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Der Inhalt ist in drei Punkten besonders wichtig. Die Äusserungen über Religion und Christenthum sind entschiedener, als sie sonst in Wielands zumeist allgemeiner Tugendlehre fallen; sie erwecken aufs neue den Wunsch, L. Hirzel möge die erhaltene Nachschrift von Wielands Religionsunterricht veröffentlichen (vgl. Archiv für Litteraturgeschichte 12, 603). Es ist aber wohl zu beachten, wie Wieland seinen oft gelehrten Satz, dass die Tugend Freude nicht ausschliesse, auch auf die Religion anwendet; asketisches Christenthum ist nicht in ihm. Dann fesseln die Urtheile über Frankreich, bewundernd für seine Kunst und Wissenschaft, verächtlich gegen seinen Luxus und seine Sittenlosigkeit. Sie sind die Vorläufer dessen, was im Goldnen Spiegel über die Nachbarn gesagt wird (oben 1, 352 f.), und der Ansichten, die Wieland zu seinen Aufsätzen über die französische Revolution. mitbrachte. Auch die Auswahl französischer Lektüre ist charakteristisch. Sie führt auf den dritten bemerkenswerthen Punkt: die Betonung der Politik im Unterricht. Schweizerisches Republicanerthum steckt Wieland im Blute und sein letztes Ziel ist, seine Schüler zu guten Bürgern und Beamten zu erziehen.

Mit einigem Erstaunen wird man auch die Weltklugheit beobachten, welche der 26jährige Predigersohn, der doch niemals in der Welt gelebt hatte, entwickelt. Auch sie ist ein Beweis, dass er schon am Ende seines Züricher Aufenthaltes aus den höheren Sphären auf die Erde zurückgekehrt war, wenn sie auch mehr aus Büchern als aus Erfahrung geschöpft ist. Ich möchte einen Theil derselben als Lehre seines Freundes Zimmermann ansprechen; deutlich hat auch dessen Werk über die Einsamkeit eine der Ermahnungen beeinflusst.

Und nun möge der Wortlaut der Rede folgen.

C. M. Wieland

à ses élèves de Zurich, Jean Conrad Ott, Jean Gaspar Ott, et Jean Rodolphe de Grebel (mort ao 1762 [? 1767 ?]).

Messieurs,

je ne saurais me séparer de vous, sans m'entretenir avec vous pour la dernière fois sur le pied du rapport qui à subsisté entre nous pendant le cours entier de cinque années.

si je vous ai regardés comme des sacrés depôts confiés à moi par vos parens, et par votre patrie, si j'ai employé tout ce que je puis avoir de talens et de lumières pour développer en vous le germe de toutes les perfections que la nature a mises dans vos âmes, si je vous ai inspiré l'amour du vrai, la connoissance du bon, et le goût du beau, si je vous ai fait sentir les germes divins de la vertu, et la force puissante de la religion, si j'ai porté devant vous le flambeau de l'expérience et de la sagesse de tous les âges, si j'ai pris soin de ne vous laisser rien ignorer dont l'ignorance est un mal — Accordez-moi pour la dernière fois cette attention et cette docilité qui a secondé mes travaux passés, et permettez que je vous rappelle les principes, qui si vous les prendrez pour guides de votre vie ne manqueront pas de vous conduire à ce dégré de perfection, et de bonheur où je désire vous voir arrivés un jour.

je vous ai dévoilé la nature humaine. L'étude plus importante de l'homme, le point, où toutes nos recherches, toutes nos connoissances se doivent concentrer, c'est l'homme. Vous sentez l'excellence de sa constitution, vous connoissez ses rapports, ses fins, ses désirs, ses espérances. C'est l'amour de vous-même qui vous oblige à aimer vos semblables. C'est la nature qui vous y porte, c'est la nécessité qui vous entraine, c'est la religion, la voix de Dieu, qui vous le commande. Aimez les hommes, ne souffrez aucune idée dans votre esprit, aucune inclination, aucune passion dans votre coeur, qui y donne atteinte. Faites plus, élevez votre âme à l'amour de la nature humaine. Les hommes ne sont pas toujours faits pour être aimés, mais la nature est toujours aimable. Honorez les talens, respectez les sages, aimez les vertueux. Que le sentiment de vos besoins vous rende toujours compatissans, que la connoissance de vos fautes vous rende faciles à pardonner.

N'oubliez jamais ni la dignité, ni la foiblesse de l'homme. Que la première respire dans vos sentimens, qu'elle règle vos actions, qu'elle anoblisse vos plaisirs. Que la dernière vous rende circonspects dans votre conduite, lents à condamner, et toujours disposés à croire les hommes plutôt malades, que méchans.

Vous désirez vivement d'être heureux: jouissez du bonheur de vos semblables, cherchez d'y contribuer, rendez les heureux, et vous le serez vous-même. Le sage, le vertueux, l'ami des hommes trouve mille moyens de satisfaire ses inclinations bienfaisantes. Sa seule présence embellit tous les lieux, et porte la paix et la joie dans tous les visages; il se réjouit avec les heureux, il partage les peines des affligés: ses soins, ses conseils, ses services sont à tous les gens de bien; il fait la gloire et le bonheur de ses parens, de son épouse, de ses enfans, de ses amis. Ce n'est pas par ce qu'on appelle liberalité, par une bourse toujours ouverte; c'est par la bonté du coeur, par la justice, par

la douceur et la facilité du caractère, par la gayeté de l'humeur, par la complaisance et par toutes les autres vertus sociales, qu'on fait le plus de bien aux hommes; c'est en remplissant bien tous les devoirs, qui naissent de notre état et de nos rapports, que nous sommes véritablement heureux, et que nous répandons le contentement et la joie sur tout ce qui nous approche. Vous avez appris la juste valeur des choses: la noblesse du sang, les dons de la fortune, la beauté, l'esprit, le génie valent tout ou rien selon l'usage qu'on en fait. Un beau fat, un riche faquin, un genre de talens, qui a le coeur vicieux, n'en sont que plus méprisables.

Se faire un mérite de sa figure, de sa parure, de son opulence, c'est avouer qu'on manque de tout autre mérite; c'est déclarer devant tout le monde, qu'on se sent ni esprit, ni connoissances, ni vertu. Les hommes de cette espèce ne doivent rien ni à la nature, ni à eux-mêmes. C'est le tailleur, et le perruquier qui partagent avec le marchand à étoffes et la brodeuse l'honneur de les avoir créés. Depouillez-les de ces perfections empruntées, en quoi diffèrent-ils des Orang-outangs de l'Amboin!

Vous conviendrez sans peine Messieurs le ridicule extrême de ces fous-là. Mais n'oublierez-vous jamais que l'homme aux talons rouges qui contemple avec grande satisfaction sa jolie figure dans tous les miroirs, et l'homme d'esprit, qui ne cesse jamais de nous faire sentir sa supériorité, qui décide tout et n'a des oreilles que pour lui-même, ont tous les deux le cerveau également blessé et sont également ridicules aux yeux des hommes sensés.

La modestie accompagne et rélève le vrai mérite. Faites voir aux autres, que vous les estimez, que vous sentez votre infériorité, et que vous oubliez avec eux votre supériorité, et ils ne manqueront que rarement de vous rendre justice.

Il n'y a rien qui blesse d'avantage que la fierté et les airs hautains des gens qui se sentent au dessus de nous par quelque endroit que ce soit. La supériorité nous humilie, la modestie met une sorte d'égalité entre nous et les hommes qui nous surpassent; ce n'est que la modestie qui rend le mérite aimable.

Il y a un art où il est plus difficile de réussir qu'en tous les autres, et qui toute fois est le premier, le plus nécessaire, le plus utile, le plus beau de tous les arts. C'est l'art de vivre, c'est l'art où Socrate excellait. On aime à se tromper sur cet article, on se flatte de vivre, et on ne fait que végéter, on croit vivre en homme, et on ne vit qu'en reptile ou en papillon. L'homme qui vit véritablement, jouit de toutes ses facultés et de toute la nature; il connoit les avantages, et il sait en tirer profit. Inaccessible aux maux imaginaires, il jouit de tous les plaisirs réels. L'exercice perpétuel de son esprit, la pratique de ses devoirs, l'amitié, la bienfaisance sont pour lui des sources intaris

sables de cette volupté pure et délicieuse dont nos Epicuréens modernes n'ont aucune idée. Il ne perd pas son tems à apprendre avec regret par la propre expérience, ce que l'expérience d'autrui lui aurait pu apprendre à moindre frais; il profite des vices et des vertus, des erreurs et des lumières de ceux qui ont vécu avant lui; il ne perd pas son tems non plus à faire des vains projets pour l'avenir, à poursuivre des biens chimériques, ou à se tourmenter des maux qui n'arriveront peut-être jamais. Il jouit véritablement du présent et préfère le bon qui est au meilleur qui n'est que possible; en un mot le sage, qui seul sait vivre, possède le secret d'étendre son existence en multipliant à l'infini ses plaisirs; et en laissant échapper aussi peu de momens qu'il est possible, sans être marqués ou par quelque belle action, ou par un sentiment agréable, ou par quelque autre acte, qui tend à l'amélioration de son état ou de celui des autres; et s'il a des talens supérieurs, il jouit par avance de son immortalité par l'espérance de vivre dans le souvenir des gens de bien, et d'être l'objet de l'amour et de l'admiration de la postérité la plus reculée; idée qui ne paroît ridicule qu'aux petits esprits, mais qui est très - naturelle aux âmes bien nées, et qui enivre des plaisirs les plus purs et les plus délicieux ceux qui savent s'y livrer.

Il faut savoir vivre avec soi-même, il faut savoir vivre avec les autres. Voilà les parties principales qui constituent ce grand art dont je parle. Permettez Messieurs, que je vous rappelle ici le précis de notre entretien fréquent sur cette importante matière.

La plupart des hommes s'ennuyent dans la solitude, et pourquoi? Ne savent-ils que faire avec eux-mêmes? Manquent-ils d'esprit pour penser, pour réfléchir? N'ont-ils rien à se dire? ou ont-ils leurs raisons de se cacher à eux-mêmes? Redoutent-ils quelque juge intérieur qui les démasque et qui leur reproche tout ce qu'ils cachent aux yeux du monde par ses dehors imposans? N'y auroit-il rien dans leur esprit, dans leur coeur, qui vale la peine d'être regardé! C'est précisément cela. L'homme sage et vertueux (je ne parle pas du sage idéal des Stoiciens) aime à se retirer chez lui, à se contempler soi-même, à s'entretenir avec ses pensées. Il y trouve toujours de quoi s'occuper. Il y a des erreurs à détruire, des vices à corriger, des connoissances à étendre. Il analise, il épure, il arrange ses idées, il consulte l'oracle de la raison, il étudie son coeur; il examine les principes de ses actions. C'est dans les entretiens solitaires qu'il découvre les enchantements trompeurs de l'imagination, et les moyens de s'en délivrer; c'est dans ces entretiens qu'il apprend tout-ce qu'il lui faut pour être réellement ce qu'il cherche d'être dans l'esprit des hommes.

Apprenez donc à vivre avec vous-mêmes, et sachez que tous les momens, où vous vous perdrez de vue pour vous livrer aux

illusions des objets qui vous entourent, sont autant de momens d'existence perdus pour vous.

Pour vivre bien avec les hommes il ne suffit pas d'être sage, vertueux, aimable; il faut avoir étudié le mécanisme de la nature humaine, il faut connoître la différence des tempéramens et des caractères, il faut connoître particulièrement ceux avec lesquels on est obligé de vivre. Il faut enfin de la modération, de la souplesse, et souvent de la finesse pour usage de toutes ses connoissances.

Prenez vos mesures, que les hommes vous puissent faire aussi peu de mal, et obligez-les à vous faire autant de bien, qu'il est possible. Les hommes les plus corrompus respectent la vertu, l'intégrité, l'innocence, quoique le sentiment de ce qu'ils sont euxmêmes, rende naturellement difficile de supposer aux autres des vertus qu'ils aiment à croire impossibles. Quoiqu'en disent les misanthropes et les sots, le moyen le plus sûr de gagner une estime et une confiance générale, c'est de convaincre les hommes par sa conduite, qu'on est homme de bien. Il y a trois sortes de gens que je vous conseille d'éviter avec soin. Les sots, qui se piquent de lumières, les gens d'esprit libertins, et les prétendus philosophes, qui traitent la religion de fanatisme et la vertu de belle chimère. Vous allez séjourner quelque tems en France, Messieurs, vous connoîtrez par vous-mêmes la nation la plus aimable et la plus méprisable, la plus spirituelle et la plus insensée de l'univers. Vous avez étudié l'esprit des lois, c'est la France, qui vous en donnera le commentaire et la clef.

Nés dans le sein d'une république, entourés dès vos plus tendres années d'objets, qui ne vous présentèrent que l'image de la liberté, de l'égalité, de la simplicité, formés par la lecture des anciens républicains, disciples de Socrate, de Platon, de Plutarque - la France sera un monde nouveau pour vous; Vous vous croirez transportés sur les îles imaginaires des romanciers, tout vous semblera enchantement et illusion.

On vous a parlé du luxe, on vous a appri à le détester avant de le connoître. C'est dans la capitale de la France que vous le verrez triompher. Gardez-vous d'en juger d'après les impressions qu'il fera sur vos sens. Vos yeux vous en présenteront tout ce qu'il a de plus séduisant, votre raison vous en fera sentir les suites, et votre humanité en frémira. Vous verrez la nature méprisée, le bonsens et la vertu ridiculisés, toutes les notices du vrai et du beau confondues. Vous verrez des hommes indignes de porter le nom de leurs ancêtres, qui se sentant incapables de faire honneur à leur sexe, s'efforcent à contrefaire les femmes; des femmes, qui se dépouillent à l'envie des Grâces de leur sexe pour plaire, et qui sont charmées d'être moins aimables pourvu qu'elles soient plus à la mode; vous verrez des hommes d'état travestis en petits-maîtres, des capitaines, qui ne ressemblent

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