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dre, que l'auteur du miracle était arrivé à Béthanie, et qu'il était facile de voir deux hommes si merveilleux parler et manger ensemble?« Aussi, grand nombre de

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Juifs, ayant appris que Jésus était en ce

» lieu-là, y allèrent, non-seulement à cau

» se de Jésus, mais aussi pour voir Lazare qu'il avait ressuscité d'entre les morts. »

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J. 12, 9. Cognovit Judæis quia illic est; ergo turba multa ex

et venerunt non propter Jesum tantum, sed ut Lazarum vide

rent, quem suscitavit a mortuis.

Ce spectacle produisit l'effet qu'il devait naturellement produire, c'est-à-dire qu'il porta la conviction dans tous les esprits. Ceux qui avaient le cœur droit se rendirent à l'évidence et devinrent fidèles. Ceux qui l'avaient méchant et endurci reconnurent la vérité de la seule manière dont les méchants reconnaissent la vérité qui les offense, c'est-à-dire avec un surcroît de rage et un redoublement de crimes. Ce qu'ils ne pouvaient contester, ils prirent le parti de l'anéantir; et, afin qu'il n'en restât plus aucun vestige sur la terre, après avoir résolu comme on l'a dit la mort de Jésus, « les princes des prêtres délibérèrent de faire mourir aussi Lazare, parce que plusieurs des Juifs les quittaient à cause

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10. Cogitaverunt au tem principes sacer

dotum ut et Lazarum

multi propter illum abibant ex Judæis, et

interficerent. 11. Quia

credebant in Jesum

Le jour le plus brillant de la vie mortelle du Sauveur, celui auquel il devait être reconnu publiquement pour le Messie et pour le roi d'Israël, était enfin arrivé. Il était de sa gloire que le gros de la nation en vînt jusque là; et si elle devait finir par le rejeter, il fallait qu'elle rendît ce témoignage contre elle même, qu'il avait donné des preuves suffisantes pour se faire reconnaître, puisqu'enfin elle l'avait reconnu, sans y être poussée par aucun autre motif que par la conviction de ce qu'il était. Les esprits y étaient disposés, non par des émissaires envoyés pour solliciter la multitude et pour mendier les suffrages; Jésus n'employa aucun de ces moyens qui furent tous employés contre lui; ses vertus, sa doctrine, et encore plus ses miracles, parlèrent seuls en sa faveur, surtout la résurrection de Lazare, arrivée récemment, et qu'on avait actuellement devant les yeux. Voilà quelles furent ses

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recommandations, et ce qui servit de préparatif à son triomphe. Que l'on ne s'attende pas à voir ici la pompe ordinaire aux triomphateurs. Tout y fut assorti au caractère de celui qui a dit de soi qu'il est doux et humble de cœur. Ses ennemis ne purent pas en conclure raisonnablement qu'il aspirait à la royauté, vers laquelle on ne s'avise guère de marcher dans l'équipage où il parut. On doit remarquer cependant que, suivant les mœurs du temps et du pays, cet équipage n'était pas, comme il nous le paraîtrait, bizarre et ridicule; il n'était que simple et modeste; et ce qu'il avait de simple donnait un nouveau lustre à la gloire du Sauveur, en faisant voir que les honneurs extraordinaires qu'il reçut ne furent pas enlevés et comme forcés par l'éclat terrible qui environne les rois de la terre, mais qu'ils furent rendus uniquement à la haute estime et à la profonde vénération que l'on avait conçue

pour sa personne.

Le repos du saint jour avait obligé Jésus à le passer tout J. 12, 12. In crasti- entier à Béthanie. « Le lendemain, » qui num autem, Matth.21, était le premier jour de la semaine, il se mit en marche avec tous ceux de sa suite. Comme ils approchaient de Jérusalem,

1, cum appropinquassent Jerosolymis,et ve nissent Bethphage ad montem Oliveti, tunc Jesus misit 2. Duos discipulos, dicens eis: Ite in castellum quod contra vos est. Marc. 11, 2, et statim introeuntes illuc invenietis, Matth. 21, 2, asinamalligatam,etMarc. 11, 2, pullum liga. tum. Matt. 21, 2,cum ea, Marc. 11, 2,super quem nemo adhuc hominum sedit. Solvite illum et adducite, 3. Et si quis vobis dixerit : Luc. 19, 31. Quare solvitis? sic dicetis ei : Quia Dominus operam ejus desiderat. Marc. 11, 3. Et continuo illum dimittet huc.

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• et qu'ils étaient déjà à Bethphagé, au pied du mont d'Olivet, Jésus envoya

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» deux de ses disciples, à qui il dit: Allez village que voilà devant vous; en y en>>trant, vous trouverez une ânesse attachée, et son ânon avec elle, qui est aussi

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>>

attaché, sur lequel on n'a point encore » monté. Détachez-le, et amenez-le moi. Que si quelqu'un vous dit : Pourquoi le >> détachez-vous? vous lui ferez cette ré»ponse: C'est que le Seigneur en a affaire; et aussitôt il vous le laissera aller. C'était parler en prophète et commander en maître. Par ce trait, et par d'autres semblables qui paraissent lui échapper, on voit que sa divinité se décelait jusque dans les moindres

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actions. L'accomplissement des prophéties en était une preuve encore plus certaine, • car tout cela se fit afin' que cette parole » du Prophète s'accomplît: Dites à la fille de Sion Voici votre roi qui vient à

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» vous, plein de douceur, monté sur une ânesse, et sur l'ânon de celle qui porte le

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Matth. 21, 4. Hoc autem totum factum

est, ut adimpleretur prophetam dicentem: quod dictum est per 5.Dicite filiæ Sion: Ecc

rex tuus venit tibi

mansuetus, sedens super asinam, et pullum filium subjugalis. 6. Euntes autem discipu

li fecerunt sicut præ

1 La prophétie n'était pas la cause de l'action, mais l'action était la cause de la prophétie; c'est-à-dire que Jésus-Christ ne faisait pas la chose parce qu'elle avait éte prédite de lui, mais elle avait été prédite de lui parce qu'il devait la faire. Cependant, parce qu'elle avait été prédite, Jésus-Christ ne pouvait plus manquer de la faire, et de cette manière la prédiction devenait à son tour la cause de l'action. Mais on voit qu'elle n'était cause que d'une action déjà résolue et décidée, ce qui n'était l'être que d'une manière bien impropre. Mais si l'action est la cause de la prophétie, ce n'est pas l'action, mais la prophétie qui, par son accomplissement, devient preuve de la religion. Ce qui prouve donc ici que Jésus-Christ est le vrai Messie, ce n'est pas d'être entré dans Jérusalem monté sur un ânon, mais d'avoir accompli la prophétie qui annonçait que le Messie entrerait ainsi dans Jérusalem.

Car les Juifs mêmes reconnaissent que cette prophétie regarde le Messie. Mais ne pourrait-on pas dire qu'un faux Messie aurait pu aisément se l'approprier, et par conséquent qu'elle ne prouve rien en faveur de Jésus-Christ? Voici ce que l'on peut répondre à cette objection : 1° Quoiqu'il ait paru plusieurs faux Messies, cependant il n'est arrivé à aucun d'entrer dans Jérusalem de la manière qui avait été prédite, et dont Jésus-Christ y est entré. Il se trouve donc, par l'événement, que cette prophétie convient à Jésus-Christ, exclusivement à tous autres. Elle prouve donc pour lui et pour lui seul, conclut saint Chrysostôme, de qui est ce raisonnement. 2o Ce n'est point chaque prophétie prise séparément, c'est l'assemblage de toutes les prophéties qui démontre que Jésus-Christ est le véritable Messie. Ainsi, quand même chacune en particulier ne prouverait rien, cependant elles prouvent toutes, parce que tou tes contribuent à la preuve du tout, comme des poids qui, séparés, n'emporteraient pas la balance, et qui, réunis, l'emportent. 3o Outre la preuve qui résulte de l'ensemble, il est des prophéties qui prouvent par elles-mêmes, parce que l'imposture n'a jamais pu se les adapter. Telles sont, par exemple, les principales circonstances de la passion du Sauveur, décrites par les Pro phètes aussi exactement que par les évangélistes, comme sa flagellation, son crucifiement, sa bouche abreuvée de fiel et de vinaigre, ses vêtements partagés et sa tuníque tirée au sort, sou côté percé, ses os conservés dans leur entier, tandis qu'on brisait ceux des compagnons de son supplice. Il ne vient à l'esprit de personne que Jésus-Christ ait pu s'entendre avec ses bourreaux pour qu'ils lui fissent tous ces traitements ni plus ni moins,

cepit illis Jesus. Marc.

11, 4. Et abeuntes invenerunt pullum ligatum ante januam foris in bivio, Luc. 19, 32, sicut dixit illis; Marc. 11, 4, et solvunt, eum. Luc. 19, 33. Solventibus autem illis pullum, dixerunt domini ejus ad illos: Quid solvitis pullum? Marc. 11, 6. Qui dixerunt eis sicut præceperat illis Jesus: Luc. 19, 34. Quia Dominus eum necessarium habet. Marc. 11,

6. Et dimiserunt eis. Matth. 21, † 7. Et adduxerunt asinam et

pullum, Marc. 11, 7, ad Jesum, Matth. 21,

7, et imposuerunt super eos vestimenta sua, et eum desuper

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» joug'. Les disciples s'en allèrent, et fi» rent ce que Jésus leur avait ordonné. Ils trouvèrent, comme il leur avait dit, l'â» non attaché dehors, devant une porte en» tre deux chemins, et ils le détachèrent. » Dans le temps qu'ils détachaient l'ânon, > ceux à qui il appartenait leur dirent : >> Pourquoi détachez-vous cet ânon? C'est, répondirent-ils, ainsi que Jésus leur avait ordonné, que le Seigneur en a affaire; et ces gens leur laissèrent emme» ner l'ânon. Ils amenèrent à Jésus l'ânes»se avec l'ânon, et les ayant couverts de

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On lit ces paroles au chap, 9 du prophète Zacharie, . 9 : Fille de Sion témoignez une grande joie; fille de Jérusalem, poussez des cris d'allégresse voici votre Roi, le Juste et le Sauveur, qui vient à vous. Il est pauvre, et il est monté sur une ânesse, et sur un poulain fils d'une ânesse. Cette version est celle de la Vulgate. S. Matthieu a suivi celle des Septante; il a omis quelques mots qui ne font rien au sens, et le mansuetus, plein de douceur, au lieu de pauper, est pris des Septante. Les deux mots hébreux qui les signifient se ressemblent fort, et ils ont la même origine. On remarque à ce propos qu'une humble douceur accompagne ordinairement la pauvreté. Si la remarque est juste, ceux que les richesses auraient rendus hautains et insolents gagnent plus qu'ils ne perdent à n'en avoir pas.

2 On lit dans le grec: Ils le firent asseoir sur eux; c'est-à-dire sur les deux animaux, quoique cela puisse signifier aussi sur les vêtements dont on les avait couverts. S. Matthieu est le seul des quatre évangélistes qui parle de l'ânesse ce qui est cause que la plupart des interprètes croient que le Seigneur ne monta que sur l'anon. Cependant, lorsque le Seigneur envoie les chercher, il fait dire par ses disciples que le Seigneur a besoin d'eux ; c'est sur les deux que les disciples étendent leurs vêtements; et, ce qui est encore plus décisif, le prophète Zacharie dit en termes formels qu'il vient, monté sur une ânesse et sur un poulain fils de l'ânesse. Ainsi la lettre paraît signifier clairement qu'en effet il s'assit sur les deux, non pas en même temps et conjointement (cette idée bizarre n'est venue à personne), mais successivement c'est-à-dire qu'il fit une partie du chemin sur l'ânesse, et qu'en approchant de Jérusalem il monta sur l'ânon, sur lequel il y fit son entrée; et voilà pourquoi trois évangélistes n'ont parlé que de l'ânon. Il n'y a rien là d'impossible ni d'absurde,

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qui est écrit: Ne craignez point, fille de » Sion; voici votre roi qui vient, monté » sur le poulain d'une ânesse. Les disciples » n'entendirent point cela d'abord: mais, quand Jésus fut dans sa gloire, ils se, » souvinrent alors que ces choses avaient » été écrites de lui, et qu'elles lui étaient arrivées. >>

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J. 12, 12. Turba multa quæ venerat ad diem festum, cum au

dissent quia venit Jesus Jerosolymam, 13. Acceperunt ramos pal

marum, et processerunt obviam ei, et cla

mabant: Hosanna, benedictus qui venit in nomine Domini, rex

A mesure que Jésus approchait de la capitale, il y répandait une vertu secrète qui remuait les cœurs et les attirait à lui. « Une foule de » monde qui était venue pour la fête, >> ayant ouï dire qu'il venait à Jérusalem, prit des branches de palmier, et alla au» devant de lui, en criant : Hosanna3, béni » soit le roi d'Israël, qui vient au nom du Seigneur. Pendant qu'il marchait, un grand nombre étendaient leurs vête» ments sur son passage, d'autres coupaient des branches aux arbres, et en jonchaient le chemin. Quand il fut près » de la descente du mont d'Olivet, tous » ceux qui faisaient profession d'être ses » disciples, lesquels formaient là plusieurs troupes, ravis de joie, se mirent à louer

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>> Dieu à haute voix sur tous les miracles

Israel. Matth. 21, 78.
Plurima autem turba

straverunt vestimenta
sua in via; alii autem

cædebant ramos de arboribus, et sternebant

in via. L. 19, 37. Et

cum appropinquaret jam ad descensum

montis Oliveti, cœperunt omnes turbæ discipulorum gaudentes laudare Deum voce magna super omnibus

et le sens littéral doit toujours être conservé, lorsqu'on peut le conserver sans blesser la raison ni la piété.

Les Pères ont trouvé ici un sens mystique. L'ânesse qui a porté le joug représente, selon eux, la nation juive, et le poulain indompté figure le peu ple gentil. La figure n'en séra que plus juste si Jésus-Christ, qui annonça l'Évangile aux Juifs avant de le faire annoncer aux gentils, est monté d'abord sur l'ânesse et ensuite sur l'ânon.

3 Ce mot hébreu signifie, sauvez-le, ou conservez-le : il répond à notre vivat; nous le chantons immédiatement avant le canon de la messe. Il est alors l'expression de la joie que nous cause la venue prochaine du Seigneur sur nos autels, et la profession éclatante de la foi de la présence réelle.

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