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Paris, le 31 aout 1896.

Cher et vénéré Monsieur le Curé,

Je viens de donner quelques instants trop courts à la lecture de vos premiers volumes sur les Saints Évangiles commentés. Je ne doute pas que les deux derniers ne présentent au lecteur le même intérêt.

Vous avez voulu employer saintement les loisirs que la retraite vous a procurés; vous ne pouviez mieux faire que de les consacrer à étudier et à méditer les Saints Évangiles, le livre par excellence du prêtre. Le charme de piété que vous avez senti dans cette étude, vous le faites goûter à vos lecteurs. Dois-je appeler études ou méditations sur les Saints Évangiles le livre que vous venez de composer? Ces mots ne rendent pas l'impression que m'en a laissée la lecture. Ce ne sont pas en effet des études ni des méditations dans le sens ordinaire que nous y attachons c'est la conversation d'un ami qui s'entretient avec un autre ami d'une personne aimée. Quand cette personne est Notre-Seigneur JésusChrist, qui unit les perfections de la nature divine à toutes les amabilités de la nature humaine, peut-il

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être un sujet d'entretien qui nourrisse plus suavement le cœur et l'intelligence? telle est l'impression que je garde de la lecture de votre livre.

Vous ne présentez au lecteur ni recherches savantes, ni discussions apologétiques. Vous suivez le récit évangélique et vous dites simplement aussi les sentiments que ce récit fait naître en votre âme. Quelquefois c'est la pensée d'un Père de l'Église, d'un commentateur autorisé par sa science et sa piété, de S. Augustin ou de Bossuet par exemple, qui vous revient à la mémoire et qui se mêle à vos réflexions.

Je ne saurais donc mieux exprimer ce que j'ai ressenti en lisant les pages que vous avez écrites, qu'en les comparant à une conversation où nous faisons revivre la mémoire d'une personne bien-aimée; nous recueillons les paroles tombées autrefois de sa bouche; nous croyons la voir agir encore sous nos yeux; c'est pour nous un souvenir plein de charme.

L'Évangéliste S. Jean raconte qu'au début de sa prédication, le Sauveur ayant rencontré S. André l'invita à venir passer quelques instants dans sa demeure; S. André y conduisit aussi Pierre son frère; c'était leur première rencontre avec Jésus. Ils restèrent près de lui une partie du jour et de la nuit, occupés à l'entretenir. S. Augustin commentant ce passage de S. Jean: Quel jour bienheureux, dit-il, et quelle nuit bienheureuse passèrent les disciples dans cet entretien!

Ce passage du Saint Évangile et la réflexion du S. Docteur, je les applique volontiers à votre livre, cher Monsieur le Curé : vous avez passé des jours bienheu

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