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ba autem increpabat»

cos ut tacerent. At illi magis clamabant, dicentes: Domine, miserere nostri, Fili David. 32. Et stetit Jesus 9 et vocavit eos, et ait : Quid vultis ut faciam vobis?

33. Dicunt illi: Domine, ut aperiantur oculi nostri. 34. Misertus autem eorum Jesus, tetigit oculos eorum. Et confestim viderunt, et secuti sunt eum.

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ayez pitié de nous. Le peuple les

reprenait pour les faire taire; mais ils criaient » encore plus fort: Seigneur, fils de David, ayez pitié de nous. Jésus s'arrêta, » et les ayant fait venir, il leur dit : Que » souhaitez-vous que je vous fasse ? Ils lui dirent: Seigneur, que nos yeux soient » ouverts. Et Jésus en ayant pitié, leur

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Cependant le jour approchait où l'Agneau de Dieu devait laver dans son sang les péchés du monde, et cette innocente victime s'avançait vers l'autel où elle allait être immolée par les mains des pécheurs. Comme il continuait sa route vers Jésalem, «< il vint à Béthanie où était Lazare

Joan. 12. Venit Bethaniam, ubi Lazarus fuerat mortuus, quem suscitavit Jesus.

Ibid. Ante sex dies Pascha.

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qu'il avait ressuscité. » Ce bourg, qui se trouvait sur son chemin, n'était distant de la capitale que d'un peu plus d'une lieue. Jésus y arriva « six jours avant la Pâque', » en n'y comprenant ni le jour

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'S. Matthieu, avant de raconter l'histoire suivante, fait dire par Jésus-Christ à ses disciples: « Vous savez que la Pâque se fera dans deux jours. » On a voulu inférer de là qu'il y avait eu deux onctions, l'une deux jours avant la Pâque, et l'autre six jours auparavant, comme S. Jean le dit expressément. Il paraît constant qu'il n'y en a eu qu'une seule, et qu'il faut s'en tenir à la date marquée par S. Jean. S. Matthieu, qui se dispose à raconter la trahison de Judas, qui fût tramée en effet deux jours avant la Pâque, reprend auparavant l'histoire de l'onction qui en donna le dessein au traître. On conçoit qu'il a pu le faire ainsi, quoique cette histoire y fût antérieure de quatre jours. Ce qui montre, au reste, que c'est une seule et même onction, ce sont certaines circonstances qui n'ont pas pu se rencontrer dans deux événements différents. Tels sont prin

de son arrivée ni celui de la Pâque. C'était donc un vendredi; et comme il n'arriva que sur le soir où commençait le repos du sabbat, ce fut pour lui une raison de s'y arrêter. Ceux qui l'aimaient profitèrent avec joie de cette occasion de lui témoigner le tendre attachement qu'ils avaient pour sa personne. • Ils lui donnèrent là un souper dans la 2. Fecerunt autem ei .maison de Simon le lépreux. Ap- 3, in domo Simonis lecoenam ibi, Murc. 14,

paremment que c'était un de ces repas prosi.

publics où la coutume du pays ne permettait pas aux femmes d'être à table avec les hommes. Ainsi « Marthe servait, et le Lazare était un de ceux qui mangeaient avec Jésus. Pour Marie, » elle choisit encore la meilleure

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J. 12, 2. Et Martha ministrabat, Lazarus vero unus erat ex dis

cumbentibus cum eo.

part, et signala son amour d'une manière qui lui était propre. Elle prit une livre d'huile d'un

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nard excellent, et de grand prix

3. Maria ergo accepit libram unguenti, nardi pistici, pretiosi,

cipalement le murmure de Judas et de ses disciples et la réponse du Sauveur, qui sont partout exactement les mêmes. Quelle apparence y a-t-il que les disciples eussent redit, après quatre jours, ce qui devait leur attirer une réprimande pareille à celle qu'ils avaient déjà essuyée, et qu'ils ne pouvaient pas avoir sitôt oubliée ?

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* On croit que c'est le même que Simon le Pharisien, chez qui la pécheresse que nous avons dit n'être pas différente de Marie, arrosa de ses larmes les pieds du Sauveur. Il est appelé Simon le lépreux, soit qu'en effet il eût eu la lèpre, et que Jésus-Christ l'en eût guéri; car actuellement il ne l'avait pas, puisqu'il était permis de manger avec lui. Ou bien ce pouvait être un nom de famille venu originairement de ce que quelqu'un de ses ancêtres avait été lépreux, comme nous voyons parmi nous des gens qui s'appellent le roux, le borgne, le bossu, le sourd, sans avoir ces défauts corporels. Cette façon de parler, ils lui donnèrent un souper, a fait mettre en question si ce fut Simon qui en fit la dépense. Il est plus probable que ce fut lui, quoique plusieurs doutent si ce ne fut pas plutôt Lazare et ses deux sœurs, ou même tous les habitants de Béthanie qui étaient singulièrement affectionnés au Sauveur, ce qui n'est pas impossible. En ce cas, il faudrait dire que l'on avait choisi la maison de Simon le lépreux, comme étant la plus convenable, et cela apparemment parce qu'elle était la plus spacieuse.

3 Dans le texte, pistici: ce mot, qui vient du grec, paraît signifier proprement fidèle; ici il veut dire du nard pur, qui ne trompe pas, parce qu'il n'est pas mélangé ; car toute liqueur précieuse est sujette au mélange. C'est dans ce sens que les auteurs latins l'appellent quelquefois du nard pur et sincère, nardụm

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et unxit pedes Jesu, et extersit pedes ejus capillis suis :

Marc. 14, 3, et fracto alabastro, effudit super caput ejus, Matth. 26, 7, recumbentis;

J. 12, 3. Et domus impleta est ex odore unguenti.

4. Dixit ergo unus ex discipulis ejus, Judas Iscariotes, qui erat eum traditurus:

5. Quare hoc unguentum non trecentis vendidit denariis, et datum est egenis?

6. Dixit autem hoc, non quia de egenis pertinebat ad eum, sed quia fur erat, et loculos habens, ea quæ mittebantur portabat.

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elle en arrosa les pieds de Jésus, et les >>> lui essuya avec ses cheveux; et ayant cas» sé le vase ', elle répandit ce qui restait » de cette liqueur sur sa tête 2 pendant qu'il était à table, et la maison fut remplie de l'odeur du parfum. Alors Judas Iscariote, l'un des disciples de Jésus, et celui qui devait le livrer, dit: Que n'a» t-on vendu cette liqueur trois cents deniers, et que ne les a-t-on donnés aux pauvres? Ce qu'il dit, non qu'il s'in» téressât pour les mais parce » que c'était un voleur, et qu'étant chargé » de la bourse, il avait entre les mains ce

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pauvres,

qu'on y mettait. » Cependant la raison était spécieuse, et les disciples, qui la crurent sincère, entrèMarc. 14, 4. Erant rent par esprit de charité dans les sentiautem quidam indigne ferentes intra ments de cette âme vénale. « Quelques-uns semetipsos, et dicentes: Utquid perditio s'indignèrent » à son exemple « et dirent ista unguenti facta est?

5. Poterat enim unguentum istud venun dari plus quam trecentis denariis, et dari pauperibus. Et fremebant in eam.

Matth. 26, 10. Sciens autem Jesus,

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» comme lui : Pourquoi perdre cette liqueur? Car on en pouvait tirer plus de >> trois cents deniers d'argent, et les don» ner aux pauvres; et ils murmuraient fort contre elle. >>

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Elle faisait bien, et ils disaient mal.
Jésus, qui savait » ce qu'ils disaient,

puram et sinceram. S. Marc se sert du terme de spicati, qui signifie du nard tiré de l'épi, parce que le meilleur en effet se tirait de l'épi de cette plante, celui que l'on tirait des feuilles étant d'une qualité fort inférieure. Tout cela est renfermé dans le mot excellent.

'Ce vase était d'albâtre; le casser pour répandre le parfum jusqu'à la dernière goutte, c'était faire le plus grand honneur qu'il fût possible de faire en ce genre.

2 S. Matthieu et S. Marc ne parlent que de l'onction de la tête, et S. Jean que de celle des pieds; la première était d'usage, et non la seconde. Marie fit les deux ; mais les uns ne disent que ce qui se faisait ordinairement, et l'autre que ce qui était particulier à cette sainte femme, et ce qui paraît avoir été propre ment sa dévotion.

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Ait illis Quid molesti estis huic mulieri? Marc. 14, ǹ 6. Bonum opus operata est

in me.

voulut en même temps les instruire et la défendre. Ainsi, sans s'arrêter à démasquer l'hypocrisie du traître, dont il ménagea la réputation jusqu'au bout, il se contenta de réfuter la raison qu'il avait apportée le premier, et à laquelle les autres s'étaient laissé entraîner. « Il leur dit donc, adressant la parole à tous : « Pourquoi » faites-vous de la peine à cette femme? » c'est une bonne action qu'elle vient de » faire à mon égard 3. Car vous avez toujours des pauvres avec vous, et vous » pouvez leur faire du bien quand vous » voudrez; mais, pour moi, vous ne m'a»vez pas toujours. Elle a fait ce qu'elle pouvait; car, en répandant ce parfum

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» sur mon corps, elle l'a fait pour m'ense

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velir * : elle a embaumé mon corps par

>> avance. Je vous le dis en vérité, dans

7. Semper enim pauperes habetis vobiscum; et cum volueritis, potestis illis benefacere: me autem non semper habetis. 8. Quod habuit hæc,fecit.

Hatth. 26, 12. Mittens enim hæc ungu

entum hoc in corpus meum, ad sepelien

dum me fecit. Marc. 14, 8. Prævenit un

gere corpus meum in

sepulturam. 9. Amen

dico vobis: ubicumque prædicatum fue

3 Il est des temps où il faut vendre jusqu'aux vases sacrés pour nourrir les pauvres; ce sont les temps de famine. Dans les temps ordinaires, il est toujours bon et quelquefois il est mieux de faire servir ses pieuses libéralités à honorer JésusChrist par la décoration de ses autels. On sait que tout le monde n'est pas de ce sentiment; mais c'est celui de Jésus-Christ, et l'opinion contraire a Judas pour

auteur.

S'il est vrai, comme tout le monde convient, que la décence et la splendeur du culte extérieur sert à nourrir et à augmenter la piété, il s'ensuit qu'y contribuer c'est faire une aumône spirituelle.

4 On lit dans S. Jean: Laissez-la garder ce parfum pour ma sépulture; ce qui ne peut s'entendre que de cette manière: Ne trouvez pas mauvais qu'elle ait gardé ce parfum pour ma sépulture; car Jésus-Christ ne pouvait pas dire qu'on lui laissât garder pour l'avenir ce qu'il approuvait qu'elle répandît actuellement. Ce sens que nous donnons aux paroles de S. Jean est celui des deux autres évangélistes, S. Matthieu et S. Marc; et c'est par eux que nous l'expliquons. Le Sauveur dit que Marie avait gardé ce parfum pour sa sépulture, parce qu'il était sur le point de mourir; qu'il savait qu'après sa mort elle aurait le désir d'embaumer son corps; mais qu'elle en serait empêchée par sa résurrection. Or, il voulut qu'elle eût la consolation de lui avoir rendu ce devoir avant sa mort, puisqu'elle ne pouvait pas le lui rendre après; c'est ainsi qu'elle a embaumé son corps par avance. On tient que cette pensée lui fut suggérée par le Saint-Esprit; mais on ignore si le Saint-Esprit lui en avait révélé le mys

tère.

rit Evangelium istud in universo mundo, et quod fecit hæc, narrabitur in memoriam ejus.

>> tout l'univers, en quelque lieu que cet

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Evangile soit prêché, ce qu'elle a fait se » racontera aussi en mémoire d'elle '. » La prophétie est accomplie, et le bruit de cette action a retenti jusqu'aux extrémités de la terre. Ceux qui l'avaient censurée d'abord en ont été eux-mêmes les hérauts. En la consignant ensuite dans les livres saints, ils en ont immortalisé la mémoire. Tous les âges l'ont sue et la sauront : les bouches les plus éloquentes l'ont louée et la loueront jusqu'à la fin des siècles. Plus la chose pourrait paraître peu considérable en elle-même, plus l'accomplissement de la prophétie qui lui promet cette gloire éclatante et éternelle doit paraître miraculeux; et c'est avec raison que cet accomplissement a été regardé comme une des preuves de la vérité de la religion.

Nous avons celle-ci que les Juifs n'avaient pas. Ils en avaient une autre que nous avons pareillement, mais qui était beaucoup plus frappante pour eux que pour nous, parce que l'on est toujours beaucoup plus frappé de ce que l'on voit; c'est la résurrection de Lazare arrivée dans un lieu et dans un temps qui servait à relever encore l'éclat de ce prodige. C'était pour ainsi dire aux portes de Jérusalem, et lorsque la proximité de la Pâque attirait dans cette grande ville une multitude innombrable de Juifs de toutes les nations qui sont sous le soleil. Quel désir impatient ne devaient-ils pas avoir de voir un homme ressuscité depuis peu de jours? Et ce désir, combien devait-il être augmenté par la nouvelle qui venait de se répan

Les exploits des héros les plus vantés n'ont point été célébrés si hautement ni si universellement que cette action de Marie. La gloire qu'elle en recueille sur la terre n'est que l'ombre de celle qu'elle en recueillera éternellement dans les splendeurs des saints. Ainsi seront glorifiés ceux que le Roi de gloire aură voulu glorifier. Esther, vi. Mais il ne voudra glorifier que ce qui aura été fait pour sa gloire : tout le reste sera réprouvé. L'éclat du bel esprit, de la valeur et des conquêtes sera enseveli dans les ténèbres de l'abîme. Aux ténèbres d'une vie obscure, mais innocente et vertueuse, succédera une gloire plus éclatante que les astres du firmament. Tel est l'objet de l'ambition des saints, qui peut les faire regarder comme les plus ambitieux, en même temps qu'ils sont les plus humbles de tous les hommes.

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