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Que leurs tendres écrits, par les graces dictés,
Ne quittent point vos mains, jour et nuit feuilletés :
Seuls par leurs doctes vers ils pourront vous apprendre
Par quel art, sans bassesse, un Auteur pent descendre
Chanter Flore, les Champs, Pomone et les Vergers;
Au combat de la flûte animer deux Bergers, etc.

CHAPITRE I V.

Origine de la Poesie Pastorale.

Si l'Eglogue est née parmi les Ber

gers, elle doit être un des plus anciens genres de la Poésie la profession de Berger étant la plus naturelle à l'homme, et la premiere qu'il ait exercée. Il est aisé de penser que les premiers hommes se trouvant maîtres paisibles d'une terre qui leur offroit en abondance tout ce qui pouvoit suffire à leurs besoins, et flatter leur goût, songerent à en marquer leur reconnoissance au souverain bienfaiteur; et que dans leur enthousiasme ils intéresserent à leurs sentimens les fleuves, les prairies, les montagnes, les bois, tout ce qui les environnoit. Bientôt, après avoir chanté la reconnoissance, ils célébrerent la tranquillité et le bonheur de leur état : et c'est pré

cisément la matiere de la Poésie pasto rale, l'homme heureux: il ne fallut qu'un pas pour y arriver.

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Il y avoit donc eu avant Théocrite, des chansons pastorales, des descriptions, des récits mis en vers, des combats poétiques, qui, sans doute, avoient été célebres dans leur tems. Mais comme il survint d'autres ouvrages plus parfaits, on oublia ceux qui avoient précédé; et on prit les chefs-d'oeuvres nou.. veaux pour une époque au-delà de. laquelle il ne falloit pas se donner la peine de remonter. C'est ainsi qu'Homere fut censé le pere de l'Epopée,. Eschyle de la Tragédie, Esope de l'Apologue, Pindare de la Poésie lyrique et Théocrite de la Poésie pastorale.. D'ailleurs, on s'est plu à voir naître celle-ci sur les bords de l'Anapus, dans les vallées d'Elore, où se jouent les zéphyrs, où la scene est toujours verdoyante, et l'air rafraîchi par le voisinage de la mer. Quel berceau plus digne de la Muse pastorale, dont le caractere

CHAPITRE V.

Caracteres des Pastorales Grecques.

IDYLLES DE THEOCRITE.

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THEOCR HÉOCRITE naquit à Syracuse, et vivoit environ deux cent soixante-dix ans avant Jesus-Christ. On pourroit regarder ses ouvrages comme la bibliotheque des Bergers, s'il leur étoit permis d'en avoir une. On y trouve recueillis une infinité de traits dont on peut former les plus beaux caracteres de la Bergerie. Il est vrai qu'il y en a aussi quelques-uns qui auroient pu être plus délicats; qu'il y en a d'autres dont la simplicité nous paroît trop peu assaisonnée; mais dans la plupart il y a une douceur, une mollesse, une naïvete à laquelle aucun de ses successeurs n'a pù atteindre. Ils ont été réduits à le copier presque littéralement, n'ayant pas assez de génie pour l'imiter. On pourroit comparer ses tableaux à ces fruits d'une maturité exquise, servis avec toute la fraîcheur du matin, et ce léger coloris que semble y laisser la rosée. La versi

fication de ce Poëte est admirable, pleine de feu, d'images, et sur - tout d'une certaine mélodie pastorale qui lui donne une supériorité incontestable sur tous les autres.

Ceux qui ne peuvent en juger par l'original, pourront du moins s'en former une idée imparfaite par quelques morceaux que nous allons traduire.

Le Poëte entreprend dans l'Idylle 11, de montrer à son ami, qu'il n'est pas d'autres remedes contre les passions que l'étude et le travail, et il lui cite l'exemple du Cyclope Polypheme.

Extrait du Cyclope.

"Ce fut ainsi que le Cyclope qui vé» cut parmi nous, l'antique Polypheme, » adoucit la rigueur de son sort, dans » le tems qu'il aimoit la Nymphe Gala

tée, et que le poil follet commençoit , seulement à fleurir sur son menton. » Son amour n'étoit pas comme on » dit, des fleurs et des roses : il oublioit

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tout le reste. Souvent ses brebis revin"rent d'elles-mêmes au bercail. Assis 22 sur la cime d'un rocher, et regardant » la mer, tous les jours dès l'aurore, 22 il chantoit ses ennuis.

2.O charmante Galatée! pourquoi re

22

jetez-vous un coeur qui vous aime? » Vous êtes plus blanche que le lait, » plus tendre qu'un agneau, plus légere » qu'une genisse qui bondit; mais plus » âpre que le raisin vert. Vous venez ici » quand le doux sommeil m'a fermé les » yeux; et quand il m'abandonne, vous » fuyez comme la timide brebis, à la » vue d'un loup cruel. Je commençai de » vous aimer, lorsque vous vîntes avec » ma mere cueillir des feuilles d'hya» cinthe sur la montagne. C'étoit moi » qui vous conduisois et depuis ce » tems-là, je n'ai pu cesser de vous » aimer; je vous aime encore. Mais vous » n'en êtes point touchée. Je sais pour» quoi vous me fuyez, je le sais c'est » parce que j'ai un sourcil hérissé qui » me couvre tout le front, et qui des» cend jusqu'à mes oreilles; c'est parce » que je n'ai qu'un oeil, et qu'un large » nez me tombe sur les levres. Mais » aussi, tel que je suis, je fais paître un "troupeau de mille brebis, dont je bois » le lait délicieux. Dans l'été, en au» tomne, dans la plus rigoureuse sai» son, j'ai toujours des fromages frais » mes éclisses sont toujours remplies. » Il n'est point de Cyclope qui joue » mieux que moi du chalumeau. Souyent je chante vos attraits et mes

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