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un centre de vie sociale et littéraire. La bonté, la grâce pleine de simplicité de lady Augusta, son empressement à accueillir les étrangers, l'art ingénieux qu'elle possédait d'obliger les autres et de faire accepter ses services, le secret évangélique, oserions-nous dire, qu'elle avait d'être toute à tous, sans flatterie ni dissimulation, rendirent l'hospitalité de l'abbaye pleine de charme et d'attrait.

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Les relations du doyen avec la cour devinrent peut-être, à partir de ce moment, plus fréquentes et plus intimes; mais il ne se laissa pas envahir par cet air amollissant "que sentait Massillon " quand il s'approchait de l'avenue de Versailles," et dont le venin caché se retrouvait dans sa prédication. Le doyen resta vaillant et hardi; sa pensée ne devint pas plus molle et plus émoussée, et son initiative ne s'affaissa pas sous le poids des dignités. Avec la noblesse de sa nature il comprit que la faveur de la cour n'était pas une tente pour le sommeil, mais un bouclier dont il était couvert pour aller en avant, et continuer les revendications sacrées de la vérité et de la liberté dans l'Eglise et dans l'opinion publique du pays.

S'il mit un soin jaloux à maintenir les privilèges des abbés mîtrés de Westminster, et leur indépendance à l'endroit de l'ordinaire, ce n'était pas dans une pensée mesquine de vanité ou de sécurité personnelle, pour contempler du rivage, d'une retraite inaccessible, les luttes déchaînées dans l'Eglise. Rien n'était plus contraire à sa nature généreuse. Ñ'ayant pas à soumettre ses décisions à l'évêque diocésain, il put s'abandonner à tous les élans de son cœur ; il tendit la main aux proscrits, aux suspects, à tous ceux qui avaient des démêlés avec une autorité oppressive, ou avec une opinion publique, égarée par les préjugés et la malveillance. Il se sentait obligé, par sa haute position, à combattre les étroitesses de son Eglise et de son peuple, et à porter en avant le drapeau de la tolérance, de la liberté, de la charité. Quand l'évêque de Port

Natal se trouva aux prises avec l'ignorance dévote, poursuivi par les dénonciations de ses collègues, qui prétendaient le déposer, il prit noblement sa défense dans la Convocation, dans l'assemblée du clergé inférieur de la province de Cantorbéry; et dans un mouvement admirable d'éloquence et de hardiesse, il prédit à tous ces clercs qu'on aurait depuis longtemps oublié leurs noms et leurs tristes procédés de zélateurs, qu'on parlerait encore de la sincérité et de l'esprit chevaleresque de l'évêque de Port-Natal. Non content d'avoir pris la défense de l'hérétique, il lui offrit publiquement la chaire de Westminster, en témoignage de son

Dans le méme esprit de largeur chrétienne et de respect pour toutes les manifestations de la vie morale, il autorisa l'érection, dans le sanctuaire de l'Eglise anglicane, d'un monument aux deux frères Wesley; il présida lui-même la cérémonie, fit chanter un hymne wesleyen, et invita des ministres wesleyens à prendre la parole. Enfin, pour mettre le comble à ses chrétiennes hardiesses, il donna la communion à un ministre unitaire, qui faisait partie de la commission de révision du Nouveau-Testament, et qui vint avec ses collègues consacrer leurs travaux en célébrant le repas de l'amour.

Un incident qu'on a grossi, et auquel on a prêté des motifs tout à fait étrangers à la nature da doyen, a attiré autour de son nom, parmi les journalistes de notre pays, un éclat fâcheux. Il avait usé du pouvoir souverain que lui conféraient ses fonctions de doyen pour autoriser l'érection d'un monument dans l'er ceinte de l'église à la mémoire du Prince impérial. Peut-être ne s'était-il pas assez souvenu, dans cette circonstance, de cette réserve de l'homme politique qui ne surveille pas seulement les sentiments qu'il exprime, mais est attentif aussi à ne pas fournir aux passions des hommes l'occasion ou le prétexte de se déchaîner. L'historien et l'homme de miséricorde l'avaient emporté sur toute autre considération. Il s'était souvenu que,

pendant la Terreur, une des chapelles de l'abbaye avait reçu la dépouille mortelle d'un prince d'Orléans, un frère du roi Louis-Philippe, et il ne lui déplaisait pas de réconcilier dans la mort, à l'ombre de la croix du Christ, deux familles royales qui avaient rempli ce siècle du bruit de leur rivalité. Trop fier pour céder à des exigences qui lui paraissaient manquer de générosité, malgré une lettre un peu vive, écrite sous le coup de l'atteinte portée aux privilèges du doyen de Westminster, il salua cependant, avec un sentiment de soulagement, le vote du Parlement; car il avait fini par être inquiet des mesures qu'il pourrait être appelé à prendre pour défendre le sanctuaire de la nation contre des démonstrations violentes. Son seul souci était qu'on se méprît en France sur ses sentiments, et qu'on le soupçonnât de favoriser une intrigue bonapartiste. Aussi fut-il touché de la façon élevée dont l'ambassadeur de France répondit à une députation qui venait, avec plus d'ardeur que de réflexion, irriter la jalousie de la France, en déclarant bien haut qu'il ne pouvait pas s'occuper de cette question qui n'était à aucun titre une question française. "M. Challemel-Lacour," écrivait-il quelques jours après à un ami, "a parlé admirablement."

Les sympathies du doyen pour la France n'étaient pas douteuses; il les avait exprimées dans une occasion solennelle du haut de la chaire de Westminster, devant le lord-maire, au lendemain de nos désastres, pour encourager ses concitoyens à contribuer largement au ravitaillement de Paris. Alors que tant de voix, en Europe et en Angleterre, s'écriaient avec une joie peu déguisée, "Elle est tombée, Baby

lone; elle est tombée !" et que les prédicateurs de morale célébraient les

jugements de la Providence, le doyen, en véritable disciple du Christ, rappe lait avec beaucoup d'à-propos et de finesse :

"We would remember that those on whom the tower of Siloam fell were not sinners above the rest of mankind.

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Puis il ajoutait dans un magnifique langage:

"Let us think for a moment of the scene of these unnamed, unnumbered woes-Paris, the capital of France. Let us for once speak of that great city not in its frivolous, but in its nobler aspects-not as the Babylon which made the nations drunk with the cup of her sorceries, but as the Athens of modern refine

ment, the clear luminous eye of Europe; not as the Lucifer who made the nations tremble, and scattered terror and desolation over the

earth, but as the bright star of the morning, which has heralded the dawn of many a glorious day in the progress of humanity not as the city of despotic rule or reigns of terror, of incredulity and of fanaticism, of the massacre of St. Bartholomew and the massacres of September, but as the city of heroic virtues all its own, of saintly and illustrious names, which are the glory of all lands, whose praise is in all the churches."

Quand il eut à choisir dans cette abbaye, où les morts illustres se pressent déposer le cercueil de sa femme, il en rangs si serrés, la place où il ferait choisit la chapelle où reposait le prince semble qu'elle sera plus près de cette de Montpensier. Là, disait-il, il me France qu'elle a tant aimée, plus près des nombreux amis qu'elle comptait dans ce pays.

Plus tard, quand la République sortit triomphante de l'aventure du 16 Mai, il écrivait :

"I congratulate you sincerely on the internal pacification of France. You know that my dear wife and I, malgré notre affection pour la France, were Germans in the war of 1870. But you have conquered us with a nobler victory than Waterloo or Sedan. Vicisti o Gallia by moderation, by patience, by enlightenment! France has never been more respected."

La chaire chrétienne, dans les Eglises d'Angleterre ou d'Amérique, n'est pas condamnée, comme dans nos Eglises réformées du continent, aux généralités et aux abstractions; son champ est plus vaste et moins borné ; rien de ce qui est humain, rien de ce qui peut éveiller un écho dans l'âme humaine, ne lui est étranger. Bien des fois on a relevé le caractère plus vif, plus varié, moins tendu des pré dicateurs catholiques, en opposition avec le ton un peu gourmé et pédant

de la chaire protestante, qui ne se permet pas un sourire, de peur de compromettre l'édification. On dirait que les Eglises dont l'acte d'adoration est assuré et préservé contre les imprudences ou les défaillances de la parole individuelle par une antique liturgie, sont moins jalouses de la gravité du sermon, et permettent au prédicateur plus d'abandon, des incursions plus larges dans le monde de l'actualité. Le doyen Stanley ne laissait passer aucun événement important, sans en tirer quelque leçon pour son auditoire; et le dimanche qui suivait les funérailles d'une de ces illustrations auxquelles il avait ouvert les portes de Westminster, il consacrait son discours à faire le portrait, à raconter la carrière et les services de l'homme de lettres, du clergyman, ou du grand politique que l'Angleterre venait de perdre. Si l'on détachait de leur cadre religieux ces esquisses faites d'un pinceau léger et plein de couleur, on aurait une galerie très variée de portraits vivants, et que n'aurait pas désavoués le crayon plus savant peutêtre, mais moins vif de Ste-Beuve.

L'éloquence du doyen-on l'a vu par la courte citation que nous avons faite d'un de ses discours-ne manquait pas d'ampleur et de mouvement; et si elle appartenait plutôt au genre tempérée, elle était lumineuse et persuasive. Ce n'était pas le coup de tonnerre qui terrasse, ni le coup d'aile qui vous transporte; mais il s'emparait de votre attention, il vous charmait, vous touchait, vous élevait sur des sommets ensoleillés et sereins, où l'on ouvre la poitrine avec joie à un air vivifiant. Il n'improvisait jamais; il lisait, avec gravité, avec une force réelle qui étonnait, sortant d'un corps si fragile, mais avec une sorte de monotonie. L'action oratoire manquait de variété et d'abandon; c'était toujours la même note. Du reste, personne n'avait l'oreille moins musicale que le doyen. Les beautés de l'harmonie étaient pour lui un monde fermé ; il ne s'en cachait pas. On s'étonne qu'un écrivain si abondant et si facile, un scholar si ac

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compli, n'ait pas cherché dans l'improvisation cette joie, cet abandon et cette chaleur communicative que la lecture ne pourra jamais donner. Il prétendait que le travail de la pensée, le souci de l'expression le priveraient d'une partie de ses forces oratoires, et ne lui permettraient pas d'accompagner sa parole de la même énergie, du même accent pathétique. En effet, quand je l'ai entendu prononcer un "speech dans un banquet, je n'ai plus trouvé l'orateur puissant et entraînant; le travail de la composition absorbait toutes ses facultés, il ne pouvait pas se donner. Les œuvres de Stanley ne sentent pas l'huile; elles sont venues d'un jet et facilement; elles ont toute la grâce des productions spontanées. Les qualités qui dominaient en lui, la promptitude de l'intelligence, l'imagination colorée, une sensibilité pittoresque, comme a dit un jour lord Beaconsfield dans une allusion manifeste au doyen, ne permettaient pas une longue gestation. Quand il était saisi par un sentiment ou par une idée, il avait à sa disposition tous les moyens de les traduire, de les exprimer sur l'heure; et comme il ne s'est pas aventuré dans les travaux de spéculation ou de systématisation, il a pu être, sans danger pour sa gloire, un génie prime-sautier.

D'une complexion délicate, de petite taille, son corps semblait n'être qu'un prétexte pour être, et pour retenir son esprit dans le monde visible. La vie des sens n'exerçait sur lui aucune séduction; elle n'avait pas de prise sur une nature qui n'était accessible qu'aux émotions et aux joies de la vie spirituelle. Au moyen-âge il eut été un grand jeûneur, car sans chercher les mérites faciles de l'ascétisme, il était toujours exposé à oublier les exigences de la bête. Il fallait qu'autour de lui on prévînt ces distractions et ces négligences du corps, qui se venge durement de ceux qui ne s'occupent pas de lui. La table n'était pour lui, comme pour le poète grec, qu'une entremetteuse d'amitié; et il estimait qu'il rentrait dans les devoirs de sa charge de réunir les hommes que les obligations de la

vie ou les préventions séparent, et de favoriser ces sympathies personnelles qui adoucissent les luttes de partis, et préparent les réconciliations des idées, trop souvent le paravent des plus mesquines questions de per

sonnes.

Il avait un amour singulier pour l'abbaye de Westminster. Tous ses goûts, en effet, y trouvaient leur aliment et leur satisfaction. Sans connaître le fétichisme des vieilles choses, il avait le respect et l'amour de tout ce qui est grand, de tout ce qui a duré, de tout ce qui a reçu l'empreinte des générations passées, de tout ce qui a servi d'abri ou d'étendard, dans le rude combat de la vie, à nos ancêtres; et s'il y a une grande légèreté à le qualifier de disciple de Darwin, comme l'a fait un journal d'ordinaire mieux informé, il est certain qu'il avait horreur de tout ce qui brise et interrompt l'évolution des sociétés humaines. Son tact historique était blessé par les procédés violents, et il était persuadé que la loi de l'histoire, la condition de la prospérité des sociétés humaines, comme de tous les organismes vivants, c'est la continuité. Il avait l'ambition de faire de Westminster un sanctuaire national, un panthéon pour tous les grands hommes de la nation, un asile pour la prière, pour l'élévation des âmes, un lieu de réunion pour toutes les œuvres d'instruction, de charité, d'ennoblissement. Les dernières paroles qu'on ait pu saisir autour de son lit de mort se rapportaient à cette noble ambition de la dernière période de son ministère. "Je me suis appliqué, à travers bien des faiblesses, à faire de cette institution un grand centre de vie religieuse et nationale dans un esprit vraiment libéral." Il avait pour cette noble abbaye quelque chose du sentiment du prophète pour le mont de Sion; et il caressait l'espoir que, dans la suite des temps, de toutes les parties de l'Angleterre, on accourrait pour y recevoir enseignement et y nourrir la flamme sainte du patriotisme.

La religion n'était pas pour lui un empire à côté d'un autre empire; il

Il

cherchait toujours à abaisser les barrières que les clercs élèvent avec un soin jaloux autour de leurs sanctuaires pour en éloigner la vie profane. était heureux de voir installée dans cette vieille église de St-Pierre toute l'histoire d'Angleterre avec son mélange de lumière et d'ombre. Il n'avait pas peur que la religion sombrât dans cette invasion de toutes les gloires humaines; il savait au contraire que de toutes ces vies évoquées par l'imagination des visiteurs, s'élèverait un de ces sentiments de mélancolie et d'admiration tout ensemble, qui enlèvent l'homme aux horizons fermés de la vie sensuelle, et le transportent d'une sainte aspiration dans le royaume de la vie idéale. Tandis que les théologiens atrabilaires couvrent de mépris et d'insinuations malveillantes les vertus qui n'ont pas grandi à l'ombre du dogme et des rites, le doyen se plaisait à retrouver son bien, je veux dire, l'idéal chrétien, parmi ceux qui n'ont pas fait profession explicite de sentiments religieux; et qui, par l'élévation de leur pensée, par leur dévouement à la justice, à l'honnêteté, par la bienveillance, n'en ont pas moins été de vaillants collaborateurs de l'œuvre de Dieu. Il ne se lassait pas d'être le cicerone de ceux qu'attirait la renommée grandissante de l'abbaye: il en montrait tous les recoins avec une piété filiale, et d'un mot heureux il caractérisait ces grandes mémoires. On ne sera pas étonné qu'il ait voulu concentrer et résumer dans un tableau tous ces souvenirs historiques, et l'Angleterre est fière et reconnaissante d'avoir son livre d'or écrit d'une telle

plume. Les Souvenirs historiques de Westminster sont venus s'ajouter aux Souvenirs historiques de Cantorbéry.

Whig par tradition de famille, il assistait avec une sorte d'inquiétude à l'avènement de la démocratie. Mais il avait puisé dans le commerce avec l'Evangile un sentiment vrai et profond de pitié, d'amour pour les petits, pour ceux qui peinent, et dont la vie pesante manque d'horizon. Trop naïf

de la chaire protestante, qui ne se permet pas un sourire, de peur de compromettre l'édification. On dirait que les Eglises dont l'acte d'adoration est assuré et préservé contre les imprudences ou les défaillances de la parole individuelle par une antique liturgie, sont moins jalouses de la gravité du sermon, et permettent au prédicateur plus d'abandon, des incursions plus larges dans le monde de l'actualité. Le doyen Stanley (ne laissait passer aucun événement important, sans en tirer quelque leçon pour son auditoire; et le dimanche qui suivait les funérailles d'une de ces illustrations auxquelles il avait ouvert les portes de Westminster, il consacrait son discours à faire le portrait, à raconter la carrière et les services de l'homme de lettres, du clergyman, ou du grand politique que l'Angleterre venait de perdre. Si l'on détachait de leur cadre religieux ces esquisses faites d'un pinceau léger et plein de couleur, on aurait une galerie très variée de portraits vivants, et que n'aurait pas désavoués le crayon plus savant peutêtre, mais moins vif de Ste-Beuve.

L'éloquence du doyen-on l'a vu par la courte citation que nous avons faite d'un de ses discours-ne manquait pas d'ampleur et de mouvement; et si elle appartenait plutôt au genre tempérée, elle était lumineuse et persuasive. Ce n'était pas le coup de tonnerre qui terrasse, ni le coup d'aile qui vous transporte; mais il s'emparait de votre attention, il vous charmait, vous touchait, vous élevait sur des sommets ensoleillés et sereins, où l'on ouvre la poitrine avec joie à un air vivifiant. Il n'improvisait jamais; il lisait, avec gravité, avec une force réelle qui étonnait, sortant d'un corps si fragile, mais avec une sorte de monotonie. L'action oratoire manquait de variété et d'abandon; c'était toujours la même note. Du reste, personne n'avait l'oreille moins musicale que le doyen. Les beautés de l'harmonie étaient pour lui un monde fermé ; il ne s'en cachait pas. On s'étonne qu'un écrivain si abondant et si facile, un scholar si ac

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compli, n'ait pas cherché dans l'improvisation cette joie, cet abandon et cette chaleur communicative que la lecture ne pourra jamais donner. Il prétendait que le travail de la pensée, le souci de l'expression le priveraient d'une partie de ses forces oratoires, et ne lui permettraient pas d'accompagner sa parole de la même énergie, du même accent pathétique. En effet, quand je l'ai entendu prononcer un speech " dans un banquet, je n'ai plus trouvé l'orateur puissant et entraînant; le travail de la composition absorbait toutes ses facultés, il ne pouvait pas se donner. Les œuvres de Stanley ne sentent pas l'huile; elles sont venues d'un jet et facilement; elles ont toute la grâce des productions spontanées. Les qualités qui dominaient en lui, la promptitude de l'intelligence, l'imagination colorée, une sensibilité pittoresque, comme a dit un jour lord Beaconsfield dans une allusion manifeste au doyen, ne permettaient pas une longue gestation. Quand il était saisi par un sentiment ou par une idée, il avait à sa disposition tous les moyens de les traduire, de les exprimer sur l'heure; et comme il ne s'est pas aventuré dans les travaux de spéculation ou de systéma tisation, il a pu être, sans danger pour sa gloire, un génie prime-sautier.

D'une complexion délicate, de petite taille, son corps semblait n'être qu'un prétexte pour être, et pour retenir son esprit dans le monde visible. La vie des sens n'exerçait sur lui aucune séduction; elle n'avait pas de prise sur une nature qui n'était accessible qu'aux émotions et aux joies de la vie spirituelle. Au moyen-âge il eut été un grand jeûneur, car sans chercher les mérites faciles de l'ascétisme, il était toujours exposé à oublier les exigences de la bête. Il fallait qu'autour de lui on prévînt ces distractions et ces négligences du corps, qui se venge durement de ceux qui ne s'occupent pas de lui. La table n'était pour lui, comme pour le poète grec, qu'une entremetteuse d'amitié; et il estimait qu'il rentrait dans les devoirs de sa charge de réunir les hommes que les obligations de la

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