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tre. D'autant plus que chacun des auteurs sacrés rapporte les faits d'une façon qui lui est propre. Il y a assez de diversité dans l'unité du récit, pour qu'on prenne un nouvel intérêt à chaque fois qu'il se représente. Joignez à cela la difficulté où l'on se trouve, quand on fait de la Concordance, de donner d'une seule fois les explications principales apportées par les Pères. Avec notre manière de procéder, au contraire, ce qu'on n'a pas dit une première fois trouve sa place avec un autre Évangéliste. Ces points de vue différents changent la scène; ils réveillent l'attention.

Je dois nommer les auteurs dont je me suis le plus servi. J'ai pris pour guide M. l'abbé Fillion, professeur au Séminaire Saint-Sulpice. Son commentaire sur les Évangiles est un travail achevé. Tout s'y trouve : exégèse, critique, connaissance de la tradition, théologie exacte, piété éclairée, par-dessus tout un sens très judicieux pour se décider dans les passages controversés; avec un tel maître, on ne peut errer. Parmi les Pères de l'Église, je m'en suis tenu à saint Augustin. La Chaîne d'or de saint Thomas d'Aquin,

les Commentaires de Cornélius à Lapide m'ont été d'un grand secours. Toutes les fois que j'ai rencontré Bossuet, je l'ai écouté religieusement. L'ouvrage de M. Wallon sur les Évangiles, traduction de Bossuet, avec les passages du grand évêque qui les expliquent, m'a souvent facilité mon travail.

Qu'il me soit permis en finissant de dire un mot sur la manière dont l'Évangile doit être lu. Cette lecture est d'un ordre tout particulier : il la faut faire à la lumière de la foi; on doit toujours la commencer et finir par la prière. C'est at Saint-Esprit qu'il appartient d'ouvrir notre cœur avant que la divine semence n'y tombe; comme aussi, à la féconder de sa grâce, une fois que nous l'avons reçue.

Quand on commence un chapitre, on doit le fire entièrement soit dans la Vulgate, soit dans la traduction qui l'accompagne. Rien ne remplace cette lecture, on prend pour ainsi dire possession du chapitre qu'on va étudier on s'en forme une idée d'ensemble. Que sont en effet les morceaux de l'Évangile que nous lisons le dimanche, à la messe, dans nos paroissiens? Ce sont des tableaux

détachés de leur cadre remis à leur place, ils ont une toute autre valeur. Chaque chapitre de l'Évangile est une journée du divin Maître nous le suivons comme faisaient les apôtres. S'il opère une guérison, un miracle, nous voyons les circonstances qui l'ont amené à le faire. S'il prononce un discours, nous suivons sa pensée, nous la voyons se développer sous nos yeux, nous savons à qui il s'adresse; le lieu où il se trouve, les gens qui lui parlent, les questions qu'on lui adresse, tout donne à sa parole un sens spécial, une importance particulière. Dans l'Évangile chaque chapitre se lit attentivement; chaque parole se médite et se pèse.

Lorsqu'une pieuse pensée se lève en votre cœur, cueillez-la précieusement. Apprenez-vous à chercher vous-même et à tirer de votre propre fonds. Ce qu'on a trouvé soi-même se retient mieux et vous est plus profitable. Pascal le dit très bien : « On se persuade mieux pour l'ordinaire par les raisons qu'on a soi-même trouvées, que par celles qui sont venues par l'esprit des autres. » (Pensées, I, pag. 175, édit. Faugère).

C'est alors que vous pourrez lire avec utilité les commentaires qui sont à la suite du texte. Recevez humblement ce qui vous est offert; choisissez ce qui va mieux à votre âme : il est impossible de tout goûter également.

Je me suis empressé de soumettre mon travail à l'examen de mes supérieurs ecclésiastiques j'en ai reçu la permission d'imprimer. Un prêtre doit toujours être prêt à corriger ce qui lui serait échappé de contraire à la saine doctrine de l'Église.

Viroflay, le 15 août 1896, Fête de l'Assomption de

la T. S. Vierge.

L'Abbé PERdrau.

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