QUATRIÈME INTERMÈDE. La scène représente les enfers. On y voit une mer toute de feu, 'dont les flots sont dans une perpétuelle agitation. Cette mer effroyable est bornée par des ruines enflammées; et au milieu de ses flots agités, au travers d'une gueule affreuse, paroît le palais infernal de Pluton. PREMIÈRE ENTRÉE DE BALLET. (Des furies se réjouissent d'avoir allumé la rage dans l'âme de la plus douce des divinités. ) DEUXIÈME ENTRÉE DE BALLET. (Des lutins, faisant des sauts périlleux, se mêlent avec les furies, et essaient d'épouvanter Psyché; mais les charmes de sa beauté obligent les furies et les lutins à se retirer.) FIN DU QUATRIÈME INTERMÈDE. ACTE CINQUIÈME. Psyché passe dans une barque, et paroît avec la boîte qu'elle a été demander à Proserpine de la part de Vénus. SCÈNE I. PSYCHÉ. EFFROYABLES replis des ondes infernales, Parmi vos Ixions et parmi vos Tantales, Parmi tant de tourments qui n'ont point d'intervalles, Est-il dans votre affreux séjour Quelques peines qui soient égales Aux travaux où Vénus condamne mon amour? Et depuis qu'à ses lois je me trouve asservie, Il m'a fallu dans ces cruels moments Si, parmi les rigueurs que sa haine déploie, Mes yeux pouvoient revoir, ne fût-ce qu'un moment, Je n'ose le nommer: ma bouche, criminelle S'en est rendue indigne, et, dans ce dur ennui, Dont m'accable à toute heure un renaissant trépas Est celle de ne le voir pas. Si son courroux duroit encore, Jamais aucun malheur n'approcheroit du mien; Pour me rendre insensible aux fureurs de la mère Je n'en veux plus douter, il partage ma peine; Lui-même il s'en impose une amoureuse loi. Mais que me veulent ces deux ombres Qu'à travers le faux jour de ces demeures sombres J'entrevois s'avancer vers moi? SCÈNE II. PSYCHÉ, CLÉOMÈNE, AGÉNOR. PSYCHÉ. CLÉOMÈNE, Agénor, est-ce vous que je voi? CLÉOMÈNE. La plus juste douleur qui d'un beau désespoir Cette pompe funèbre où du sort le plus noir AGÉNOR. Sur ce même rocher où le ciel en courroux Vous promettoit au lieu d'époux Un serpent dont soudain vous seriez dévorée, . Nous tenions la main préparée A repousser sa rage, ou mourir avec vous. Du haut de ce rocher, pour suivre vos beautés, Heureusement déçus au sens de votre oracle, Et su que le serpent prêt à vous dévorer Étoit le dieu qui fait qu'on aime, Et qui, tout dieu qu'il est, vous adorant lui-même, Ne pouvoit endurer Qu'un mortel comme nous osât vous adorer. AGÉNOR. Pour prix de vous avoir suivie Si nous ne pouvions être à vous? Qu'aucun des deux là-haut n'auroit revus jamais. Puis-je avoir des larmes de reste, Après qu'on a porté les miens au dernier point? Mais vous soupireriez, princes, pour une ingrate. Ce n'est point pour vous que je meurs. L'avons-nous mérité, nous dont toute la flamme PSYCHÉ. Vous pouviez mériter, princes, toute mon âme, |