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les hommes ne sont pas faits pour combattre; mais ils ont tous un cœur pour aimer, pour hair, pour sentir: et plus on exerce ce cœur, plus on fait plaisir aux hommes.

Il en est de même de l'Odyssée. Qu'Ulysse soit Grec ou non; cette qualité ne rend pas ses malheurs plus touchans pour nous. Mais c'est un homme et un homme qui essuie tous les maux que l'humanité peut éprouver, de la part des Dieux, et de toute la nature conjurée contre lui et qui surmonte tout par la patience et par la prudence. Homere, qui à senti que cet intérêt d'humanité devoit faire la base d'un Poëme le présente toujours de la façon la plus marquée dans les détails, dans les discours, dans les situations particulieres. Ser quoi on peut faire, en passant, cette réflexiones.Si les Poëmes d'Homere et de Virgile, quoique de trois intérêts ils n'en aient qu'un pour nous, nous font tant de plaisir; quelle impression ne devoient-ils pas faire sur des peuples quispy voyoient leur propre histoire, leurs moeurs, leur religion? Et, en renversant la proposition, combien nos Poëmes épiques sont-ils inférieurs à ceux des Anciens, puisque réunissant à la fois l'intérêt de nation, l'intérêt de religion,

et celui d'humanité; ils laissent notre cœur sans émotion, ou du moins, dans un état plus tranquille que ceux de l'antiquité.

L'intérêt de l'humanité se partage en plusieurs branches, dont chacune est l'objet principal et particulier de quelque genre de poésie.

L'Epopée intéresse tous les hommes, en leur proposant des objets héroïques et merveilleux : c'est de quoi élever l'ame par la considération des modeles. Elle attire les hommes par la curiosité, et les soutient par l'admiration.

La Tragédie intéresse par l'atrocité des événemens, le caractere de ceux qui en sont la victime: elle nous appelle par le sentiment de compassion, et nous retient par celui de terreur.

-La Comédie nous plaît par la singu larité et la bizarrerie des entreprises ou des moeurs. Elle nous réjouit en nous faisant rire au lieu que l'Epopée le fait en nous étonnant, et la Tragédie en nous faisant pleurer...

Le Poésie pastorale nous charme par sa douceur et sa simplicité, et par l'idée de repos qui l'accompagne.

Mais comme l'Epopée est la mere et la source de tous ces genres, elle doit

elle a étonné le lecteur par la colere de Junon qui fait déchaîner les vents; par la puissance de Neptune, qui calme les eaux; elle l'attendrit, le trouble, par les horreurs d'une ville saccagée, par l'amour d'une Princesse qui meurt désespérée. Quelquefois mênie, mais rarement elle peint un Thersite, ou un pilote jeté par dépit dans la mer, et qui revenant sur les flots, vomit l'onde salée. Enfin, quand le Poëte en trouve l'occasion, il décrit un paysage; il peint le repos de la vie champêtre, les festins rustiques du bon Evandre, et les rayons du soleil naissant, qui l'éveillent avec le ramage des oiseaux. Pour être Poëte tragique eu comique, ou berger, il ne faut avoir qu'une partie; mais pour être Poëte épique, il faut les avoir toutes, et dans un degré éminent. C'est le peintre de tout l'Univers.

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CHAPITRE VI.

Nauds et dénouemens de l'action épique.

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LA seconde maniere d'intéresser est celle qui vient des obstacles; lorsque le héros trouve une forte opposition à ses desseins. La premiere maniere est plus vive, plus piquante.

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Tout lecteur, s'il a de l'ame, prend parti dans l'entreprise il s'attache au héros il tend à la même fin que lui: il s'irrite comme lui contre les obstacles: il cherche en lui-même des moyens pour les forcer, ou les éviter; et quand il n'en trouve pas, et qu'il est obligé de remettre tout entre les mains du héros ; alors il l'aide secrétement de ses voeux; il attend l'issue avec impatience, jusqu'à ce que le héros triomphe, ou succombe, et alors il triomphe, ou succombe avec lui. Telle est l'idée qu'on peut donner de l'intérêt que produit le danger l'obstacle présenté. N'y eûtil que la curiosité, l'esprit veut voir la fin d'une entreprise douteuse. Un

lui des ressources peu communes, fait tout l'effort possible: on attend; et eût on le coeur indifférent, on se félicitera d'avoir attendu si l'effort réussit.

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Les obstacles présentés s'appellent Nouds, et la maniere dont on les force se nomme Dénouement.

Une action sans noeud est presque toujours sans intérêt; parce que c'est la difficulté qui irrite les passions, et qui met en œuvre les grandes vertus. Ainsi toute action poétique doit avoir un noeud.

Il y a dans un Poëme noeud principal, et noeuds subordonnés. Le principal doit être unique; les autres seront multipliés selon le besoin et la vraisemblance.

Le noeud principal de l'Enéïde est la colere de Junon, qui s'oppose à l'établissement d'Enée en Italie. Les noeuds subordonnés sont les effets de cette colere: c'est une tempête qui rejette Enée loin de l'Italie : c'est l'amour d'une Princesse, qui veut retenir ce héros à Carthage c'est la valeur d'un Prince qui s'oppose à l'établissement de ce héros. Ces trois noeuds sont subordonnés à un noeud supérieur, qui les embrasse de maniere qu'ils font plutôt trois bran

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