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au titre de Dieu fut loin d'émettre des innovations et de recourir à des images aussi singulières que les précédentes.

Apollonius, naquit à peu près dans les mêmes jours que le fils de Marie et que saint Paul, d'une famille distinguée de Thyane en Cappadoce. Il avait été élevé dans le même lieu d'où sortit l'apôtre des Gentils, dans la ville de Tarse où l'étude des lettres et de la philosophie grecques s'alliait, comme à Alexandrie et à Ephèse, à toutes les idées mystiques des Orientaux.

Sa jeunesse, son excessive beauté qui lui attirait partout l'admiration, son intelligence et l'ardeur de son âme lui inspirèrent d'offrir à la terre avide d'un nouveau culte, un Dieu tout de sagesse, un Apollon libérateur, philosophe et surtout pythagoricien.

Le caractère surnaturel et tous les prodiges que la tradition attribuait à Pythagore lui étaient un encouragement.

Les hommes, qui avaient jadis quitté le nom de sages pour prendre celui de philosophes, s'étaient décidés sur le motif que Dieu seul méritait de s'appeler sage; c'est par cette raison même qu'Apollonius se fit reconnaître à la fois pour sage et pour Dieu. Il distribua tous ses biens à sa famille ; il se réduisit dans sa manière de vivre à la dernière simplicité.

Pendant cinq années, le silence fut sa loi, et durant cette épreuve, les populations toujours séduites, sub

juguées par les actes extérieurs qui supposent des difficultés vaincues et une grande volonté, trouvèrent quelque chose de plus éloquent, de plus saint, dans ses gestes significatifs que dans les discours les plus magnifiques. Ses voyages embrassèrent l'Europe, l'Afrique et l'Asie jusque sur les rivages indiens où, comme on l'avait dit de Pythagore, il aurait conversé avec les Brahmes.

Son zèle s'appliquait à apaiser les séditions, à prêcher aux peuples la modération et la paix. Il leur vantait la communauté des biens, le mépris des soins du monde présent, le respect et l'amour envers les dieux, l'étude spirituelle de la sagesse. Plusieurs monuments élevés, dit-on, en son honneur dans divers climats, rendaient témoignage des merveilles nombreuses qu'on ne manquait pas de raconter de lui. Outre la guérison des malades et des morts ressuscités à sa voix, il passait pour reconnaître à un certain frémissement intérieur les grands événements accomplis dans les lieux les plus éloignés de son séjour; il y aurait ajouté le don de disparaître à son gré à tous les yeux, et de fendre l'air aussi rapide que la flèche.

Mais tous les succès d'Apollonius et son influence morale se propagèrent à peine au delà de sa vie, qui finit loin des regards indiscrets du vulgaire, dans un àge très-avancé et vers les jours présumés de la mort de l'apôtre Jean.

Sa divinité toute individuelle ne voilait, sous la forme de symbole, aucune des conceptions les plus séduisantes alors pour l'imagination ou pour le cœur. Bien différente en cela de la doctrine de Jésus et de la foi des apôtres, elle ne se reliait à aucune tradition et prévision sacramentellement exprimées. Elle tenait du caractère des statues célèbres de la Grèce dont toute la beauté est au dehors; c'est pourquoi nulle religion, ni secte, ni école, ne germa depuis à l'ombre de son nom ni ne revendiqua sa gloire'.

La vie d'Apollonius, écrite vers l'an 200 environ de JésusChrist, par Philostrate, est bien moins remarquable de nos jours, à cause de la multitude des miracles que l'historien raconte sur ce personnage, que par la bonne foi superstitieuse qui règne dans son livre, et qui est d'un si grand prix comme donnée morale de ce temps.

CHAPITRE VI

PAUL ET L'ÉGLISE.

Pendant que plusieurs des apôtres travaillaient dans la Samarie à détruire l'influence de Simon, précurseur des écoles gnostiques, la nouvelle foi acquérait dans un jeune homme, un pharisien, nommé Saül, un instrument de ses progrès, le plus inattendu. Dès ce jour, les Actes de Pierre et des autres apôtres, jusqu'à l'époque de Jean, ne se présentent pour ainsi dire, qu'en second ordre.

La vie de Paul forme une histoire entière dans l'histoire du christianisme originel.

Sa naissance, sa conversion, ses principes, ses voyages, ses écrits exigent un examen presque aussi attentif que si les destinées de l'institution de Jésus eussent été attachées exclusivement à sa personne.

D'ailleurs, cette histoire du nouvel apôtre a été souvent invoquée comme une justification apparente en faveur de ceux qui, après avoir ardemment combattu pour une secte ou un parti et en avoir reçu tous les honneurs, aspirent avec une égale passion à exercer le suprême commandement sous une bannière opposée. Paul préside à la deuxième phase de la doctrine,

à la deuxième école de chrétiens. I ramène et concentre sur la personne de Jésus et met à l'usage de la nouvelle assemblée, les travaux de l'école juive helléniste, son esprit, ses formes de langage. Ainsi dans la première phase, sous le nom et l'autorité du maître de Nazareth, une concentration a été faite de la plupart des préceptes moraux et des paraboles visiblement émanées de l'Essénisme. Telles, à leur tour, dans la troisième période de l'Église qui termine le siècle de sa formation, les œuvres de l'évangéliste Jean résumeront, avec les modifications nécessaires, les idées et les formes de langage de l'école juive orientale, particulièrement des Thérapeutes.

Les relations intimes de Paul avec le savant et éloquent Juif alexandrin Apollos, empêchent de douter qu'il n'ait eu connaissance de plusieurs des interprétations et traités de Philon d'Alexandrie.

Un événement historique vient à l'appui. C'est sous le règne de Caïus Caligula, à l'époque où Paul converti commençait à prêcher, que les Juifs d'Alexandrie furent particulièrement en butte aux plus terribles violences. Elles eurent pour cause la ferme résolution qu'ils avaient manifestée de ne recevoir à aucun prix, dans leurs édifices religieux, la statue de ce prince qui, renchérissant sur l'exemple que lui avaient légué ses prédécesseurs, exigeait partout d'être reconnu comme dieu.

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