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ANALOGIES LINGUISTIQUES.

DU FLAMAND

DANS SES RAPPORTS AVEC LES AUTRES IDIOMES
D'ORIGINE TEUTONIQUE,

Par P. LEBROCQUY.

Ich hatte keine Lieblingsmeinung, keine Hypothese
zum Grunde zu legen; sondern ging unmittelbar von
dem aus was ist, und wie es ist, ohne mich um das zu
kümmern, was seyn kann, oder was seyn sollte.

Je n'avais pas à prendre pour base quelque idéo
favorite, quelque hypothèse de prédilection; mais
j'adoptai pour point de départ immédiat ce qui est et
comme cela est, sans m'inquiéter de ce qui pourrait ou
devrait être.

ADELUNG, MITHRIDATES, préface, page XI.

BRUXELLES,

Librairie ancienne et moderne de A. VAN DALE, éditeur,

rue des Carrières, No 30.

1845.

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Nous écrivons un livre qui traite spécialement du flamand, qui préconise la connaissance du flamand comme un moyen infaillible de savoir dans un espace de temps fort court tous les idiomes qui ont avec lui une origine commune, qui vante ce même flamand comme bien supérieur à la langue française, et cependant ce livre, nous l'écrivons en français. On pourra nous demander la raison de cette bizarrerie apparente.

Sans doute il eût été plus sûr et plus commode pour nous de nous servir de notre langue maternelle; mais le but même de notre publication nous force à renoncer à cet avantage; nous nous adres

sons particulièrement à des gens qui ne veulent ou ne savent pas lire le flamand.

Nous nous adressons d'abord et surtout à ceux des Belges flamands qui, encore esclaves d'anciens préjugés, s'obstinent à méconnaître la langue de leurs pères, et qui, à coup sûr, n'ouvriraient jamais un livre écrit dans l'idiome dédaigné.

Nous nous adressons ensuite aux Belges wallons qui s'imaginent faussement que la connaissance de la langue de leurs compatriotes ne pourrait leur servir qu'à converser avec les prolétaires et les paysans de trois ou quatre provinces du royaume.

Nous nous adressons enfin aux Français euxmêmes et aux habitants de l'Europe méridionale en général. S'il arrive que quelques-uns d'entre eux lisent notre travail, ils auront l'occasion de se convaincre que dès qu'on s'est donné la peine d'apprendre une seule langue d'origine teutonique, on peut en fort peu de temps acquérir l'intelligence de toutes les autres vérité bien simple, mais dont on n'est pas assez pénétré en France, où les idiomes du Nord, quoique moins négligés qu'autrefois, ne sont cependant encore que l'objet d'une étude superficielle.

Voilà pourquoi nous avons cru devoir préférer l'emploi d'une langue qui, en dépit de ce qu'on dit à Paris et de ce qu'on répète à Bruxelles, n'a pas cessé d'être une langue étrangère pour tous tant que nous sommes de Belges flamands.

La tâche que nous entreprenons est vaste, trop vaste même pour une érudition philologique aussi bornée que la nôtre. Bien des détails nécessaires manqueront à notre ouvrage; nous faillirons, nous le craignons sérieusement, dans le développement de beaucoup d'autres; toutefois, nous espérons réussir à faire entrevoir du moins l'importance et l'utilité de l'idée pratique que nous cherchons à populariser. Le premier parmi les Belges nous serons entré dans une route ardue: nous n'y aurons pas marché bien loin, mais un jour peut-être des compatriotes plus savants et plus habiles, attirés par notre exemple, y descendront à leur tour et la parcourront et l'exploreront toute entière. Alors l'essai que nous avons tenté pourra être dans ses résultats ce qu'il n'est encore que dans son but, une œuvre éminemment nationale et toute civilisatrice.

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