ภาพหน้าหนังสือ
PDF
ePub

Ah! voilà que vous reculez encore, mon petit monsieur!

Non, non, mais réfléchissez vous-même.

-Vous me mettez hors de moi avec vos lenteurs. Pour la dernière fois, je vous le déclare; vous allez me promettre de vous marier. Sinon, je vous rosse comme une bête et comme un lâche.

Descendons au jardin, » murmura Paul.

Soudain la porte s'ouvrit, et la nourrice de Paul, la vieille Euphémie se précipita dans la chambre pâle et défaite, et se jetant par terre et embrassant les genoux de son jeune maître.

< Mon petit père, lui dit-elle, mon enfant chéri, que vas-tu faire? Ne désole pas tes pauvres serviteurs, mon petit père. Viens, mon doux pigeon, cet homme te tuera. Éloigne, éloigne ces armes. Mon enfant, je t'en conjure, crains Dieu.»

En même temps apparurent à la porte une quantité de gens effarés, et des vieillards à longue barbe.

α

Retire-toi, Euphémie, retire-toi.

Non, non, cher maître, je ne me retirerai pas. A quoi donc penses-tu ? et que répondrons-nous à Athanase, quand il reviendra? Il nous chassera comme des misérables! Et vous, ajouta-t-elle, en se tournant vers les paysans, pourquoi restez-vous là, immobiles? Prenez par les épaules cet hôte maudit, jetez-le dehors, et qu'on ne le revoie plus ici.

-Rogatchef! s'écria Basile furieux.

- Tu es folle, Euphémie, dit Paul avec douceur, et tu me déshonores. Va-t-en à la garde de Dieu. Et vous autres, retirez-vous. »

Basile s'approcha de la fenêtre, tira de sa poche un sifflet d'argent, et donna un signal auquel Boursier répondit. Puis il revint près de Paul, et lui dit :

« Cette comédie va-t-elle finir?

- Je vous en prie encore, répondit Paul, accordez-moi jusqu'à demain pour faire mes dernières dispositions.

Allons, je vois, répliqua Basile, de quelle façon il faut vous parler.... » Et il leva sa canne.

A ce geste, Rogatchef, d'une main repoussant Euphémie, et de l'autre tirant son épée, franchit brusquement le seuil de la porte qui s'ouvrait sur le jardin. Basile le suivit. Tous deux entrèrent dans un petit pavillon en bois, décoré de peintures chinoises, en fermèrent la porte et se mirent en garde. Rogatchef avait pris quelques leçons d'escrime; mais, en ce moment, il savait à peine se tenir sur la défensive. Le visage pâle, la poitrine comprimée, il regardait d'un air effarouché Basile, qui, évidemment, jouait avec son épée. Des cris se firent entendre; des paysans accouraient du côté du pavillon. Tout à coup, un accent lamentable arriva aux oreilles de Paul. Il reconnut la voix de son père. C'était son père, en effet, qui, les cheveux en désordre, les mains élevées en l'air, accourait en tête des paysans.

Par un rapide et vigoureux mouvement, Basile fit tomber l'épée de Paul:

<< Marie-toi, lui dit-il; assez de sottises comme cela! -Non, répondit Paul en tremblant.

[ocr errors]

Athanase approchait.

« Tu ne veux pas ? »

Le jeune homme fit un signe de tête négatif. << Eh bien ! que ton sort s'accomplisse! »

Et il lui plongea son glaive dans la poitrine.

La porte du pavillon s'ouvrit. Le vieux Rogatchef trouva son fils mourant. Mais déjà Basile s'était échappé par la fenêtre.

Deux heures après, il entrait dans la chambre d'Olga, qui frissonna à son aspect. Il la salua en silence, et, tirant

de nouveau son épée, il l'enfonça à l'endroit du cœur dans le portrait de Paul. Olga poussa un cri et tomba à la renverse. Il se rendit ensuite près de sa mère qu'il trouva à genoux devant les saintes images:

Ma mère, dit-il, nous sommes vengés.

La pauvre femme frissonna et continua ses prières. Basile partit pour Pétersbourg. Il en revint deux ans plus tard, la langue et le corps paralysés. Anna et Olga étaient mortes. Il mourut bientôt aussi dans les bras de Jouditch, qui prenait soin de lui comme d'un enfant et qui seul comprenait son bégayement.

FIN.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]
« ก่อนหน้าดำเนินการต่อ
 »