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de volume, non-seulement la substance, mais encore, autant que cela se pouvait, le texte des auteurs français que nous venons de nommer. Nous avons presque entièrement reproduit le texte de Poisson, en grande partie celui de Lebeuf, et celui de Jumilhac dont nous avons, en une foule d'articles, presque toujours adopté la doctrine. Car Jumilhac doit être considéré comme le maître des maîtres. Il est long et diffus dans son style, qui est celui du temps; mais c'est un esprit profond, philosophique et nourri de la plus pure substance des didacticiens du moyen âge, de Guido d'Arezzo entre autres.

En outre, l'abbé Lebeuf, plus estimable encore comme antiquaire et archéologue que comme symphoniaste, l'abbé Lebeuf a disséminé, dans la volumineuse collection du Mercure de France, un certain nombre de dissertations sur quelques questions de chant grégorien, sur des usages et des curiosités liturgiques. Nous avons reproduit en totalité ou en partie ces dissertations peu connues, dont l'histoire pourra tirer parti. Sans parler du De cantu et musica sacra et des Scriptores de Gerbert, que nous avons consultés sur tous les points, si nous venons à notre époque, nous voyons que plusieurs musiciens littérateurs, MM. Danjou, S. Morelot, de Coussemaker, Th. Nisard, l'abbé David, Lambillotte, etc., etc., à la tête desquels il faut toujours placer M. Fétis, nous ont fourni des traités complets sur diverses matières, tant sur la science musicale du moyen âge que sur le chant grégorien. Quand nous avons trouvé chez ces auteurs, comme chez fes précédents, un article fait avec toute la compétence désirable, en un mot, un article fait et non à refaire, nous le leur avons emprunté. Souvent même, au risque de tomber dans l'inconvénient du double emploi, nous avons multiplié les articles sur le même mot, pour que le lecteur fût à même de comparer soit Jumilhac, Lebeuf, Poisson, soit MM. Fétis, Danjou, Nisard entre eux. Malgré cela, rarement nous sommes-nous abstenu de donner notre opinion, si ce n'est en certains détails sur lesquels il ne nous était pas permis d'en formuler une, la question de la notation du moyen âge par exemple. D'ordinaire notre article précède ou suit, ou relie entre eux les articles cités, suivant qu'il y a lieu de montrer les divergentes opinions de nos auteurs ou de les ramener à un point de vue commun. Sur le mot Mode, sujet très-important, nous n'avons pas craint de donner tout au long le traité de Poisson, et de le faire suivre d'une exposition qui nous appartient, bien qu'elle contienne certains aperçus reproduits de Poisson lui-même, exposition où le mécanisme des modes, leur réduction ou leur transposition sont expliqués d'une manière, ce nous semble, plus logique et plus serrée. Nous avons donc beaucoup cité. Avons-nous toujours bien fait? L'espace ne nous manquant pas, nous avons dû donner au lecteur la faculté de prendre et de laisser: Maluimus abundare quam deficere, ainsi que dit Guido d'Arezzo. Nous avouerons sans peine pourtant, que, dans les premières lettres, la crainte de ne pouvoir remplir le vaste cadre qui nous était imposé nous a rendu peut-être un peu trop prodigue de citations. Nous nous en apercevons aujourd'hui que notre travail est imprimé et qu'il nous reste entre les mains au moins un cinquième des matériaux. Avec plus de coup d'œil, nous eussions pu nous resserrer davantage; mais quant aux citations, nous le répétons, elles étaient dans le dessein de notre livre. Nous pensons avoir acquis une assez longue habitude de tenir la plume pour croire que, si nous avions voulu, dans la plupart des cas, prendre la peine de retourner un article et nous l'approprier, nous serions parvenu à dissimuler le larcin, du moins aux yeux des lecteurs superficiels; mais le vol dans l'ombre nous a toujours répugné. Au lieu de nous parer sournoisement des plumes du paon, nous avons mieux aimé le montrer lui-même, et comme les auteurs cités ne parlent pas toujours le meilleur français, en montrant les plumes du paon nous lui avons aussi laissé son ramage. D'ailleurs, cette diversité de styles donne, ce nous semble, à notre ouvrage une certaine couleur originale, et, sans lui rien faire perdre de son unité, lui ôte peut-être de la monotonic.

A l'égard de Rousseau, à qui nous avons fait beaucoup d'emprunts, nous avons à présenter plusieurs observations. D'abord, quel que soit le dédain que les théoriciens affectent aujourd'hui pour lui, quelle que soit la défiance avec laquelle on doive lire ceux de ses

articles qui ont rapport à la théorie moderne, l'ouvrage de Rousseau, si nous nous rapportons à l'état de la littérature musicale à l'époque où il a été écrit, ne nous paraît pas mériter le discrédit dans lequel il est tombé. L'esprit de Rousseau est sans doute offusqué de bien des préjugés pour ce qui regarde la musique moderne; il a des idées fausses sur la mélodie et l'harmonie. Néanmoins, il est certains sujets qu'il avait suffisamment étudiés. Il avait lu attentivement Poisson, Lebeuf, Brossard; il s'est servi beaucoup de ce dernier, et pour ce qui est de Poisson et de Lebeuf, nous l'avons surpris bien souvent les mains dans leur poche, comme disait Nodier. Certains théoriciens des temps plus reculés, entre autres Jean de Muris, ne lui étaient pas inconnus. En second lieu, on remarquera que nous n'avons emprunté à Rousseau que de très-courts articles, ceux qui se rapportent à celles des notions de la théorie des Grecs sur lesquelles il était inutile d'insister. En troisième lieu, l'objection qu'on pourra nous faire à ce sujet, et que des amis nous ont déjà faite sur la correction des épreuves, cette objection n'a trait, pour ainsi dire, qu'à l'œil. Si, au lieu de citer Rousseau entre guillemets et de faire suivre chacun de ses articles de sa signature, comme nous avons cru devoir le faire consciencieusement, nous nous étions sans façon approprié ses textes, l'œil n'étant pas averti, on n'aurait trouvé rien à dire.

Mais entre l'inconvénient de citer et celui de copier, nous n'avons pas hésité. Copier est le fait d'un homme qui n'a pas d'opinion à lui et qui prend en aveugle une opinion toute faite. Citer est le fait d'un homme qui, tout en ayant une opinion à lui, croit devoir s'étayer sur celle des autres, ou du moins la faire connaître, alors même qu'il ne la partage pas; ou bien qui regarde comme temps perdu celui de refaire un article déjà bien fait. Ce que nous pouvons dire, c'est qu'en citant nous avons toujours scrupuleusement indiqué les sources où nous avons puisé. Néanmoins il est arrivé dans quelques cas que, par négligence du copiste, nous n'avons pu indiquer la page, et, une fois même, nous sommes resté en doute sur l'auteur. Il est bon d'en avertir, car nous nous attendons à rencontrer des lecteurs minutieux.

D'après ce que nous venons de dire sur le grand nombre de nos citations, on comprendra que nous n'avons pas eu la prétention de donner beaucoup de neuf. Notre ambition, au contraire, a été de donner beaucoup de vieux, de ce bon vieux qui est peut-être plus difficile à trouver que le neuf, et qui redevient neuf à force d'être vieux. Nous avons tâché aussi de faire connaître, sur les rapports du chant d'église avec les usages liturgiques, bien des choses depuis longtemps oubliées et de faire un livre qui, tel quel, dispensât de beaucoup d'autres. Pour ce qui est des usages liturgiques, nous avons largement mis à contribution le Catalogue raisonné des manuscrits de M. de Cambis-Velleron; Avignon, Chambaud, 1770: livre précieux et rarissime, comme disent les bibliophiles; surtout les Voyages liturgiques du sieur de Moléon (lisez Lebrun-Desmarettes); Paris, 1718: excellent ouvrage qui n'est pas non plus commun, et d'autres encore. Nous eussions pu en consulter un plus grand nombre, mais il fallait se borner, et puis nous n'avons pas eu trente ans de notre vie à donner à notre Dictionnaire, lequel, au bout de trente ans, au lieu de huit, laisserait encore beaucoup à désirer.

Ainsi ceux qui se flatteraient de rencontrer dans notre livre quelque nouveauté, quelque découverte, seraient trompés dans leur attente. Nous n'avons jamais rien découvert en matière de monuments et de faits. Cette fortune n'est pas faite pour un esprit comme le nôtre, sérieux et réfléchi peut-être, mais tant soit peu rêveur, et qui n'est pas assuré, à l'heure qu'il est, d'avoir su plier ses facultés aux habitudes positives et rigoureuses de l'érudition. En revanche, il est certains principes que nous pensons avoir envisagés sous un aspect en quelque sorte nouveau, mais ceci est tout autre chose, et nous allons en parler tout à l'heure.

Mais, dira-t-on, il est impossible qu'ayant multiplié à ce point les citations, qu'ayant

puisé à droite et à gauche, vous ayez pu donner à votre ouvrage de l'unité, en un mot, suivre un plan.-Nous espérons que ceux qui seraient tentés de nous adresser ce reproche seront bientôt détrompés. Les citations sont nombreuses, trop nombreuses même ; mais nous les avons choisies et disposées de manière à ce qu'elles concordent avec notre point de vue général. Il nous est cependant arrivé de citer des morceaux entiers écrits dans un sens absolument opposé à ce que nous croyons être la saine doctrine (a), et nous croyons avoir réussi alors à fortifier celle-ci par l'extravagance même ou l'absurdité de l'opinion contraire. Mais cela n'a eu lieu qu'accidentellement, comme, par exemple, pour le chant sur le livre. Après avoir dressé notre nomenclature, laquelle, du reste, s'est accrue et complétée jusqu'au dernier moment, nous avons divisé notre travail en diverses séries d'idées, et nous nous sommes imposé l'obligation de ne passer de l'une à l'autre qu'après avoir épuisé la première.

Ainsi, la notion de mode comporte une foule de choses: les mots authentique, plagal, pair, impair, compair, connexe, mixte, régulier, irrégulier, dominante, finale, médiante, final, confinal, affinal, transposition, etc., etc., en dépendent. Voilà une série d'idées. Ce n'est qu'après l'avoir complétée que nous en avons abordé une nouvelle. De cette manière, nous étions bien sûr de faire concorder chaque article avec tous ceux qui lui correspondent dans la série à laquelle il appartient, et de montrer sur tous les points l'application des principes qui régissent la série tout entière. On conçoit qu'il n'en aurait pu être ainsi, et, en même temps, à quelles incohérences et à quelles fatigues d'esprit nous eussions été condamné, si, notre nomenclature étant faite, nous nous étions mis à rédiger chaque article l'un après l'autre, en nous astreignant rigoureusement à l'ordre alphabétique; ce qui, pour le dire en passant, nous a fait comprendre l'impossibilité d'un Dictionnaire de ce genre fait par plusieurs mains. En supposant la plus entière compétence chez les auteurs, et l'excellence de chaque article pris à part, le tout ne formerait qu'un assemblage confus, monstrueux, sans proportion et sans méthode. Que dirait-on d'un dictionnaire où l'article Mode serait fait par l'un, l'article Tétracorde par un autre, l'article Hexacorde par un troisième, et ainsi de suite des articles Muances, Solmisation, etc., qui forment autant de sujets se liant entre eux et se rattachant à la même doctrine? Malgré les avantages de l'ordre logique que nous nous sommes imposé, nous pouvons dire aujourd'hui que cette étroite obligation de ne dire ni plus ni moins qu'il ne faut sur chaque mot, de ne pas empiéter sur le sens d'un mot correspondant ou relatif, que cette préoccupation constante de l'unité au milieu d'une nomenclature qui contient des choses. si diverses, font d'un dictionnaire une des œuvres les plus compliquées et les plus difficiles, même au point de vue de l'art, un vrai casse-tête par la nécessité où l'on est sans cesse de se resserrer dans les limites d'un sujet, tandis que l'imagination devance la plume et se préoccupe involontairement de toutes les ramifications du même sujet, et a fort à faire pour se débrouiller au milieu de quelques centaines de mots différents qui s'entre-choquent dans le cerveau.

Pour donner un aperçu des autres series d'idées, nous énumérerons :

1° Les pièces liturgiques en rapport avec l'office divin et ses diverses parties, antiennes, graduels, hymnes, proses, invitatoires, psalmodie, etc.

(a) Bien plus, sur une question fondamentale, celle de l'accompagnement du plain-chant, nous avons demandé nous-même un travail spécial à un savant qui professe sur ce point une opinion diametralement opposée à la nôtre. M. Th. Nisard s'est acquitté de cette tâche avec l'indépendance de son talent. Tout en étant profondément convaincu de l'incompatibilité de l'harmonie, quelle qu'elle soit, avec le plain-chant, neus ne sommes pas moins convaincu, et avant tout, de notre propre faillibilité. Et c'est précisément parce que notre ouvrage a été rédigé sous l'empire de cette idée que le plain-chant ne saurait comporter aucune espèce d'harmonie, et que tout système d'accompagnement ne peut qu'en båter la ruine, que nous avons sollicité un Traité à fond sur l'harmonisation du chant liturgique. Il ne s'agit point ici d'une lutte entre adversaires; il ne s'agit point d'étaler de part et d'autre des arguments sans réplique. Une mauvaise cause pent être très-habilement et très-savamment soutenue. Une bonne cause peut être défendue par de fort pauvres raisonnements. Et nous croyons pouvoir dire, au nom de M. Nisard, comme au nôtre, que nous ne tenons nullement au triomphe des idées qui nous sont personnelles : nous ne tenons qu'au triomphe de la vérité, dans le moment et par les moyens qu'il est utile que sa manifestation ait lieu.

2 Déchant, organisation, chant sur le livre, faux-bourdon, etc.

3 Notation, neumes, etc

4. Musique figurée, mesurée, notation noire, blanche, etc.

5 Muances, hexacordes, tétracordes, solmisation, main, etc.

6 Musique religieuse, messes, motels, etc.

7 Orgue, organiste, facture d'orgue, et le reste.

Mais de même que les articles composant une même série d'idées se groupent autour d'un principe commun, de même les diverses séries d'idées se rattachent à une idée fondamentale; de telle sorte que celle-ci circule à travers toutes les parties de notre ouvrage, comme le sang circule dans les veines et les plus petits vaisseaux du corps humain, et c'est cette circulation d'une pensée générale qui fait l'unité d'un livre comme elle en fait l'ordre. Il faut en quelques mots faire apprécier cette donnée fondamentale.

Il se présente, à notre époque, un fait qui, nous osons l'affirmer, ne s'est pas présenté deux fois dans les fastes de l'art musical. C'est la coexistence de deux tonalités reposant sur des éléments non-seulement différents, mais encore opposés, contradictoires, incompatibles. Ce fait remonte déjà assez haut; mais on verra dans notre ouvrage de quelle manière il arrive que l'on n'en a eu réellement conscience que de nos jours. On verra aussi que ce fait est plus apparent que réel, qu'il est plus dans les mots que dans les choses; car, par cela même que les deux tonalités dont nous parlons sont incompatibles, elles ne sauraient réellement coexister ensemble, l'organisation humaine étant une, et ne pouvant subir à la fois deux lois tonales opposées (a). Quand donc nous parlons de la coexistence des deux tonalités, nous avons en vue les gens qui se figurent pouvoir réinstaller dans l'oreille des peuples le chant grégorien, tandis qu'il est démontré que le chant grégorien est presque entièrement absorbé par la musique moderne; et ceux qui s'obstinent à formuler, en dehors de ce même chant grégorien, une musique religieuse distincte de la musique profane. Les uns et les autres se débattent vainement contre cet écueil de la tonalité.

:

Cette loi de la tonalité et toutes ses conséquences, c'est là la donnée fondamentale de notre livre tonalité du plain-chant, tonalité de la musique moderne; leur distinction, leurs limites, leur incompatibilité, et par suite l'absorption de la première par la seconde, la domination toujours croissante de celle-ci, l'extinction progressive de celle-là. C'est sous l'empire de cette idée que nous avons tant insisté sur les anciennes méthodes, sur les muances, la solmisation par hexacordes, par tétracordes, dont le mécanisme peut pa

(a) M. Fétis a formellement admis le principe de l'organisation humaine subissant la loi tonale par une formule unique, dans une lettre qu'il nous fit l'honneur de nous adresser le 25 mai 1851 dans la Revue et Gazelle musicale :

‹ Dès que l'homme a déterminé la formule qui résume ses conceptions de relations des sons, il en subit les conséquences. C'est la loi tonale qui doit recevoir toutes ses applications jusqu'à ce que, celles-ci étant épuisées, la nécessité d'émotions sans cesse renouvelées pousse à la recherche, ou plutôt à l'intuition de rapports nouveaux, dont la formule à son tour recevra successivements toutes les applications qui en dépendent. Que ce soit, comme M. Fétis le pense, l'homme qui détermine la formule qui résume ses conceptions de relations des sons, ou, comme nous le croyons, que cette formule se détermine d'elle-même, et, se dégageant de mille circonstances complexes, s'impose à l'oreille de l'homme, il n'en est pas moins vrai que celui-ci en subit les conséquences. S'il y a quelque chose d'évident, c'est que cette loi tonale ne peut régir l'organisation humaine que par l'unité d'une même formule, ou d'une même échelle, puisqu'il serait contradictoire que l'oreille fût à la fois sollicitée par deux formules dont les éléments seraient antipathiques, telles que l'échelle du plain-chant et celle de la musique moderne. Il en est ainsi jusqu'à ce que toutes les applications de la loi tonale soient épuisées. Nous osons affirmer que M. Fétis a été frappé de cette vérité en écrivant le passage qu'on vient de lire, et cet autre passage où il avance que la tonalité, c'est la musique tout entière avec ses attributs harmoniques et mélodiques.

raftre absurde, et, comme on dit, irrationnel aux yeux de ceux qui se préoccupent exclusivement de la théorie moderne, mais qui n'en était pas moins à nos yeux la seule sauvegarde de la tonalité du plain-chant. C'est aussi sous l'empire de cette idée que nous avons poursuivi partout la note sensible, la modulation, la dissonance, le triton, l'harmonie, l'orgue d'accompagnement, la prétendue musique religieuse moderne, comme les ennemis mortels de cette même tonalité. Et, en faisant tout cela, nous savons très-bien que tous nos efforts ne pourront redonner la vie à la tonalité du plain-chant; mais, dans l'impossibilité de ressusciter le chant ecclésiastique, nous aurons fait du moins son oraison funèbre.

Après avoir fait connaître l'idée générale et le plan de ce Dictionnaire, il faut en donner la clef.

Nos articles peuvent être rangés en diverses catégories: 1° les articles de doctrine; 2 les articles de théorie ancienne et moderne; 3° les articles liturgiques; 4 les articles historiques; 5° les articles d'archéologie, de curiosités, de variétés, etc., etc. Nous n'avons pas besoin de définir ces différentes sortes d'articles: disons seulement que nous entendons par articles de doctrine ceux où il a été nécessaire de pénétrer, pour ainsi parler, jusqu'à l'intimité des éléments constitutifs de l'art, la mélodie, le chant, l'harmonie, le rhythme, la mesure, etc., pour étudier les lois qui dérivent de leur essence et de leur nature, ainsi que leurs rapports avec les lois universelles des êtres.

Pour les articles de théorie, ils rentrent, soit dans le domaine de la tonalité du plainchant, soit dans le domaine de la tonalité moderne. Si les mots Canon, Fugue, Contrepoint et autres, appartiennent d'un côté à la théorie actuelle, il n'est pas moins vrai que d'un autre côté les formes d'art que ces mots représentent ont été mises, entre les mains des contrapuntistes du xvi siècle, au service de la tonalité ecclésiastique et de cette science que M. Vitet a appelée, par comparaison au plain-chant, la nouvelle musique sacrée. Il n'en est pas moins vrai que ces mêmes formes d'art ont eu l'Eglise pour berceau. Nous avons da, par conséquent, en expliquer les règles, que nous avons puisées dans les traités d'harmonie les plus recommandés, particulièrement dans ceux de M. Fétis. Nous nous sommes arrêté au point où la théorie exposée par nous rentrait en plein dans la science des conservatoires. Toutefois il fallait en quelque sorte poser les bornes des deux tonalités; il fallait montrer les influences de la tonalité moderne sur le plain-chant, sur les habitudes des harmonistes, des organistes, et faire voir combien de fois l'esprit mondain s'est glissé dans l'oreille des chantres. De plus, il est certaines notions usuelles qui nous ont semblé ne pas devoir être négligées, bien qu'elles ne se rapportent pas au plain-chant : ce sont ces notions qui, pour être élémentaires, n'en sont pas moins ignorées de ceux qui ont plus d'instinct que d'études. Un ecclésiastique de campagne ayant à faire apprendre aux enfants de la première communion ou aux congréganistes un cantique, un motet, etc., peut être embarrassé de savoir ce que veulent dire ces mots andante, larghetto, etc. Il fallait, ce nous semble, le dispenser de recourir à un solfége ou à une méthode qu'il n'a pas aisément sous la main.

Pour revenir aux diverses catégories d'articles, il faut observer que ces catégories ne sont pas tellement tranchées qu'elles ne se pénètrent, pour ainsi parler, les unes les autres. Il est tels articles qui sont à la fois philosophiques, théoriques, historiques, liturgiques, etc. Quant aux articles de variétés, d'archéologie, de curiosités, ces articles ne tenant pas essentiellement au fond du sujet, on peut les considérer comme étant superposés à notre plan; on jugera s'ils en troublent l'ensemble. Tels sont les articles PILOTA, Li chanteor DE SENS, SPECTACLEs religieux etc., que nous avons insérés autant pour réunir dans notre livre les diverses dissertations que l'abbé Lebeuf avait enfouies dans la collection du Mercure de France, que pour recueillir diverses singularités qui se rattachent à l'histoire du chant liturgique. M. C. Leber, M. Rigolleau, d'Amiens, auteur des Monnaies des évêques

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