grand Hændel,comme le vieux Briarée avec ses cent mains.♪

1er et 2me performance (exécution), et non pas festival. Il faut donc comprendre ces cinq concerts comme un seul festival.

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bright (Jéhovah couronné dans une brillante
gloire). Premier grand concerto.
Chorus Girdon thy sword (ceins ton épée ),
dans Saül. Quatrième concerto de haul-
bois. Antienne d'Israël en Egypte : 0
sing unto the Lord (ô! chantez dans le Sei-
gneur). - Choeur d'Israël en Egypte : The
Lord shall reign for ever (le Seigneur rè-
gnera à jamais). - Antienne du Couronne-
mont: Zadoc the priest (Zadoc le prêtre).

CINQUIÈME FESTIVAL à Westminster-Abbey.
Le Messie.

Extrait d'un compte rendu du Festival de
1834, qui a été imprimé en même temps que
le compte rendu de Ch. Burney (346).

GRAND MUSICAL FESTIVAL DE 1834. C'est à sir Georges Smart, que nous devons l'idée d'un festival cette année. Ce festival a surpassé en grandeur et en importance tous les musical meetings précé

A la commémoration de Hændel, le corps vocal et instrumental se composait de 525 personnes, celui-ci était d'environ 600.

Les profits en furent divisés entre les charitable musical Institutions: Viz Royal Society es musicians, Musical Fund et la Choral Fund. Cinquante livres furent votées par la Société des musiciens pour les preшiers frais.

Troisième partie.- Antienne d'Israël en Egypte: O sing unto the Lord. Chorus d'Israël en Egypte: The Lord shall reign (344). DEUXIÈME EXÉCUTION, OU FESTIVAL, le jeudi soir, 27 mai 1784, dans le Panthéon (345). Première partie. Second concerto pour le hautbois. Sorge infausta, air d'Orlando. Ye sons of Israel (vous, fils d'Israël), chorus dans Joshua. dents. Rende Il sereno, air dans Sosarmes. Caro vieni, dans Richard premier. He smole all the first borne (il frappa de mort tous les nouveau-nés), chœur d'Israël en Egypte. Va tacito e nascosta, air dans Julius César. Sixième grand concerto. M'allontano sdégnose pupille, air dans Atalanta. -He gave them hail stones for rain (il leur donna des grains de grêle pour de la pluie), chorus d'Israël en Egypte. Deuxième partie. -Cinquième grand concerto. Dile che fa, air dans Ptolémée. Vi fida la sposa, air dans Aetius. - Fallen is the foe (l'ennemi est tombé), chorus dans Judas Machabæus. Alma di gran Pompeo, récitatif accompagné dans Julius César, suivi de : Affanni del pensier, air dans Otho. Nasco al Bosco, air dans Aetius. Io t'abbraccio, duo dans Rodelinda. Onzième grand concerto. Ah mio cor! air dans Alcina. Antienne, My heart is inditing of a good matter. Comme l'on voit, la musique profane était exécutée au Panthéon, et la musique sacrée à Westminster-Abbey. TROISIÈME

-

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Noms des artistes qui présidaient l'orgue: MM. Attwood, Adams, Bishop, docteur Crotch, Knyvett, Novello, Zurle, C. Potter. Chefs d'orchestre: J. Cramer, Weichsee, Mori, Spagnoletti, T. Cooke.

Chef d'orchestre général : Georges Smart. Ce festival se prolongea depuis mai jusqu'au 1" juillet. La musique fut choisie dans Mozart, Haydn, Hændel, Beethoven.

à

On fait commémoration chaque année, Westminster-Abbey, de Purcell (Anglais), compositeur de musique sacrée. Ce jour-là, le service est tout entier composé de la musique de Purcell. FETAGE. festival, dans WestminsterAbbey, samedi, 29 mai 1784.

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-Les jours de fétage, c'est à-dire des fêtes les plus solennelles, dans l'église de Saint-Maurice d'Angers, après la procession qui précède la messe, lorsque tout le clergé était retourné dans le chœur, il était d'usage qu'avant de commencer la messe, un petit choeur de musique chantât autour du choeur: Accendite faces lampadum; eia, psallite, fratres, hora est; canlate Deo; eia, eia, eia. Voyag. lit., p. 87.)

Les mêmes jours, le chantre allait présenler à l'autel l'eau pour la messe, et la donnait à un petit diacre. (Ibid., p. 89.) A Rouen, il la présentait couverte d'une serviette au diacre qui la versait dans le calice. (Ibid., p. 286.)

FÊTE, FESTUM. On donnait en quel

gneur); The Lord schall reign (le Seigneur règnera).
(345) Le Panthéon est maintenant un bazar.
(346) Ces deux petites brochures ont été publiées
ensemble, en 1834.

ques provinces le nom de festum au son des instruments de musique en signe d'allégresse. Les statuts de l'université d'Aix, à l'année 1483, p. 21, portaient : Quod dictus electus (rector) teneatur in receptum cum magno festo tympanorum sive aliorum instrumentorum, infulas rectoriales in ecclesia S. Salvatoris secunda die Pentecostes. (Ap. DU CANGE.)

FÊTES DOUBLES. - Dans l'usage romain, on appelle doubles les fêtes où l'on dit l'antienne deux fois, avant et après le psaume; c'est, selon toutes les apparences, pour cette raison que les fêtes ont retenu le nom de doubles dans plusieurs églises, quoique l'antienne n'y soit plus dite qu'une fois.

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FÊTES TRIPLES. On appelle à Rouen fêtes triples, celles où l'on dit trois fois les antiennes de Magnificat et de Benedictus, la première avant le cantique, la seconde avant le Gloria Patri, la troisième après le Sicut erat.

FETES DE L'ANE, DES FOUS, etc., etc. -Nous ne prétendons pas faire ici l'historique de ces cérémonies grotesques et scandaleuses que ces noms rappellent. Nous voudrions même partager la réserve que s'est imposée M. l'abbé Pascal qui, dans son Dictionnaire de liturgie, n'a mentionné qu'à regret les deux fêtes que nous venons de nommer. Mais il nous est impossible, d'une part, de ne pas faire connaître brièvement le rôle que la musique remplissait dans ces cérémonies, et, par exemple, quant à la fameuse Prose de l'ane, à laquelle on a tâché de donner, dans ces derniers temps, un certain retentissement, de ne pas dire quelques mots sur le chant qu'elle comporte; d'autre part, de venger l'Eglise des accusations que plusieurs écrivains ont dirigées contre elle, au sujet de sa prétendue tolérance à l'égard de ces profanations.

Nous allons donc mettre sous les yeux des lecteurs des documents qui montreront que ces ridicules cérémonies ont presque toujours provoqué les interdictions les plus sévères de la part de l'autorité ecclésiastique, et qui donneront en même temps une idée de la musique, et quelquefois même des ianses qui en accompagnaient la représen!ation.

On verra d'abord, par les deux citations suivantes, que tous les spectacles profanes en général, qui avaient lieu dans l'église, avaient été réprouvés par le concile de Bâle et la Faculté de théologie de Paris.

<< La pragmatique sanction de Charles VII, sous la date du 7 juillet 1438 (Recueil du Louvre, tom. XIII, p. 267 et suiv.), contient une disposition fort remarquable dans l'acceptation du décret du concile de Bâle (1435) intitulé: De spectaculis in ecclesia non faciendis. Voici le texte de cette disposition curieuse qui a été omise daus la plupart des

écrits sur cette matière:

« Acceptat decretum De spectaculis in ecclesia non faciendis, quod incipit : « Turpem « etiam illum abusum in quibusdam fre

<< quentatum ecclesiis, quo in certis anni «< celebritatibus, nonnullí cum mitra, baculo << ac vestibus pontificalibus more episcopo << rum benedicunt; alii ut reges ac duces « induti, quod festum fatuorum vel inno« centium seu puerorum in quibusdam re«gionibus nuncupatur; alii larvales ac << theatrales jocos, alii choreas ac tripudia << marium ac mulierum facientes, ut homi<< nes ad spectaculum et cachinnationes mo<< veant; alii commessationes et convivia «< ibidem preparant; hec sancta synodus « detestans, statuit et jubet tam ordinariis. << quam ecclesiarum decanis et rectoribus, « sub pœna suspensionis omnium proven« tuum ecclesiasticorum trium mensium spacio, ne hec, aut similia ludibria.... « in ecclesia...., et etiam in cimeterio exer<< ceri amplius permittant; transgressoresa que per censuram ecclesiasticam, aliaque juris remedia punire non negligant, etc....» (Ex concil. Basil., sess. XXI, § 11, apud HARD., t. VIII, coll. 1199.) L'adoption pure et simple, par le chef de l'Etat, d'un canon qui menace des foudres de l'Eglise les acteurs et fauteurs des fêtes des Innocents et des Fous, est la preuve la plus convainquante du concours des deux pouvoirs dans la voie de l'opposition où les Pères de l'Eglise avaient toujours marché. » (Introduc. de M. C. LEBER [pp. XXXVI et suiv.] aux Monnaies des évêques des innocents et des fous, etc., par M. RIGOLLEAU d'Amiens; Paris, 1837.)

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Le décret de la Faculté de théologie de Paris de 1444, est dans le même sens. En Voici quelques passages: « Decretum theo« logorum Parisiensium ad detestandum, « contemnendum et omnino abolendum « quemdam superstitiosum et scandalosum « ritum quem quidam festum fatuorum vo« cant, qui a ritu paganorum et infidelium « idolatria initium et originem sumpsit..... « Tales paganorum reliquiæ cessarunt...... « Sola vero spurcissimi Jani nefaria traditio « hucusque perseverat..... Similia ludibria

in capite januarii faciebant (pagani et gen<< tiles) in honorem Jani. » Ce décret fort remarquable, ajoute M. Rigolleau, fut donné par Savaron, en 1611, dans la troisième édition de son Traité contre les masques. Il a été réimprimé depuis à la suite des OEuvres de Pierre de Blois (1667, in-folio), avec les lettres pastorales des évêques de Paris (Eudes de Sully, en 1198-99, et Pierre Cambius, en 1208), relatives aux mêmes fêtes. Ces pieux évêques essayèrent d'en faire cesser les indécences, en promettant une récompense à ceux qui n'y prendraient point part, « et une a rétribution pécuniaire aux chanoines, aux <«< chantres et aux enfants de chœur, qui se << trouveraient en état d'assister aux Malines « les jours de Saint-Etienne et de la Circon« cision. » Le même décret se trouve aussi dans le tome XXIV de la Biblioth. des Pères.» (Monnaies des évêques des innocents et des fous, pp. 6 et 7.)

« Les lettres patentes du roi Charles VII, du 17 avril 1445, adressées aux bailly et prévost de la ville de Troyes, et portant sup

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SUR LA FÊTE DE L'ANE. La fête de l'Ane, dit M. C. Leber, rentre, à n'en pas douter, dans l'espèce de culte rendu jadis aux ânes célèbres de l'Ecriture, culte grossier, indécent, mais qui n'était qu'une naïveté dans son siècle. Il rappelle à la fois Balaam, la victoire de Samson, l'étable de Bethléem, la fuite en Egypte, et surtout l'entrée de JésusChrist à Jérusalem.

Sur un contre-fort du clocher vieux de la cathédrale de Chartres, il existe une figure assez renommée, qu'on appelle l'Ane qui vielle. D'après le témoignage d'une personne fort instruite qui réside à Chartres, poursuit M. Leber, l'instrument de ce singulier ménétrier serait bien réellement une vielle; il est placé entre les pieds de devant, et la poignée répond à la bouche de l'animal, dont elle semble recevoir le mouvement. Au surplus, l'image ou la tradition de l'âne qui vielle se retrouve dans plus d'une localité. Il y avait à Orléans une rue de ce nom. Monnaies des évêques des innocents et des fous, note de M. Leber combinée avec quelques lignes du texte, p. 20.)

« Tout le monde connaît la fête de l'ane, qui se célébrait à Beauvais. Les historiens de cette ville, Pierre Louvet surtout (Hist. et antiq. du diocèse de Beauvais, 1635), ont donné des détails sur les cérémonies qui s'y praliquaient, sur la prose de l'âne qu'on y chantait, sur le cri semblable au braiment de cet animal, qui remplaçait l'Amen, (Hez! sire l'asne, hez!) et qui était répété par tous les assistants, etc. Ne m'occupant ici que des faits non recueillis et moins connus, j'ajouterai seulement à ce qu'on sait de la féle de l'ane, que, dans le cérémonial qui en renfermait tout le détail, et qui devait être fort ancien, puisqu'il contenait des prières pour le Pape Alexandre III, le roi de France. Louis VII, et la reine Ade (Adèle) de Champagne, son épouse, on lisait que les chanoines se rendaient au-devant de l'âne, à la grande porte de l'église, la bouteille et le verre en main, tenentes singuli urnas vini plenas cum scyfis vitreis, et que dans ce jour les encensements se faisaient avec du boudin et des saucisses: Hac die incensabitur cum boudino et saucita. Outre cette fête, il y en avait une autre où, pour représenter la fuite en Egypte, on plaçait une jeune fille. lenant dans ses bras un enfant; elle allait processionnellement ainsi de la cathédrale à l'église Saint-Etienne, et se plaçait avec son Ane près de l'autel. Cette procession avait lieu le 14 janvier. » (Ibid., pp. 30 et 31.)

Telle était la fête pour l'abolition de la-.

quelle, dès le xi' siècle, le comte Héribert IV (il mourut vers 1081) adressait de si vives invitations à son clergé de tout le comté, ainsi que pour celle de la fête des fous; (V. ibid., p. 32.) — Voy. le Missel de la fête de l'âne, de Sens, dont une copie, provenant des mss. de Baluze, se trouve à la Biblioth. du roi. (Ibid., p. 80.)

Voici maintenant l'article de Du Cange que nous nous dispensons de traduire :

Longe ridiculosior erat festivitas quæ Bellovaci olim die 14 Januarii celebrabatur. Ut enim Virginem Mariam in Egyptum cum puero Jesu fugientem repræsentarent, pictoribus nimium creduli pulcherrimam eligebant puellam, quæ infantem in sinum gestans, et super asinum, ad id eleganter or natum, sedens, ab ecclesia cathedrali et ad parochiam S. Stephani magno cum apparatu ducebatur, comitante clero et populo. Ad parochiam cum pervenisset prompaticus ille cœtus, sanctuarium ipsum ingrediebatur puella, quæ cum asino a parte Evangelii prope altare collocabatur; moxque incipicbatinissa solemnis cujus Introitus, Kyrie, Gloria, Credo, etc., hac modulatione Hinham concludebantur; sed cum magis stupendum, rubricæ mss. hujusce festi habent: In finemissæ sacerdos versus ad populum vice, Ite missa est, ter hinhannabit: populus vero vice, Deo Gratias, ter respondebit, Hinham, Hinham, Hinham. Hæc ægre retulimus, utpote quæ theatro magis conveniant quam ecclesiasticæ cæremoniæ; attamen cum ab instituto nostro non omnino abhorreant, prosam quoque subjiciemus quam coronidis instar inter missarum solemnia decantabant; hanc nobis suppeditavit præter edita ms, codex 500 annorum; unde de antiquitate illius festi judicare licet.

Orientis partibus
Adventavit asinus,
Pulcher et fortissimus,
Sarcinis aptissimus.

Hez, sire Asne, car chantez,
Belle bouche rechignez,
Vous aurez du foin ussez
Et de l'avoine à vlantez.
Lentus erat pedibus
Nisi foret baculus,
Et enim in clunibus
Pungeret aculeus.

Hez, sire Asne, etc.
Hic in collibus Sichen
Jam nutritus sub Ruben
Transiit per Jordanem,
Saliit in Bethleem.
Hez, sire Asne, elc.

Ecce magnis auribus
Subjugalis filius
Asinus egregius
Asinorum dominus.
Hez, sire Asne, etc.

Saltu vincit hinnulos
Damas et capreolos:
Super dromedarios
Velox Madianeos.
flez, sire Asne, etc.

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