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LE

BOUC ÉMISSAIRE

CHEZ

LES BABYLONIENS.

M. C. Fossey, dans son ouvrage récent, La Magie assyrienne1, nie absolument l'existence du bouc émissaire chez les Babyloniens (p. 85 ff). Il dit : « M. Prince a cru reconnaître dans celui de nos textes qui porte le numéro 44 (ASKT., p. 104-106) le prototype de ce rite, mais je n'y puis rien voir de semblable. » M. Fossey reconnaît qu'il y est parlé de boucs ou d'animaux de cette espèce, mais il ne semble pas comprendre que l'inscription indique très clairement une transmission de la maladie du patient à ces animaux, par contact immédiat. Dans l'inscription ASKT., 105, lignes 37 ss., nous lisons la formule : « Prends le bouquetin qui allège la douleur; place sa tête sur la tête du malade; du côté du roi, fils de son dieu (c'est-à-dire le patient), chasse-le; que sa salive dans sa bouche coule librement (soit lâchée); que le roi soit pur; qu'il soit

1 Paris, 1902; Ernest Leroux, éditeur. Compte rendu par moi : American Journal of Semitic Languages, avril 1903.

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sain.1 » Il me semble que M. Fossey se contredit à l'égard de cette inscription. Il dit, par exemple, p. 86: « M. Prince a compris qu'il s'agissait d'une superposition des membres du mouton sur les membres de l'homme. Malheureusement nadánu ne signifie pas placer sur», mais « donner », etc. » Mais, d'autre part, M. Fossey traduit le passage mentionné p. 453: place sa tête sur la tête du malade », ce qui est aussi ma traduction. Il est évident qu'il a confondu dans son commentaire le texte d'ASKT., 105, 37 avec une autre inscription à laquelle il fait allusion, mais qu'il ne cite cite pas. Il dit, par exemple, «<le mot napištu, qui signifie « vie », s'oppose absolument à une interprétation aussi matérielle » que la mienne; mais ce mot napištu « vie » ne s'y trouve pas du

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tout!

1 Ce texte sumérien est assez difficile et assez important pour qu'il soit permis d'en discuter l'interprétation. Mon savant contradicteur ne m'en voudra donc pas de joindre à son article quelques notes où j'indiquerai quelques-unes des raisons qui, sur plusieurs points, m'empêchent de me ranger à son opinion. — C. Fossey.

2 J'ai parlé successivement de deux textes, l'un ASKT. 105, et l'autre IV R 26, no 6 (no 26 de mes Textes magiques). Dans le premier il est bien question d'un contact du bir-hulduppu avec le malade, destiné à opérer la transmission de la maladie; mais, comme j'espère le montrer plus loin, le bir-hulduppu n'est pas un animal. Dans le second, il y a, et M. Prince a lu lui-même (JAOS., XXI, p. 15, infra) : kakkad urişi ana kakkad améli ittadin, ce qu'il a traduit (ib.) par : «the head of the urișu is placed in contact with the head of the man». A la ligne précédente, il y a dans l'assyrien : urișa ana napištišu (ittadin). J'avais donc raison de dire que nadânu (ittadin) ne signifie pas «placer sur» mais << donner», et de m'appuyer sur le mot napištu pour contester la traduction de M. Prince. C. F.

Dans le Pentateuque (Lév., xvi) nous lisons qu'au jour de l'expiation, Aaron, le grand prêtre, avait l'ordre d'entrer dans le sanctuaire où, après le rite de purification, il devait se revêtir des vêtements sacrés. Puis, deux boucs étaient choisis en offrande pour le péché; un veau également pour le péché et un bélier pour l'holocauste. Alors les deux boucs étaient placés devant Yahvé à l'entrée du tabernacle. Puis, Aaron tirait au sort les deux boucs, l'un pour Yahvé et l'autre pour le démon Hazazel. Le bouc sur lequel le sort de Yahvé tombait était sacrifié tout de suite en offrande pour le péché avec le veau et le bélier. Puis, le grand prêtre, mettant ses mains sur la tête du bouc vivant, confessait sur lui tous les péchés d'Israël qui, de cette façon, étaient transmis à l'animal. Un «< homme exprès » menait le bouc au désert, où l'animal était abandonné au démon Hazazel. Nous devons remarquer que le grand prêtre et la personne qui amenait l'animal devaient se purifier après ce rite transmetteur. Il est intéressant de noter aussi, à cet égard, qu'un usage semblable était observé avec les oiseaux, quand il s'agissait de purifier un malade de la lèpre. Si les pustules lépreuses avaient disparu du malade, le prêtre prenait deux oiseaux, l'un d'eux était tué et son sang versé dans un vase au-dessus de l'eau courante. Puis, avec le sang de l'oiseau mort, on aspergeait le patient. L'oiseau vivant, après avoir été plongé dans le sang et de cette façon infecté du fléau, était mis en liberté « hors de la ville, par les champs » (Lév., xiv, 53).

On doit remarquer à cet égard, au point de vue médical, que la disparition des pustules lépreuses est générale au commencement de la maladie. L'hyperémie initiale tend à diminuer et à rester latente jusqu'à l'approche de l'exacerbation ultérieure de la fièvre lépreuse, époque où les pustules reparaissent avec plus de force. En sorte que, malgré cette disparition, il ne faut point espérer.que la maladie ait disparu du système.

J'espère que ma traduction des inscriptions suivantes, qui sont seulement en sumérien, démontrera irréfutablement l'existence du bouc émissaire chez les anciens Babyloniens. Cette version est une reproduction, avec beaucoup de corrections et un commentaire plus explicite, de celle que j'ai publiée en 1900 (JAOS., XXI, 1-22). Les bouquetins sauvages cornus, décrits lignes 2-29, obv., sont évidemment des types de démons du même genre que les se'îrîm des Hébreux. Il leur est défendu d'approcher du malade1 (1. 6) et il leur est strictement ordonné, par le dieu Marduk, de partir « à la borne du grand abîme » (1.9). Après cette injonction divine, le prêtre se met à purifier le roi. Puis vient l'ordre : « qu'il chasse de là ces bouquetins cornus » (1. 16), qui doit indiquer la cérémonie du bouc émissaire, quoiqu'il n'y soit pas constaté que le bouc ait été mis en

1 Alors comment s'opère la transmission du mal du patient au bouc émissaire »? C. F.

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