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Ephrem, où le Sauveur s'était retiré après la résurrection de Lazare, est placé par les géographes au nord-est de Jérusalem, sur la frontière de la Judée et de la Samarie, ou, comme on parlait plus anciennement, sur les confins des tribus d'Ephraïm et de Benjamin. De là, pour aller à la capitale, on ne peut point passer par Jéricho sans faire un détour vers l'Orient. La qualité des chemins ou la nécessité de trouver des logements pouvait bien y obliger; mais, supposé qu'il n'y eût aucune de ces raisons, les grandes choses que Jésus avait à faire et à dire dans Jéricho étaient pour lui une raison suffisante de prolonger sa route pour y aller. Il prit donc son chemin par cette ville, et, dès les premiers pas qu'il fit sur son territoire, il y donna des témoignages de sa toute-puissante 35. Factum est autem, cum

bonté. Il approchait de Jéricho, lors

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qu'un aveugle qui était assis près du chemin, et qui demandait l'aumône, entendant passer une foule de monde, s'enquit de ce que c'était. On lui dit que

» c'était Jésus de Nazareth qui passait; et

Luc. 18,

appropinquaret Jeri

cho, cæcus quidam

sedebat secus viam

audiret turbam prætereuntem, interrogabat quid hoc esset, .37. Dixerunt autem

mendicans. 36. Et cum

ei, quod Jesus Nazarenus transiret. 38. Et clamavit dicens: Jesu, Fili David, miserere

mei. 39. Et qui præibant, increpabant eum ut taceret. Ipse vero multo magis clamabat: Fili David, miserere mei.

40. Stans autem Jesus jussit illum adduci ad se. Et cum appropinquasset, interrogavit illum, 41. Dicens: Quid tibi vis faciam? At ille dixit: Domine, ut videam. 42. Et Jesus dixit illi: Respie, fides tua te salvum fecit., 43. Et confestim vidit, et sequebatur illum magnificans Deum; et omnis plebs ut vidit, dedit laudem Deo.

Lu c. 19, 1. Et ingressus perambulabat

Jericho.

2. Et ecce vir nomi

ne Zachæus : et hic princeps erat publicanorum, et ipse dives; 3. Et quærebat videre Jesum quis esset; et non poterat præ tur

aussitôt il s'écria: Jésus, fils de David, » ayez pitié de moi. Ceux qui allaient de»vant le reprenaient', en lui disant de se taire; mais il en criait bien plus fort:

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Fils de David, ayez pitié de moi. Jésus » s'arrêtant, il le fit amener'; et quand l'aveugle se fut approché, il lui deman» da: Que souhaitez-vous que je vous » fasse 3? Seigneur, répondit l'aveugle, » que je voie. Voyez, lui dit Jésus, votre

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foi vous a sauvé. Il vit aussitôt, et il sui» vit Jésus, publiant les grandeurs de >> Dieu tout le peuple aussi, qui en fut témoin, rendait gloire à Dieu.

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» Jésus étant entré dans Jéricho, traver sait la ville » avec le surcroît de monde

que la guérison de l'aveugle avait amassé autour de lui. « Il y avait un homme nom

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mé Zachée, chef des publicains et fort

riche, qui cherchait à voir Jésus pour >> le connaître; mais, à cause de la foule,

1 Plus bas on les entendra murmurer, quoique avec aussi peu de succès, de ce que le Sauveur va loger chez un publicain. Deux sortes de gens de l'avis desquels on ne trouvera pas que Jésus-Christ ait été une seule fois, ceux qui critiquent et ceux qui rebutent : c'est que rien ne sympathise moins avec sa bénignité que la malignité des premiers, et avec sa douceur que la dureté des seconds.

2 Si, comme on le lui disait, il avait cessé de crier, peut-être le Sauveur ne l'eût-il pas fait approcher, et il serait demeuré aveugle. Ceux qui veulent aller à Dieu n'y arriveront jamais, s'ils ne commencent par mépriser les remontrances des gens du monde.

3 Une mère connaît parfaitement les besoins de son fils : elle veut néanmoins qu'il les lui déclare. Ce n'est pas seulement afin qu'il reconnaisse son autorité, c'est encore plus pour avoir le plaisir de l'entendre bégayer ses désirs, de le voir témoigner sa confiance; c'est pour exciter et pour nourrir sa reconn: Í3. sance par la facilité qu'elle montre à condescendre à ses volontés. Elle l'aime, et elle veut en être aimée : voilà ses motifs, qui sont aussi ceux de Dieu lorsqu'il exige que nous lui exposions nos besoins qu'il connaît mieux que nous mêmes.

» il ne le pouvait, étant fort petit. Si bien » que, courant devant, il monta sur un sycomore pour le voir '; car Jésus de

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4

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4. Et præcurrens ascendit in arborem sy comorum, ut videret

transiturus.

5. Et cum venisset ad locum, suspiciens Jesus vidit illum, et festinans descende,

dixit ad eum : Zachæe,

quia hodie in domo tua oportet me manere. 6.

» vait passer par cet endroit-là. Quand cum: quia inde crat » Jésus y fut, regardant en haut, il le vit, » et lui dit : Zachée, descendez vite, par• ce qu'il faut que je loge aujourd'hui >> chez vous. Zachée descendit prompte»ment et le reçut avec joie. Tout le » monde voyant cela en murmurait, di»sant que Jésus était allé loger chez un pécheur. » Ils ne savaient pas que, par l'opération invisible de la grâce, ́celui qu'ils appelaient un pécheur était déjà un saint. « Zachée

• se présentant devant le Seigneur, lui

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Et festinans descendit et excepit illum gaudens.

7. Et cum viderent omnes, murmurabant, dicentes quod ad hominem peccatorem divertisset.

8. Stans autem Zachæus, dixit ad Dominum: Ecce dimidium bonorum meorum, Do

mine, do pauperibus;

Il en est de Zachée à peu près comme de l'aveugle. Lorsque la foule empêchait le premier de voir le Sauveur, il ne cessa point de le désirer, comme l'aveugle ne cessa point de crier, quoiqu'il parût n'être pas entendu d'abord. Celui-ci ne fit point de cas de ce que lui disaient ceux qui voulaient le faire taire, et Zachée ne balança pas à monter sur le sycomore, démarche qui devait paraître bien étrange dans un homme de sa sorte, et qui pouvait aisément lui attirer les huées de la populace. La persévérance dans le désir, malgré les obstacles, et le peu de souci du qu'en dira-t-on, firent le salut de l'un et de l'au

tre.

"C'est-à-dire je donnerai, selon l'interprétation commune, qui est celle que nous suivons. Plusieurs l'entendent du présent. Selon eux, Zachée, pour répondre au murmure des Juifs, fait voir, en déclarant ce qu'il est accoutumé de faire, qu'il n'est pas si grand pécheur qu'ils le disent. En effet, un homme qui est dans l'habitude de donner aux pauvres la moitié de son bien, et de réparer au quadruple les torts qu'il lui arrive de faire par mégarde, car un homme si juste et si charitable ne peut pas en faire autrement; cet homme, dis-je, a le droit assurément d'être regardé comme un homme de bien. Donc Jésus-Christ ne pouvait plus ajouter que ce jour était pour cette maison un jour de salut. C'est cette réflexion qui a porté le gros des interprètes à regarder son discours comme la déclaration de ce qu'il voulait faire à l'avenir, et non de ce qu'il avait fait jusqu'alors. Cependant il n'était pas absolument impossible qu'avec tant de probité et de charité, Zachée ne fût pas en état de grâce. D'abord il est évident qu'il n'y aurait pas été s'il eût été gentil, comme quelques-uns le disent,

et si quid aliquem defraudavi, reddo quadruplum.

9. Ait Jesus ad eum :

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» chose, j'en rends' quatre fois autant2.

Quia hodie salus domui » Jésus lui dit : C'est aujourd'hui un jour

huic facta est, eo quod et ipse filius sit Abrahæ. 10. Venit enim Filius hominis quærere et salvum facere quod perierat.

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de salut pour cette maison, parce que

» Zachée est aussi un enfant d'Abraham";

» car le Fils de l'homme est venu chercher >> et sauver ce qui était perdu.

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Une marche si éclatante paraissait présager de grandes choses, et les esprits, surtout ceux des disciples, étaient dans une merveilleuse attente de ce qui allait arriver. Jésus travailla encore à les désabuser des idées fausses et flatteuses dont ils avaient tant de peine à revenir. Rien n'est plus clair, après l'événement, que la prophétie mystérieuse qu'il va leur faire;

quoiqu'il soit plus vraisemblable qu'il était juif; mais de plus, ne pouvait-il pas, lui qui était riche et publicain, se permettre quelque plaisir défendu? Il y a plus encore. La foi en Jésus-Christ était dès lors nécessaire au moins à ceux qui avaient eu l'avantage d'entendre ses discours et de voir ses miracles. En la donnant à Zachée, Jésus-Christ lui donnait donc ce qui était devenu pour lui de nécessité de salut, et, dans ce sens, il a pu dire encore que ce jour était pour cette maison un jour de salut. Ainsi, S. Pierre aurait pu le dire au centenier Corneille, quoique celui-ci fût adonné à toutes sortes de bonnes œuvres avant que le saint apôtre fût venu loger chez lui. Voilà les raisons principales sur lesquelles sont appuyées ces deux explications. Ceux qui voudraient voir ces raisons plus étendues, avec d'autres encore que nous ne rapportons pas, les trouveront dans l'Eclaircissement sur le discours de Zachée à Jésus-Christ, par M. l'abbé de Saint-Réal.

1. Restitution, de toutes les preuves de conversion la plus nécessaire, la moins équivoque, et plût à Dieu qu'on ne pût pas ajouter, la plus rare.

■ Si Zachée compte bien, comme on doit le présumer d'un homme de sa profession, il suit de son discours qu'au moins les trois quarts et demi de son bien lui appartenaient légitimement. On voit par là que ce publicain ne pouvait pas encore être appelé une sangsue publique.

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3 Tel maître, telle maison, pour l'ordinaire. On ne peut douter que Zachée, qui apparemment avait scandalisé la sienne, n'ait servi depuis à la sanctifier. L'obligation d'y travailler n'était pas moins étroite pour lui que celle de restituer le bien acquis.

4 Enfant d'Abraham, quoique publicain, supposé qu'il fût juif. Ceci répond au préjugé contre les publicains, que les Juifs semblaient ne plus reconnaitre pour leurs frères. Enfant d'Abraham selon l'esprit, supposé qu'il fût gentil; ce qui leur aurait appris qu'on est bien plus enfant d'Abraham par la foi que par le sang.

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