alius rex in Egypto, connu Joseph. Celui-ci, usant d'un barqui non sciebat Jo seph. 19. Hic circum- bare artifice envers notre nation, opprima veniens genus nos trum, afflixit patres nos pères, jusqu'à les contraindre d'exponostros, ut expone- ser leurs enfants, pour en faire périr la rent infantes suos ne vivificarentur. 20. Eodem tempore natus est Moyses et nutritus est tribus race. I En ce temps-là 1 naquit Moïse, qui a fuit gratus Dec; qui été agréable à Dieu. Il fut nourri pendant bus trois mois dans la maison de son père; tris sui. 21. Exposito ensuite, ayant été exposé, la fille de Phaautem illo, sustulit mensibus in domo pa eum filia Pharaonis, raon le prit et l'éleva, comme si c'eût été et nutrivit eum sibi in filium. 22. Et eruditus son fils. On lui fit apprendre toutes les sciences des Égyptiens, et il était puissant est Moyses omni sapientia Ægyptiorum, et erat potens in veren paroles et en œuvres 2. Quand il eut bis et in operibus suis. 23. Cum autem quarante ans accomplis, la pensée lui vint Ici proprement commence l'apologie de saint Etienne. On a voulu en trouver le commencement dans ce qui précède; mais si l'on compare ce qu'il a dit avec ce dont on l'accusait, on verra qu'il n'a encore répondu à rien. A quoi sert donc ce long préambule? On ne le voit pas bien clairement, et ce qu'on va dire là-dessus n'est qu'une conjecture. Ceux qui parlaient de religion dans les assem blées des Juifs commençaient par rappeler brièvement le commencement de leur histoire; comme la vocation d'Abraham, la délivrance de la servitude d'Egypte, la conquête du pays de Chanaan, etc. Cette méthode pouvait avoir des utilités que ce n'est pas ici le lieu d'expliquer. C'était donc là leur exorde ordinaire, qu'ils conduisaient jusqu'au point particulier qu'ils voulaient traiter. Ce n'est ici, comme on l'a dit, qu'une conjecture; et ce qui en a fait naître l'idée, c'est qu'on voit (ch. xII) la même méthode suivie par S. Paul. Il avait à prouver aux Juifs d'Antioche de Pisidie que Jésus-Christ était le véritable Messie. La preuve qu'il en donne ne commence qu'à l'endroit où il parle de David, à qui Dieu avait promis que le Messie naîtrait de son sang: cependant il débute par un récit abrégé de l'histoire du peuple hébreu, dont il parcourt les principaux événements, depuis la sortie d'Egypte jusqu'au choix que Dieu fit de David pour succéder à Saül, récit qui paraîtrait tout à fait superflu s'il n'avait pas élé justifié par l'usage. 2 On verra (35) que S. Etienne leur reproche d'avoir méconnu dans cette occasion la mission de Moïse. Il fallait donc que Dieu l'eût déjà attestée par quelque signe miraculeux qui obligeait à la reconnaître. On ne lit pas cependant que Moïse eût fait encore un miracle, mais l'Ecriture ne le fait-elle pas entendre, lorsqu'elle dit qu'il était déjà puissant en paroles et en œuvres, qui est la même façon de parler dont se sert S. Luc, auteur des Actes des Apôtres, pour exprimer dans Jésus-Christ le pouvoir de faire des miracles. Luc. XXIV, 19. 3 de visiter ses frères, les enfants d'Israel. lui impleretur ei quadraginta annorum tempus, ascendit in cor ejus ut visitaret fratres suos filios Israel. 24. Et cum vidisset quemdam injuriam patientem, vindicavit illum, et fecit ultionem ei qui injuriam sustinebat, percusso Egyp tio. 25. Existimabat autem intelligere fratres, quoniam Deus per manum ipsius da ret salutem illis : at illi non intellexerunt. 26. Sequenti vero die apparuit illis litigan tibus et reconciliabat eos in pace, dicens: Viri, fratres estis, utquid nocetis alterutrum ? 27. Qui autem injuriam faciebat proximo, repulit eum dicens: Quis te constituit principem et judicem super nos? 28. Numquid interficere ine tu vis, quemadmodum interfecisti heri Egyptium? 29. Fugit autem Moyses in verbo isto et factus est ad vena in terra Madian, ubi generavit filios duos. 30. Et expletis annis quadraginta, 3 Il le tua légitimement, parce qu'il le tua par inspiration divine. C'est le sentiment de S. Augustin. On trouve dans l'Ancien Testament quelques inspirations de cette espèce, et il y aurait de l'impiété à les nier ou à les improuver. La loi évangélique n'en reconnaît pas de semblables: si quelqu'un voulait y en admettre, il faudrait le renvoyer avec les fanatiques des Cévennes. 4 Celui qui est appelé ici l'Ange du Seigneur est appelé le Seigneur au verset suivant. Cette différence a donné lieu à deux sentiments qui ont partagé les théologiens. Les uns ont cru que celui qui parlait à Moïse était le Fils de Dieu, qui est appelé par Isaïe l'Ange du Grand-Conseil. Plusieurs tiennent que c'était un Ange, lequel est appelé le Seigneur, parce qu'il représentait le Seigneur, et qu'il parlait en son nom. Le second sentiment est le plus suivi, et il paraît le plus vraisemblable. Dieu, dit S. Paul, qui autrefois parlait à nos pères par les Prophètes en diverses rencontres et en diverses manières, nous a enfin parl¿ en ce temps-ci par son Fils (Hebr. 1). Ces paroles ne semblent-elles pas donner à la loi évangélique le privilége exclusif d'avoir été annoncée par le Fils en personne ? montis Sina Angelus in igne flammæ rubi. 31. Moyses autem videns, admiratus est visum; et accedente il apparuit illi in deserto il s'approchait pour le considérer, le Seigneur lui parla en ces termes : Je suis le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob. Mais Moïse tremblant n'osait plus le considérer. Alors le Seigneur lui dit : Otez vos souliers, car le lieu où vous êtes est une terre sainte. J'ai vu de mes yeux l'afliction de lo ut consideraret, facta est ad eum vox Domini dicens : 32. E go sum Deus patrum tuorum, Deus Abraham, Deus Isaac, et Deus Jacob. Treme factus autem Moyses, non audebat conside rare. 33. Dixit autem il li Dominus : Solve cal ceamentum pedum tuorum, locus enim in quo stas terra sancta est. 34. Videns vidi afflictionem populi mei, qui est in Ægypto, et gemitum eorum audivi, et descendi liberare eos. Et nunc veni, et mittam te in Æ mon peuple qui est en Egypte : j'ai entendu leurs gémissements, et je suis descendu pour les délivrer. Venez donc, que je vous envoie en Égypte. Ce Moïse qu'ils avaient renoncé en disant Qui vous a établi prince et juge? ce fut lui pourtant que Dieu envoya en qualité de prince et de libérateur, sous la conduite de l'Ange Moysen quem nega- qui lui apparut dans le buisson. C'est lui verunt dicentes : Quis te constituit princi- qui les fit sortir, en faisant des prodiges pem et judicem, hunc Deus principem et redemptorem misit, cum manu Angeli qui ap paruit illi in rubo. 36. Hic eduxit illos, faciens prodigia et signa gyptum. 35. Hunc et des miracles en Egypte, dans la mer Rouge, et au désert l'espace de quarante ans. C'est le même Moïse qui a dit aux enfants d'Israel 2: Dieu vous suscitera d'en 1 Dieu par son immensité est toujours présent partout. Il ne peut donc ni descendre, ni monter, ni passer en aucune façon d'un lieu en un autre, puisqu'il resterait toujours dans le lieu qu'il quitterait, et qu'il serait déjà dans celui où il serait supposé se transporter. Ainsi lorsqu'il dit dans l'Ecriture, je suis descendu ou je descendrai, cela veut dire que sa présence, qui n'est visible que dans le ciel, va être rendue sensible sur la terre par quelque trait signalé de justice ou de miséricorde. 2 En rapportant l'entretien de Dieu avec Moïse, S. Etienne avait fait assez entendre qu'il n'était pas opposé à Moïse, puisque par là il reconnaissait la divinité de sa mission. Cependant on aurait pu lui objecter que c'était renverser équivalemment sa législation que de lui substituer un autre législateur. Il répond à cette objection, ou plutôt il la prévient, en rapportant la prophétie de Moïse, qui annonçait un autre législateur que lui, auquel Dieu ordonnait d'obéir, sous peine d'encourir ses vengeances. Ce n'était donc point parler contre Moïse que d'annoncer après lui et comme lui ce second législateur; et rejeter celui-ci sans autre raison, c'était vouloir faire de Moïse un faux prophète. ne tre vos frères un prophète comme moi. 5 in terra Ægypti, et in Rubro mari, et in deserto annis quadraginta. 37. Hic est Moyrael: Prophetam sus ses, qui dixit filiis Is citabit vobis Deus de fratribus vestris tanquam me ipsum audietis. 38. Hic est, qui fuit in Ecclesia in so litudine cum Angelo, qui loquebatur ei in monte Sina, et cum patribus nostris, qui accepit verba vitæ dare nobis. 39. Cui noluerunt obedire patres nostri ; sed repulerunt et aversi sunt cordibus suis in Ægyptum, 40. Dicentes ad Aaron Facnobis deos qui præcedant nos : Moyses enim hic qui eduxit nos de terra E gypti, nescimus quid factum sit ei. 41. Et vitulum fecerunt, in diebus illis, et obtule runt hostiam simulacro, et lætabantur in operibus manuum suarum. 42. Convertit autem Deus, et tradidit eos servire militiæ 3 Les paroles de vie, c'est-à-dire la loi de Dieu, qui procurait la vie à ses observateurs. Les uns l'entendent de la vie temporelle, les autres de la vie éternelle. Les deux sens sont vrais. Il faut observer seulement que la loi ancienne ne procurait directement et par elle-même que la vie, c'est-à-dire la prospérité temporelle; et que le bonheur éternel, auquel on parvenait en la gardant, ne pouvait se mériter que par la grâce de Jésus-Christ. 4 Livra, façon de parler usitée dans l'Ecriture, pour signifier que Dieu permit qu'ils s'y livrassent. Dieu ne pousse point au crime; mais il arrive souvent qu'il n'arrête pas ceux qui s'y précipitent; un premier crime en est la cause, et c'est en ce sens que l'on dit qu'un péché est puni par un autre péché. 5 Les étoiles et les planètes, qui furent un des premiers objets de l'idolâtrie. Ensuite les peuples décernèrent les honneurs divins aux hommes extraordinaires qui s'étaient signalés par de grandes actions ou par des biens qu'ils avaient procurés au genre humain. Ces deux cultes parurent se réunir par l'attribution que l'on fit des noms de ces hommes célèbres aux étoiles et aux planètes, que l'on appela et qui s'appellent encore Saturne, Jupiter, Mars, Mercure, etc. 6 On offrit à Dieu des sacrifices au désert, lorsque Dieu donna la loi, lors coeli, sicut scriptum est in libro Prophetarum Numquid victi mas et hostias obtulistis mihi annis quadraginta in deserto, domus Israel? 43. Et suscepistis tabernacu vous avez porté le tabernacle de Moloch' et l'étoile de votre dieu Rempham; ces figures que vous avez faites pour les ado ser. Et moi je vous transporterai au-delà de Babylone. lum Moloch, et sidus Dei; vestri Rempham figuras quas fecistis, adorare eas. Et transferam vos trans Babylonem. « Moïse était reconnu, et son prétendu adversaire venait de » lui rendre un des plus magnifiques témoignages que nous » lisions de lui dans les divines Ecritures. Il restait à parler du temple, auquelle saint lévite rend un pareil hommage, puisqu'il reconnaît en termes équivalents que c'était par l'inspiration divine que David en avait conçu le dessein, et que » Salomon l'avait exécuté. Mais il fallait désabuser les Juifs >> en leur apprenant que le vrai culte, qu'ils concentraient >> tout entier dans leur temple, n'est pas essentiellement atta»ché à des pierres et à une maison bâtie de main d'homme. » Étienne va le faire en continuant de parler ainsi : » 44. Tabernaculum Nos pères eurent au désert le tabernapatribus nostris in de- cle du témoignage, tel que Dieu le leur serto, sicut disposuit illis Deus, loquens ad avait tracé, lorsqu'il dit à Moïse de le Moysen, ut faceret il- faire sur le modèle qu'il avait vu. Nos pères l'ayant reçu, le portèrent sous la suscipientes patres conduite de Josué dans le pays des na testimonii fuit cum lud secundum formam quam viderat. 45. Quod et induxerunt qu'il fallut consacrer Aaron avec ses enfants, et encore lorsque l'on consacra le tabernacle. Les livres saints n'en rapportent pas d'autres. Ce qui, joint à ce qu'on vient de lire, induit à croire que les sacrifices qui furent institués alors ne devaient avoir lieu que lorsque les Israélites seraient établis dans la terre promise. 4 Si l'on s'en rapporte à d'anciens monuments cités par d'habiles critiques, Moloch était le Dieu Mars, et Rempham était Saturne. Rempham n'est nommé que cette seule fois dans l'Ecriture. Moloch l'est plusieurs fois, et il est appelé le Dieu des Ammonites. C'était en l'honneur de cette divinité sanguinaire que les parents faisaient brûler leurs petits enfants, comme Dieu le reproche souvent aux Israélites imitateurs de ces barbares sacrifices. 2 Du témoignage ou de la déclaration des volontés divines, ce qui s'entend principalement et peut-être uniquement des tables de la loi, suivant ce mot de Dieu à Moïse: «L'arche dans laquelle vous mettrez le témoignage que je vous donnerai,» Exod. xxv, 24. |